Chapitre 10
Un an plus tôt...
C'est à mon rendez-vous à Toulouse que j'ai compris que j'avais fait une grosse erreur. Je ne l'ai jamais dit à personne.
Je devais prendre mes médicaments le matin et le soir. Sauf que le matin, je n'ai jamais pu m'y faire. J'oubliais une fois sur sept si ce n'était pas plus. Alors je me suis dit : stop, arrête le matin, qu'est-ce que ça va changer après tout ?
Tout. Tout mais si j'avais su, je jure que je ne l'aurais pas fait. Ça a tout changé. À ce rendez-vous, j'étais quelque part vers les vingt-huit de tension oculaire alors que la pression normale se situe entre dix et vingt-et-un maximum. C'était trop. La dose à augmenté alors qu'on espérait qu'elle baisse.
Je n'ai pas dit ce que j'avais fait. Je ne sais même pas si j'aurais jamais le courage. L'adage qui dit qu'une faute avouée est à moitié pardonnée me fait bien rire. Je l'aurais dit, ça n'aurait rien changé. On aurait augmenté la dose tout aussi efficacement.
Un autre rendez-vous en mai qui m'annonçait une autre augmentation des médicaments et enfin, le brevet. Je l'ai réussi en le faisant sur ordinateur. Ça avait été un peu compliqué avec la paperasse. Mais heureusement que j'avais eu droit à mon ordinateur finalement. Parce que l'autre solution c'était de le faire sur un ordinateur du collège. Non merci. J'aurais bien éte incapable de faire l'epreuve de maths ou d'histoire-géographie. Et ensuite, il y a eu les vacances.
Je suis partie en Angleterre et nous avons visité quelques villes. Et j'avais l'étrange sensation qu'avant, je pouvais voir mieux qu'à ce moment là. Pour distinguer les objets lointains, je regardais instinctivement avec ma vision de près. Ça n'a techniquement aucun sens n'est-ce pas ?
J'en ai parlé à ma mère mais, comme à chaque fois qu'on discutait à propos de ma vue, j'étais mal-à-l'aise, je souriais à moitié et ce n'était pas le bon moment. Je crois qu'elle a cru que je disais que j'y voyais mieux et elle n'a pas relevé, je n'ai pas insisté.
Les vacances se sont poursuivies, nous sommes allés en Irlande et c'était magnifique. Mais en ville, même phénomène : une difficulté certaine à voir les choses de loin, les feux rouges, les voitures qui arrivent, les monuments... C'était réellement impossible. Là, je l'ai à nouveau rapporté à mes parents. Cette fois, j'ai été prise en compte, on a pris rendez-vous chez l'opticien en rentrant.
Nous y sommes allés. Le soir-même, je devais commencer un stage de chorale, je n'avais même pas fait mes valises en bonne procrastineuse que je suis. Enfin bref, la tension était à trente-sept quand la moyenne est normalement à vingt-et-un maximum. La, ma mère a commencé à sérieusement paniquer. Moi j'étais juste déçue. Je ne pourrais pas faire mon stage. J'en avais assez que la vue m'empêche de faire des choses.
Nous sommes parties presque aussitôt pour Toulouse. Admise aux urgences, on m'adiministre un médicament et on nous donne rendez-vous en septembre. