J. Chapitre 51

Chapitre 51
- Justine -

Un ancien m'a demandé « tu viens d'où ?»
Je lui ai dit « j'arrive de chez les fous »
-J'ai vu la vie by Christophe Maé.

🥺-J'ai couché avec ton mec.

Je la regarde fixement alors que je sens la tristesse m'emparer. Mon cerveau ne réagit même pas aux mots « ton mec », trop concentré sur sa phrase, son sens global.

Waouh, ça me fait l'effet d'un poignard dans le cœur. Je me plie comme si j'avais mal au ventre mais il n'en ai rien. Mes bras viennent agripper celui-ci. Je m'efforce à la regarder dans les yeux.

Son visage se remplit de larmes tout comme le mien et ses yeux sont rongés peu à peu par la culpabilité.

La colère que je devrais exprimer ne vient pas, je fonds juste dans mon chagrin. Mais pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi avoir couché avec lui alors qu'elle essaye de nous caser depuis un mois ? Pourquoi est ce que je réagis comme ça ? Il n'y a pas mort d'homme, si ? Enfin, lui il est mort pour moi.

Je m'assois par terre, en prenant ma tête dans mes mains. Je sens qu'elle va exploser. Je n'ai jamais rien ressenti de telle douleur, la trahison. La nouvelle, difficile à avaler, me transperce. Je n'ai plus la force de cacher mes sentiments, d'habitude si bien enfouis.

D'un coup, je me relève puis détaille chaque trait de son visage. Elle me regarde également, septique en s'arrêtant de pleurer. Ses yeux sont à moitié fermés comme si elle s'apprêtait à recevoir un coup.

-Espèce de conne, dis-je entre mes dents. Tu vas le payer.

Elle écarquille les yeux alors que je continue de l'insulter, alors que je sais que cela ne sert à rien, ça ne va ni calmer ma douleur ni la faire culpabiliser. Si elle a fait ça, elle est capable de bien pire.

-Ta mère va mourir en enfer, et je te parle même pas de ton père.

Je la pousse une fois, tout en essayant de contenir ma rage. Je serre mes poings pour ne pas les lui mettre dans la gueule.

Mon sang ne fait qu'un tour quand elle ouvre la bouche.

-Ta gueule, hurlé-je, hors de moi. Tais toi, j'ai même pas envie de t'entendre. Regarde toi : pleine de vengeance, tu serais prête à tout pour me faire du mal juste parce que j'ai touché le bras de ton mec. T'es pathétique, tu peux même pas garder des amitiés longtemps, tout le temps obligée de tout détruire. T'étonnes pas après si Thomas me préfère à toi.

Je la fusille du regard alors qu'elle pleure de plus en plus en se frottant le visage. Elle ne va pas rappliquer.

Je m'en vais d'un pas lourd alors que je cherche Matthew. Je sers les dents, je ne dois pas m'énerver sur tout le monde : ils n'y peuvent rien eux.

Je pousse la porte de la cantine et dépasse les gens qui font la queue. J'arrive à me glisser dans le réfectoire malgré les quelques jaloux qui crient.

Il est à sa place habituelle, entouré de sa bande de pote et de trois filles que j'ai déjà vu traîner dans le lycée. Je sens mes yeux se brouiller, la colère prend le dessus. Et ce n'est jamais bon signe.

D'un pas assuré je m'avance vers lui alors que je vois Ethan lui faire signe de ma présence. Tant mieux, ça me permet de lui foutre une claque plus rapidement. Il ne dit rien, ne bouge pas et je m'en vais aussi vite que je suis arrivée.

Je ne l'ai pas épargner, il doit avoir la joue toute rouge, même moi j'ai mal à la main. Mais ça m'a fait du bien, enfin j'essaye de m'en convaincre.

Je sors du lycée furieuse en bousculant tous les gens qui osent se mettre en travers de mon chemin. Je me dirige dans un parc juste a côté et m'assieds sur un banc pour souffler. Cette balade et ce léger vent de novembre me font un bien fou et me permettent de me calmer.

J'aperçois de loin Thomas qui semble avoir égaré quelque chose. Je lui fais signe de venir me rejoindre, ce qu'il fait rapidement. Il me propose d'aller nous balader. Je le suis même si j'aurai préféré rester assise. Il a le don de me détendre instantanément, et ne cherche pas le problème.

🥺-Je dois y aller, j'ai gym, je lui dis alors qu'on passe devant un arbre géant.

-Comme tu veux.

Il me sourit. On fait quelques pas de plus dans le silence.

-Tu peux venir si tu le souhaites.

Il hoche la tête alors que son sourire s'agrandit. Il est chou. Sa barbe naissante camoufle légèrement son menton assez rond. Il n'a pas la carrure du sportif de haut niveau, plutôt grand maigre mais je suis sure qu'il pourrait devenir mannequin. Sa tête parfaite toute grosse à côté de son corps d'enfant. Ses cheveux sont souvent coiffés de la même manière, bien que parfois, le vent les agite. Ses sourcils sont épais, ils épousent cependant parfaitement la forme de ses yeux, de ses iris marrons, d'un marron assez classique. Son nez est, je dirais, le seul défaut de son visage de type gros et crochu.

On se dirige vers le gymnase en discutant de banalités.

Je vais directement vers les vestiaires, légèrement en retard en le laissant seul au milieu du hall. Assez rapidement, je me rends compte que j'ai oublié mon justaucorps. Ce n'est pas grave, j'ai toujours un t-shirt et un shorty de rechange dans mon casier. J'attrape ma clé, le déverrouille puis me change.

Dans le gymnase, je l'aperçois tout brinquebalant, en plein milieu du couloir d'entrée. Je lui fais signe d'aller s'assoir dans un coin réservé aux observateurs alors que je vais me placer sur le praticable pour m'échauffer. Je dis bonjour à des connaissances et commencent l'enchaînement en me demandant quelle mouche la piqué pour qu'il veuille m'accompagner.

🥺Je pousse la porte d'entrée, pose mes clés dans le panier et enlève mes chaussures. Il doit être 20h, j'entends ma mère préparer le souper et ma sœur mettre le couvert.

Thomas m'a raccompagné jusqu'à chez moi et c'est comme ça que j'ai su qu'en fait on était voisin. Coïncidence ? On s'entend bien tous les deux, on devient de plus en plus amis et ça me fait du bien de savoir que je peux compter sur lui. Pas de quoi s'affoler, la friendzone lui a ouvert les portes.

Je m'avance dans ma maison plongée dans le noir. Seule une fente de lumière dépasse de l'endroit où des sons proviennent. J'ouvre cette porte et découvre avec surprise mon père au fourneau. Préparez vous à manger de la merde.

Je vais directement m'assoir en prenant au passage une petite tomate se trouvant sur le plan de travail, prête à être mise en salade.

-Ça a été ton entraînement de gym ma puce ?, demande ma mère alors que j'essaye de manger cette chose sans en mettre la moitié par terre.

-Tranquille.

La compétition arrivant bientôt, il fallait que tout soit parfait.

-Le coach a voulu que j'aide des petites avec leur enchaînement. Elles étaient mignonnes.

Ma mère sourit en rinçant ses mains dans le lavabo puis en les essuyant sur un chiffon.

-Tu peux rajouter les cuillères en bois Justine s'il te plaît, ordonne mon père.

-Nan, je suis fatiguée.

-Et moi tu crois que je suis en pleine forme ? Je te signale que je bosse pour rapporter de l'argent au foyer familial.

-Heureusement que tu travailles ! Manquerait plus qu'on ait déménagé pour rien, je ris.

Ma mère me fait les gros yeux alors que je me lève et monte à l'étage où ma sœur a mis sa musique à fond.

-Jujuuuu j'y arrive pas !!!

Je fais un détour par la chambre de William pour voir ce qui lui arrive.

-Regarde, c'est tout compliqué.

-Mais non, t'es un grand garçon, tu vas réussir.

Je prends son cahier pour observer les schémas. Je l'aide à faire ses devoirs pendant une quinzaine de minutes avant de me décider à aller appliquer de la crème sur ma cheville douloureuse.

-Merci.

-Tu vois que c'était facile ?!

Tout content, il me fait un câlin en rangeant son bouquin dans une case spéciale. Je me lève pour aller dans ma chambre.

Je pose mon sac à mes pieds une fois rentrée dans mon antre.

Je m'affale sur mon lit avec mon portable. J'actualise Instagram pour voir les nouvelles photos de mes abonnés. Rien d'intéressant. Thomas a posté une photo de lui à une fête il n'y a pas longtemps. Je doute qu'il y soit ce soir, elle doit dater.

Je prends mon pyjama et prête à prendre une douche, j'entends qu'on nous appelle pour manger.

-Saperlipopette.

Is it easier to stay ? Is it easier to go
I don't wanna know
-Easier by 5SOS

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