J. Chapitre 25
Chapitre 25
- Justine -
Une photo.
📸-Tu restes mais personne n'est au courant, deal ?, finis je par dire alors qu'il n'y croyait plus.
-Comme tu veux.
Son sourire me redonne du baume au cœur et je lui montre où est ma chambre.
-Oh, tu as opté pour le style végétal à ce que je vois, se moque t-il.
-C'est pour le bien de la planète.
Il pose son sac de classe par terre dans un coin alors que je vais chercher mon pyjama dans mon dressing.
-Il est quelle heure ?
-22 heures 30, je lui réponds.
-T'as pas une prise ?
-Non, connais pas l'électricité.
-Je me disais bien que t'avais une tête d'homme de cro-magnon.
Je hausse les épaules alors qu'il fouille déjà partout. Il finit quand même par en trouver une coincée derrière mon bureau. Y'en avait quand même plus en évidence.
-Toi tu dors là.
Je lui montre le sol avec un visage ravi.
-Hors de question ! En plus c'est pas comme si, on avait jamais dormi ensemble.
Il me fait un clin d'œil mais moi je rigole plus du tout. Je m'immobilise instantanément et rougis.
-Tu croyais quand même pas que je m'en rappellerais pas !
Il passe près de moi en frôlant ma peau pour aller poser ses fesses sur le rebord du lit. J'ai envie de le frapper de toutes mes forces mais mes bras ne m'écoutent pas, ils restent figés le long de mon corps.
Je pars dans la salle de bain pour enfiler ma robe de chambre sans dire un mot. Je me brosse les dents énergiquement, tellement que je commence à saigner. Je rince rapidement ma bouche en espérant que l'autre con n'aura pas tout saccagé quand je vais revenir.
C'est simple, si mes parents apprennent pour lui, il est mort et moi je serais emprisonnée à vie. Déjà que ramener quelqu'un à dormir sans leur autorisation c'est chaud, mais en plus c'est un mec ! Et je sais très bien que mon père ne veut pas que je couche avec qui que ce soit, comme s'il allait contrôler ma vie jusqu'a mes 50 ans.
Je lève les yeux à cette pensée. Les parents sont si naïfs parfois. Ils croient réellement que jamais je n'ai embrassé un garçon ou que je n'ai jamais fumée.
Je reviens dans ma chambre et je constate qu'elle est encore en ordre. Il y a juste les volets qui ont été descendus et le rideau tiré. Matthew est allongé sur mon lit avec son portable à la main, un bras derrière sa nuque.
Je m'installe à côté de lui, éteins la lumière et m'endors rapidement alors que pendant un petit moment j'aperçois encore sa lumière.
📸On est enfin samedi, ce jour tant attendu. J'ouvre les yeux et mon premier réflexe est de regarder à côté de moi. Le mammouth dort, on est sauvé.
J'attrape mon téléphone, l'allume et une marrée de messages m'envahit. Tous venant d'Instagram. Pourtant je n'ai rien posté ou commenté depuis un certain temps. J'ouvre l'application et découvre que ma sœur m'a identifié dans une de ses publications. Je clique sur son profil et vois pleins de photos d'elle, toutes plus stupides les unes que les autres.
En tapant sur son dernier cliché, puis en le découvrant j'ai un petit cri d'étonnement. Je vais la tuer cette connasse. Elle a réussi à entrer dans ma chambre, à nous prendre en photo et après elle a eu l'idée de la poster sur un réseau social. J'en suis sure, elle est fière d'elle en ce moment.
Je suis même pas glamour dessus, j'ai la bouche légèrement entrouverte, la tête posée sur le côté droit de mon oreiller. Lui, n'est pas beaucoup mieux, il a une main au dessus de la couette, l'autre rentrée à l'intérieur. On est quand même vachement proche, je crois même que ses doigts touchent mes jambes enveloppées dans la couverture. On est tous deux retournés vers l'autre comme un petit couple. Ok, je suis morte.
En plus le compte de ma sœur n'est pas en privée donc ça augmente le nombre de personnes ayant potentiellement vues ce contenu.
Je m'empresse d'aller lire les commentaires. Il y a deux groupes : ceux qui pensent qu'on va trop bien ensemble et celui qui rage et qui nous dit de rompre, soit disant nous sommes toxiques l'un pour l'autre. Je fais parti des gens du 2ème groupe.
Et puis dans cette marrée de messages de personnes que je ne connais ni d'Adam, ni d'Ève, je retrouve ceux de mes amis. Tout d'abord de Rachel qui me demandent, en gros, pourquoi je l'ai pas prévenu. Puis ceux de France ; Esther, la meilleure amie, sait très bien que c'est un coup de ma sœur mais c'est bien la seule.
C'est une horreur.
Je regarde l'heure à laquelle ça a été publié : 07:36. Elle a que ça a foutre sérieux ? Mais bon Matthew ne l'aurait donc pas vu et il faut absolument pas qu'il la voit. Comment faire ? Bah c'est simple, lui prendre son portable.
Je le cherche du regard mais mes yeux sont attirés par autre chose. Sa chevelure blonde est complètement décoiffée, sa peau a l'air si douce comme celle d'un bébé, son bras musclé passe par dessus la couette qu'il a légèrement retiré et qui me laisse entrevoir son début de pantalon.
Que ce soit clair, je ne veux pas qu'il se déshabille mais comment ce mec a bien pu réussir à dormir avec ses vêtements ? Nan mais sérieux, un jean c'est pas le truc le plus chiant du monde ? Ça te colle, au bout d'une journée ça pue déjà, et ça laisse les marques des coutures partout sur ta peau.
