M. Chapitre 42
Chapitre 42
- Matthew -
Vendredi 27/09 : compétition de
basket-ball
😳-T'es sérieux là ?, me répond elle hors d'elle.
-Bah ouais, ce qui s'est passé hier était stupide, ça ne voulait absolument rien dire.
Je pars d'un coup, la laissant en plan. Je rentre chez moi, furieux. J'enlève mes chaussures et mon manteau que je balance à terre, ah ça, elle ne le ferait pas chez elle. Ça doit toujours être bien rangé, bien propre. Je l'entends déjà me dire « rien ne doit traîner, il faut que ça soit ranger ».
Je me laisse tomber sur le canapé et attrape mon portable. J'allume Instagram et actualise mon fil.
Je like plusieurs photos jusqu'a ce que je tombe sur une de la française. Elle l'a postée il y a à peine 2 heures. Une photo d'elle. Et de Rachel. Sur les gradins du stade. Là où j'ai joué au foot ce midi.
J'hésite a la liker.
Il y a 4 photos.
La première, la française est assise sur un banc, seul et elle regarde l'horizon.
La deuxième, elles sont toutes les deux allongées sur les bancs, la photo est prise vue d'en haut.
La troisième, elles sont de dos à observer la vue qui se présente. Ma préférée.
Et enfin la quatrième, elles font les folles sur les bancs et se tiennent par la main.
Toutes sont retouchées et habillées d'un filtre.
Je me demande comment elle peut s'amuser à poster des photos alors que je n'arrête pas de penser à ce moment. Alors que je me suis une fois de plus ridiculisé pour elle. J'ai tellement de haine en moi à son égard qu'il vaut mieux que j'éteigne mon portable rapidement.
Elle vit dans son 1000 mètres carrés alors que ma mère galère à joindre les deux bouts. Comment se fait-il qu'il y ait tant d'inégalités ? On vit dans la même ville, on va dans le même lycée, on partage les mêmes potes, mais malgré cette ressemblance de vie matinale, nos soirées sont tellement différentes. Elle doit les passer avec toute sa famille autour d'une énorme table avec leur homme ou femme de ménage qui vient leur servir la bouffe. Et après elle ose me dire qu'elle n'a pas besoin de tout ça. Elle n'a qu'à venir rien qu'un jour chez moi, en stage, et elle verra que chez elle, c'est pas si mal. Elle ne tiendrait même pas une heure.
Elle est pourri gâtée et cet aspect se ressent même sur insta. Je clique sur son nom afin d'arriver sur son profil.
Sa photo de profil est, malgré mon énervement, très réussi. C'est elle dans un massif de fleur.
En dessous il y a son pseudo puis son prénom. Justine.
7 publications - 746 abonnés - 1038 abonnements
Je remonte jusqu'à sa première photo.
Paris.
Elle est assise sur une nappe. Il fait noir mais on peut voir à ses côtés une jeune fille de son âge. Elle a identifié sa pote « its.esther » et plusieurs autres personnes, qui étaient sûrement à la soirée.
Elle a commenté « Summer 2K 18 ».
45 commentaires lui disant qu'elle est hyper belle et que c'était la meilleure soirée de leur vie.
26 juin 2018.
4 autres publications datent de quand elle était en France. Ses voyages, ses amis, une photo de gymnastique.
Ma mère claque la porte tellement fort que ça me fait sursauter. Je ramasse mon téléphone en espérant ne pas avoir aimé une publication. Aucun danger.
Je le pose sur ce qui me sert de table de nuit et part à la salle de bain me doucher.
😳Ça y est, c'est le grand jour, le jour de la compète. Aujourd'hui tous les regards seront sur l'équipe mais surtout sur moi puisque je suis le capitaine. Un seul pas de travers et son importance sera multiplié par 4. Je n'ai pas pour intention de me foirer.
Je prends un temps précieux pour choisir mes vêtements. Je me rabats sur un T-shirt blanc et un jean bleu avec évidemment le pull de l'équipe sur le dos.
Je saisis mon maillot et ma gourde pour les mettre dans mon sac. Ainsi que mes baskets, un déodorant et des petits gâteaux plus deux, trois amusements.
Je file à la cuisine où je découvre ma mère.
-Je voulais te voir avant que tu files. Bonne chance gamin.
Elle me frotte les cheveux alors qu'elle sait que je déteste parce que j'ai passé des minutes entières à me coiffer. Je vais lui faire un bisous alors que ça fait bien longtemps que je n'en avais pas fait un. Et elle me traite de tapette.
La porte est fermée. J'avance vers l'arrêt de bus avec mes deux sacs sur le dos. Je suis, pour une fois, en avance. Et j'attends patiemment que le bus scolaire arrive.
A l'intérieur du véhicule, j'aperçois la française mais je ne la calcule pas et vais m'assois au fond.
Le stresse ne monte pas. Mes coéquipiers sont bien plus excités que moi à l'idée d'une future potentielle victoire. Normalement, nos adversaires ne sont pas compliqués à battre. On s'est entrainé dur pour remporter la coupe, alors on l'aura. Je motive tout le monde en tenant un discours différent dans le genre « on n'a pas encore gagné, rien est joué ».
Les heures de cours défilent mais le stresse du match ne vient pas. Même à la cantine, tout le monde me demande si j'ai peur mais non, je ne ressens rien...
Ça faut bizarre aussi de voir chacun être en tenue normale, sans uniforme car les jours de match sont les jours où l'uniforme n'est pas obligatoire.
La française est en train de prendre son plateau. Techniquement, Rachel est assise avec nous donc elle devrait venir. J'ai besoin de lui parler...
Elle a fini de choisir son repas, elle se dirige à l'opposé de notre direction. Mais je la vois sourire. Qu'est ce qu'elle fait ? Je la suis du regard comme je peux, ne la quittant pas une seconde. Elle arrive à une table, où se trouve Logan. Ils se sourient.
Rachel part vers elle, je les vois discuter puis elle revient.
-Elle ne veut pas manger avec toi, dit-elle en me regardant.
Je sers les poings en les regardant puis je bondis de ma chaise et me dirige à grande enjambée vers eux. Mon cerveau ne contrôle plus rien ; je l'attrape violemment par le poignet et l'oblige à se lever.
Un match, une victoire.
Une fille, une victoire.
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