J. Chapitre 3

Chapitre 3
- Justine -

C'est à la rentrée qu'on se recréer une nouvelle vie. On change de masque et d'allure.

📚Je tape sur mon réveil pour le faire arrêter de sonner. Comme hier, quand j'ouvre les yeux je suis surprise de me retrouver dans cette chambre à L.A. J'ai l'impression que je vais me réveiller en France d'un long rêve mais non, le cauchemar continue. La lumière passe par les troues de mes volets et je lâche un juron en le constatant. Ça sert à quoi de faire des volets si la lumière n'est pas stoppée ?? Si y'a la moitié qui passe ?

Je m'habitue bien vite et me lève. J'avoue que je stresse pour ce premier jour ; en même temps, je rentre dans une nouvelle école et dans un nouveau pays.

Je n'ai même pas regardé où elle se situait précisément, ou en tout cas je ne m'en rappelle plus, mais mon père m'a promis de m'accompagner et il parait qu'il y a une navette qui s'arrête proche de chez moi, sûrement un de ces fameux bus jaunes !? Je ne rêve absolument pas d'aller dedans. Ca doit être comme un bus normal en France. Ligne 244 direction Porte Maillot, wouh ouh ! De toute façon je ne suis pas prête de les emprunter vu comment mes parents ont décidé de me fliquer.

Je ne sais pas ce qui m'a pris de rentrer bourrée. J'aurais du leur envoyer un message disant que je restais dormir chez une nouvelle amie ou un baratin dans le genre. Mais bon, j'avais pas la tête à ça...

Ma mère s'est d'abord inquiétée, elle a pensé que je m'étais faite agressée puis elle a compris que j'étais saoule quand je lui ai vomi dessus.

Mon père est arrivé en trombe pour la réconforter. Ce n'est qu'un pyjama les gars. Bon ok, j'aurai détesté la personne qui m'aurait gerbée à la gueule mais me punir comme si j'avais 5 ans, sérieusement ? « Tant que tu te comporteras comme une enfant, nous agirons de la sorte ». Je savais pas que les gamins se saoulaient perso.

Je me dirige vers ma salle de bain et heureusement la lumière de dehors ne m'agresse pas les yeux ici. Ça n'enlève pas le fait que j'ai encore besoin de sommeil vu la nuit horrible que j'ai passée. Faire une nuit blanche check. J'ai tué le temps en me retournant encore et encore dans tous les sens. Je n'ai pas l'habitude de dormir à 14h ! Je suis complètement décalée, misère.

J'aperçois la mer dans le reflet du miroir que je contemple pendant quelques minutes puis je décide de brosser ce champs de blé qui me sert de cheveux. Allez, on récolte le maïs. Je continue en m'habillant d'une petite jupe noir rockeuse et d'un t-shirt blanc. Je vérifie si je n'ai pas de poils visibles sur une quelconque partie de mon corps ; dès que j'en vois un, je le cueille. Et enfin je me maquille. J'analyse mon visage une dernière fois pour enlever le surplus.

-Mamaaaan, gueule ma sœur.

Je l'entends soupirer à travers les murs puis descendre rageusement les escaliers. Comment une personne si petite peut elle faire autant de bruit ? Elle est tellement chiante que je donnerais ma main à couper qu'à ses 18 ans, ils la foutent dehors. Quoique, ma mère est quand même hyper protectrice... Je comprends même pas pourquoi il leur fallait un palace comme celui qu'ils ont acheté alors que dans 2 ans ils ne seront plus que trois à y vivre. Habiter dans une maison à deux millions, check.

J'abaisse la poignée puis tente d'ouvrir la porte. Sans succès. C'est quoi cette merde encore ? Je me baisse pour être à la hauteur du verrou. Il est un peu enfoncé alors j'essaye d'appuyer dessus et re-tente. Rien. Je le tourne et bingo. Victoire. Libérée.

J'arrive dans ma chambre où je prends mon téléphone qui était en train de charger pour aller manger.

Dans la cuisine se trouve ma mère et Marie qui me cassent déjà les oreilles. Je soupire en attrapant mon paquet de céréales et en m'en versant dans un bol.

-Il est où William ?, dis-je la bouche pleine.

Ma mère tourne sa tête, surprise, vers moi.

-Il dort ma puce. Il n'a école qu'à partir de 8h 30, il n'a pas besoin d'être réveillé à 6 heures comme vous.

Je la regarde par dessus mon portable et elle me sourit puis je rabaisse mes yeux sur Instagram.

-Je n'arrive pas à profiter avec vos hurlements, lancé-je par dessus elles.

-Mais on s'en fou, tu veux profiter de quoi ? Elle a jeté mon après-shampoing à la poubelle !

Ah, le voilà le problème.

