comparaison
léna a toujours des mots
forts jolis
qui traînent dans sa tête
bien faite
mais lorsqu'elle les écrit
ils sonnent
beaucoup moins bien
elle aimerait tellement
connaître
tous ces mots si puissants
un courant
irrésistible qui t'emmène
renaître
ailleurs, si loin déjà de toi
inondation
t'arrache lentement à la
réalité
dont tu voudrais jeter
l'amer
à la mer pour noyer la
vérité
si étouffante et acérée
léna c'est un peu toi
léna c'est un peu moi
nous qui nous blessons
en lisant
les jolis mots des autres
ces mots
incomparables aux nôtres
tournoyant
au-delà du mur du son
nous qui pleurons devant
les poèmes
dont la beauté aveugle
désarme
nous qui ne voyons jamais
les mots blêmes
dévaler nos âmes, nos larmes
•☆•
mais tu sais léna,
et en disant cela
je te parle à toi
je me parle à moi,
tes syllabes assemblées
valent bien d'être acclamées
je veux dire à ton poème :
tu es biscornu
mais je t'aime
peut-être même
que je t'aime
car tu es biscornu
aimes-toi toi-même
tu n'es pas empli
d'une pléthore
de métaphores
mais t'es fort
(oh léna si tu savais)
il y a des trous partout
dans tes vers rapiécés
mais j'aime les silences
et ce qu'il y a entre eux
tout ce qu'ils chuchotent
à qui veut bien écouter
j'aime les résonances
de tes mots maladroits
mais qui me vont droit
au cœur
encore
et encore
les valses timides
des rimes solides
à qui il manque un pied
qui écrase celui du voisin
lettres qui dansent
moi aussi j'ai peur
de ne pas être assez
que mes mots fleurs
soient beaucoup trop
alambiqués
pour un jour éclore
mais ceux-ci ne sont
rien que pour toi
alors écoute moi
et accepte ce bouquet
(il va bientôt faner)
tu ne diras jamais
toute la vérité
mais tu ne sais pas
que tu es celle
de tes lecteurices,
qui lisent tes mots
comme des remèdes
des intermèdes
à leur douleur
par ta douceur
tu aides les autres
et surtout
tu t'aides toi
tes mots débordent pour te border de leurs lèvres-soleils
•☆•
j'ai écrit ce poème il y a deux ans en deux temps qui se complètent et qui, depuis qu'ils se connaissent, ne veulent plus se quitter. ces mots apaisent mes doutes et ont la prétention d'adoucir les vôtres, lecteur.ice.s. ces mots pour vous dire de croire en vous, d'écrire pour vous parce que vous avez besoin de libérer les phrases qui bouillonnent en vous.
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