Bref, je trouve son cellulaire sur l'autre table de nuit, je l'attrape et essaye de le poser à un endroit où il ne penserait pas à chercher, du type sur mon bureau à côté d'un tas de bazar.
Je vais ensuite à la salle de bain pour m'habiller.
Je prends ma brosse à cheveux et mon parfum pour les emmener dans la chambre. Là-bas, je me pose devant le miroir de ma maquilleuse. J'applique mon fond de teint, ma poudre, mon mascara et mon rouge a lèvre préféré. Je me coiffe ensuite et c'est à ce moment qu'il commence à bouger. C'est pas trop tôt. Du coin de l'œil je vérifie la cachette de son téléphone en finissant de me coiffer. Je me retourne sur ma chaise pour l'observer et lui aussi me regarde, encore endormi. Ses yeux sont à moitié fermés et ils les fait cligner assez souvent, ça se voit qu'il vient de se réveiller.
-Bien dormi ?, lui demandé-je en me levant et en remettant ma jupe en place.
Il marmonne en se retournant. J'appuie sur le bouton qui fait monter mes volets.
-Mmmm tu fais chier.
Il cache sa tête dans ses bras alors que je souris.
-Il est quelle heure ?
Sa voix toute endormie agrandit mon sourire. Faut avouer qu'il est chou.
-11 heures.
Il ouvre la bouche puis la referme. Puis il tente de faire face à la lumière pendant que je range ma chambre et l'aère.
Quand il réussit enfin, au bout d'une heure, à ouvrir ses pauvres petits yeux, je le pousse pour faire mon lit.
-Dégage d'ici.
Encore une fois il ronchonne mais se lève quand même et m'aide à le faire.
Je me dirige vers la porte.
-Tu vas où ?
-Je vais voir s'il y a quelqu'un.
Je le laisse seul et pars en exploration. Sur la table de la cuisine est disposé un petit mot signé à l'écriture de ma mère :
« Coucou mes poussins, papa est parti courir et moi je dois retourner au travail pour chercher quelque chose. Je vous ai acheté des petits pains pour le déjeuner. Et vous pouvez lancer le lave vaisselle.
Je vous aime très fort,
Mamoune.
PS-: Justine, je crois que ta sœur sort ce matin, occupe toi de ton petit frère. Merci ! »
Je vais tout de même vérifier chez Marie si elle est là et non, aucune trace de cette sorcière. Je nous fais donc un plateau repas que j'apporte en haut.
Je le dépose sur le lit et m'installe, tout comme lui, à côté.
-Tu sais pas où est mon tel par hasard ?
Je m'étouffe avec mon croissant et réponds négativement de la tête. Il me regarde en levant un sourcil mais ne pose pas plus de questions sur ce sujet.
-Tu me dégouttes. Tu passes une journée entière avec ses affaires, tu dors avec et tu les reportes le lendemain.
Il cligne plusieurs fois des yeux avec un petit sourire.
-Alors déjà je te signale que je n'ai passé que quelques heures le soir avec et que je ne me trimballe pas jour et nuit avec une tenue de rechange au cas où je ne dors pas chez moi.
Il croque une bouchée de croissant puis avale une gorgée de jus multi-fruits.
Je finis mon petit déjeuner assez rapidement contrairement à lui qui prend tout son temps. Puis je referme ma fenêtre.
-J'espère que t'as pas degueulassé mon lit !
-Je mange hyper proprement, rétorque t-il en foutant ses miettes par terre.
-Non mais fait pas ça abruti. Tu vas encore plus salir ma chambre. On met pas de saleté sur un tapis enfin !
Je tape sur sa main et il la remonte comme pour dire « c'est pas moi ». Puis je lui donne un petit coup sur sa hanche pour lui dire de dégager.
-Je peux finir de bouffer tranquille ou pas ?
Je soupire longuement en tapant du pied.
-T'es maniaque en faite.
-Nan, mais si tu pouvais te pousser, ça m'arrangerait.
Il se met debout en décalant le plateau sur mon bureau pour me permettre de ramasser ses cochonneries.
Une fois mon ménage finit, je me rassois sur le lit. Lui, adossé contre la tête de lit avec, comme à son habitude, un bras derrière la tête, regarde un magazine qu'il a trouvé sur la table de nuit. Moi, assise contre la fin du lit, face à lui, regarde ses mains qui agrippent la couverture.
Il relève la tête et je me rapproche jusqu'en milieu de lit pour lui remettre ses mèches en place.
-Tu veux pas au moins te coiffer ? Et te brosser les dents ?
-J'aime bien quand tu le fais.
Il me regarde comme un enfant et se rapproche pour que je continue à mettre ses cheveux rebelles en place.
📸-Qu'est ce que t'as, t'es bizarre depuis qu'on s'est levé ?, demande Matthew innocemment.
-Bah non, y'a rien, m'empressé je de répondre en continuant de ranger mes affaires dans mon sac.
Il m'attrape par le poignet pour me retourner face à lui. Ouh la la il a pas l'air content.
-Je te demande ça sérieusement.
J'hésite un instant en le regardant droit dans les yeux avec une mine crispée. Puis je me décide à aller chercher mon portable, à ouvrir Instagram et à lui montrer la photo.
C'est lors de décision importante
qu'on voit sur qui on peut
vraiment compter.
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