Ma mère ferme les yeux en expirant bruyamment, quand elle les réouvre ma sœur a arrêté de crier.

-Je t'en rachèterais un en course maintenant va te préparer ou tu vas finir en retard.

Ma sœur tape du pied mais déclare tout de même forfait.

Mon petit déjeuner avalé, je remonte dans ma salle de bain. Je prends ma brosse à dent, place du dentifrice et la mouille. Et puis on frotte et frotte pour enlever toutes les petites bactéries.

-Écoute Justine..., commence mon père qui apparaît dans l'embrasure de la porte.

Ok ça commence mal, ça sent la douille. Il va m'annoncer une triste nouvelle, il prépare le terrain. C'est quoi ? Ma grand mère est morte écrasée par un troupeau de vaches sur le champ de Mars, mes poissons rouges se sont noyés, Roméo le blaireau s'est bouché les voix respiratoire en bouffant de la terre ?

-Je dois faire bonne impression à mon nouveau travail et de ce fait je me vois dans l'obligation de refuser de t'emmener ce matin.

Je déteste quand il parle comme ca, avec son air de directeur et son language de dictateur. En plus d'où il « refuse de m'emmener » ? De base, je n'avais rien demandé, c'est lui qui m'a proposé. Moi, je n'allais pas dire non à une occasion pareil.

-Comme si je m'en doutais pas déjà..., soupiré-je.

-Mais ne t'inquiète pas, ta sœur t'accompagnera.

Comme si ça pouvait m'inquiéter que papa et maman ne m'accompagnent pas en cours. En plus c'est pas le fait que ça soit ce démon qui m'emmène qui me rassure. Le nombre de fois où j'ai failli mourir en sa présence commence à devenir incalculable. Elle n'est absolument pas un ange protecteur plutôt un attrape problèmes.

-C'est normal qu'au lieu d'entendre « t'accompagnera », j'ai entendu te surveillera !?

Il ne me répond pas alors que je crache dans le lavabo. Je prends une gorgée d'eau et la recrache et quand je me retourne, il n'est plus là.

Sauve toi Willy.

Je claque la porte de ma chambre, en colère.

-Une bonne journée qui s'annonce !, s'écrit ma mère le sourire aux lèvres. Regarde ma puce, le soleil est magnifique.

-Bah il est comme d'habitude.

Elle me fait un petit sourire semi-désespéré, semi-contente face à la tête blasé que j'affiche.

J'attrape ma veste en cuir, attache mes bottines et file dehors. Ma mère réouvre la porte pour nous demander son bisous. On la regarde en levant les sourcils et je suis la première à lui déposer un baiser sur le creux de sa joue douce rempli de crèmes de jour et autres produits de beauté. Nous attendons cinq minutes avant de voir le bus débarquer.

-Si je t'accompagne c'est juste pour faire plaisir à papa, crois pas petite, me prévient-elle.

Je lui fais mon plus beau faux sourire et pars m'assoir à des places libres à l'arrière pour être un peu à l'écart. J'avais raison, ce bus est absolument comme ceux en France. Ça pue la sueur, t'es collé aux autres et t'es mal installé.

Mes cheveux, retombant dans ma figure, additionné au stresse et à la température automnale, me donnent très chaud. Je crois que je suis rouge tomate et cela se confirme lorsque je vois la manière que les gens ont à me dévisager l'air de se demander si je suis bourrée ou dépressive.

Le trajet est très long pour ce premier jour et je n'ai absolument rien à faire. Je m'amuse à compter le nombre de personnes qui rentre à chaque arrêt. Et bien évidemment, c'est au moment où je pose le pied devant mon nouvel établissement que ma meilleure amie se décide d'appeler.

-Allô Juju ?

-Coucou Esther. Ça va en France ?

-Oh bah nous, la routine tu sais ! Mais toi alors ? Des beaux gosses ? Des choses croustillantes à raconter ?

-Bah moi je suis devant mon lycée...

-C'est impressionnant ?

-Pour l'instant nan, pas trop.

-Oh zut. Moi qui pensais que ça allait être comme dans les séries américaines. Et avec ton père ?

-On enchaine engueulades sur engueulades. Il y a eu une soirée d'intégration où je suis rentrée un peu amochée et ils en ont fait toute une scène !

-Je te connais, quand tu dis « un peu amochée » en réalité c'est complètement défoncée.

-Non mais tu t'imagines qu'ils ont pété un câble ! Ils ont carrément embauché ma SŒUR pour me surveiller ! 

-Et elle a dit oui ?, demande inutilement Esther.

-Bien évidement, tu la connais, quand c'est pour m'emmerder, elle a tout son temps...

Depuis tout à l'heure je n'ai pas bougé de mon petit banc mais j'entends de l'agitation et je vois les élèves bouger, je me décide à me lever pour aller voir ce qu'il faut faire désormais.

