M. Chapitre 16

Chapitre 16
- Matthew -

Quand deux esprits retors s'additionnent, ça peut créer des étincelles.

🦴Maintenant que ce marché est conclu, je ne peux plus nier le manque que ça me procure de ne plus pourvoir lui tendre des pièges.

Mes cours sont enfin terminés et il faut désormais aller manger même si mon estomac est trop noué pour avaler quoi que ce soit. J'ai tellement envie d'être au gymnase pour enfin savoir si je vais être capitaine cette année. J'ai supporté une fois ne pas l'être mais je pense qu'une deuxième fois ce sera trop.

Mes potes et moi nous dirigeons vers Rachel et poufiasse. Je n'ai pas envie de lui faire la conversation alors je me mets le plus loin d'elle.

Ethan protège tellement Rachel depuis l'histoire de l'hôpital. Même si je ne le montre pas, je sais très bien que ce n'était pas qu'une question d'évanouissement par fatigue la raison de cette soudaine crise.

Mon meilleur ami est en train d'embrasser à pleine langue sa bien aimée tandis que Marco mime une envie de vomir et je dois bien avouer que pour une fois, il n'a pas tord. Leur amour étouffant devient franchement pénible. Ils ne se sont pas vus depuis une heure à peine et on a l'impression que ça fait des années. Je me retiens tout de même de le leur dire quand je vois le regard attendrissant de la française vers eux.

Une fois cette séance buccale terminée, il place son bras sur ses épaules comme pour la protéger alors que, sincèrement, il n'y a aucun danger dans une cafète de ce type. En plus vu comment ils se sont transmis leurs microbes, si j'étais lui j'irai voir un médecin rapidement. 

-Alors Justine tu t'adaptes à ta nouvelle vie ?, demande Adrian qui sourit encore.

Parfois j'ai tellement envie de lui faire bouffer ses dents. Mais je me retiens. Et ça passe.

-Ouais, ouais, commence t-elle en avalant sa bouchée. C'est assez différent de la France tout de même ici.

-Putain mais fermez lui sa bouche. A part pour ses seins, vous vous intéressez pas à elle sérieux, rétorque Aaron.

Elle se tourne vers lui avec des yeux énormes, le gifle avec une telle force puis part de là, folle de rage. Elle dépose son plateau, son sac sur son épaule puis pousse les portes de la cantine.

J'y serais pas aller aussi fort.

Mais j'adore la faire chier donc je suis content. Je tape dans la main d'Aaron pour lui signaler son bon travail alors qu'Adrian me regarde déjà avec ses yeux plein de reproches. Bah quoi ? Moi j'ai rien dit.

-Vous êtes sérieux ? Vous êtes pathétiques !

-Tu devrais aller la voir, me chuchote Kevin ce qui me fait m'étouffer.

Je tousse plusieurs fois avant de me retourner vers lui pour lui en demander plus.

-C'est pas ma faute, je te signale.

-T'es le seul en qui elle a confiance !

Elle ne me fait pas confiance mais passons.

Ma chaise se pousse en arrière avec un bruit strident tandis que mon corps se met debout pour rejoindre la cour, lentement car je n'ai aucune envie d'y aller. Je ne suis pas fâché, je ne suis juste pas joyeux. J'ai seulement envie d'arriver au moment où je saurais enfin les résultats.

Je marche vers l'extérieur pour aller allumer une cigarette et en y réfléchissant bien, je suis typiquement le bad boy des histoires à l'eau de rose et cette pensée me donne des frissons. Alors je recrache la fumée et j'écrase mon mégot par terre. Fumeur, qui aime faire chier une fille, capitaine de son équipe de basket, les profs me détestent mais n'ose rien dire, ... Je grimace en regardant l'horizon.

J'ai bien essayer d'arrêter de fumer mais c'est plus compliqué que ce qu'on pense. En plus, je tiens à rectifier que je n'énerve pas les filles mais une seule. Capitaine de basket, plus trop non plus. Et les profs ne me détestent pas tant que ça, il y en a qui m'adore.

J'arrive à l'intérieur du gymnase avec une boule au ventre. Et pourtant je reste statique, sans émotion et sûr de moi.

L'entraînement commence et aucune nouvelle du nouveau capitaine. Logan fait comme si de rien n'était. Il ne nous gueule juste plus dessus. J'imagine que ce n'est pas aujourd'hui qu'on va avoir les résultats mais ce n'est pas une raison pour abandonner. Justement, il nous évalue maintenant.

-Matthew, je peux te parler, m'appelle le coach.

Je m'approche de lui, avec mon ballon sous le bras.

-Il faudra aller faire vos analyses médicales sportives annuelles car selon votre dossier, vous nous avez pas encore donné les résultats. Je vais appeler votre mère pour l'en informer afin qu'elle puisse vous y conduire au plus vite.

-C'est bon monsieur, pas besoin de la déranger, j'irai ce soir, vous les aurez ce week-end.

Je retourne sur le terrain en priant pour qu'il ne l'appelle pas.

En rentrant à la maison, elle ne me fait aucune réflexion, j'imagine donc qu'il n'a rien dit.

-Bonjour maman.

Je lui fais un bisous sur la tête mais elle me pousse en lâchant un juron.

-Va voir ailleurs si j'y suis tiens. Fais pas genre t'aimes ta pauvre mère, ça fait des années que t'as oublié que j'existais.

Je ne prends pas la peine de répondre à son charabia habituel et je pars m'enfermer dans ma chambre.

Une heure plus tard, je ressors pour aller chez le médecin de la ville. Ma mère me claque les fesses quand je passe. Elle est toujours assise dans son canapé avec son joint dans la bouche. Elle a déjà les yeux rouges alors que son pétard n'est presque pas entamé, signe que ce n'est pas le premier qu'elle fume aujourd'hui.

-Ne rentre pas trop tard chéri, se moque t-elle exagérément de ses femmes aux foyers qui se préoccupent de leur gamin.

Non mais vous imaginez que des mères s'inquiètent pour leurs enfants ? Je souffle. Elle ne se douterait même pas une seconde que j'aimerais parfois qu'elle se conduise comme elles. Quand je pense que la mienne n'est même pas là pour vérifier si je me couche bien à l'heure prévue ou pour me souhaiter mon anniversaire, j'ai un petit coup de mou. Mais ca devient comme une routine pour moi, alors je fais avec. Et j'avance.

En entrant dans ce petit cabinet situé en haut d'un immeuble luxueux, je ne me sens plus du tout à ma place. Pourtant c'est le médecin que me conseillait Google.

Je combats mes pensées et ouvre la porte. Ca va encore me coûter une blinde et je n'ai pas l'argent pour payer du luxe.

J'attends presque deux heures dans une toute petite salle d'attente où il y a à peine de la place pour 3 personnes, avant que le médecin me prenne. Je me lève de mon siege, lui sert la main puis on traverse un couloir pour rejoindre la salle d'occultation. Une chevelure blonde apparaît.

-Papa !! La nourrice a ramené William, et elle a demandé son argent, dit-elle au docteur.

-Saleté de pauvre, chuchote ce dernier.

On contourne cette fille pour arriver dans une grande pièce avec un bureau, trois sièges et un lit. Et cette chevelure blonde n'est autre que la française.

Si une personne accapare nos
pensées, c'est l'amour qui régnera, et il suffit d'une soirée alcoolisée pour le confirmer...

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