J'allais rentrer dans le bâtiment comme chaque autre élève mais une dame me stoppe.

-Bon Esther, faut que je te laisse mais je te rappelle bientôt.

-Ah bon ? Déjà ?

-Oui il y a quelqu'un qui me veut quelque chose.

-Premier jour et tu te fais déjà repérer !

J'entends son petit rire un peu cassé par la mauvaise connexion puis les bip signalant qu'elle vient de raccrocher.

-Suivez moi mademoiselle.

Il me faut quelques minutes pour comprendre ce qu'elle raconte. Nous arrivons dans un espace assez large. Un panneau m'indique que c'est l'équivalent du bureau des surveillants pour nous en France. Il y a juste un comptoir haut avec une dame derrière assise entrain de regarder l'écran de son ordinateur. A gauche il y a un couloir orné de portes où sont posés des affichettes. Ça me rappelle tellement 13 reasons why, j'espère qu'ici personne ne s'est suicidé...

-Nom et prénom, me demande la femme en me regardant impatiemment.

-Justine Leroy.

Elle fouille dans des dossiers qui, a vu d'œil, n'ont pas l'air d'être très bien rangé.

-Oh Justine !!, m'interpelle Rachel.

-Salut.

-Bah qu'est ce que tu fais là ?

-Je sais pas... Et toi ?

-Quelques modifs sur mon dossier d'inscription, dit-elle en posant des documents sur le bureau.

La femme prend ses feuilles, les regarde puis les met sur le côté. Elle fait glisser mon dossier pour qu'il soit en dessous de ses yeux.

-Vous êtes la petite française ?!

-Hum.. ouais, je réponds sans trop savoir où elle veut en venir et surtout vexée que mon seul attribut soit mon origine.

-Très bien, articule t-elle comme si j'étais debile. Vous n'avez pas le droit de porter ce genre de vêtement, vous devez acheter l'uniforme de l'école. Je vais vous faire un mot pour aujourd'hui mais demain vous ne serrez pas acceptée.

J'attrape son papier et m'en vais, Rachel sur les talons. Il ne me reste plus qu'à chercher ce que veut dire « note à l'eau tout vert zeste cane ». Peut être que c'est une formule magique ou l'hymne américain ?

-Je rêve ou elle me parlait comme elle parlerait à un vieux malentendant, répliqué- je en bégayant a chaque mots.

-Ouais de ouf elle t'a trop pas prise au sérieuse, mais en faite, on sait jamais si tu comprends ou pas, du coup on s'exprime plus lentement, explique-t-elle même si je ne suis pas sure que ma phrase avait un quelconque sens.

-Ouais mais elle, elle a exagéré quoi !

On rit ensemble jusqu'à arriver à l'amphithéâtre où bavardent déjà un bon nombre d'élève de notre âge.

Il me faudrait une appli traductrice. Une de celles où il suffit d'appuyer sur un bouton et de dire une phrase pour la traduire en un rien de temps. Heureusement que j'arrive à capter quelque mots pour comprendre l'essentiel.

Une très vieille dame, limite c'est à se demander si elle va survivre l'année, commence un discours où je ne comprends que dalle tellement elle n'articule pas. Mais puisque personne ne parle, je me tais aussi et fais semblant d'écouter.

📚Je suis réveillée de mon semi-sommeil par une foule d'applaudissement.

-Pourquoi on tape dans nos mains exactement ?, demandé-je discrètement à Rachel.

-Elle a rapidement présenté le lycée, les règles,... et elle a finit, comme d'habitude, par nous souhaiter la bienvenue. Du coup nous on la remercie en applaudissant.

-Même si, pour la remercier, je l'aurais bien baisée, continue un gars devant en se retournant.

-Oh ta gueule Ethan.

Il se remet face aux professeurs qui ont commencé à appeler des gens. Waouh. What ? Et si je reconnais pas mon prénom avec leur accent chelou. La honte. Ils vont le prononcer comment ? Joustine ? Justaïne ?

Je remets mon attention sur le mec de devant qui glisse quelque chose à l'oreille de son pote.

Danse. Soirée. Mec. OMG. Enterrez moi.

Je reconnais le mec de la soirée avec qui j'ai dansé, hum... sensuellement, on va dire ça comme ça. D'ailleurs heureusement que mes parents ne sont pas au courant de ça. Déjà qu'ils risquaient de porter plainte contre le lycée et que j'ai du dire que j'avais fini en soirée chez quelqu'un pour éviter de révéler qu'ils ont drogué un prof puis l'ont attaché à une chaise pour qu'on puisse boire de l'alcool...

Mais bon bref, il pouvait pas changer de lycée à la dernière minute lui !? Genre déménager dans la jungle avec les caïmans !

Les plus belles rencontres se font à l'improviste.

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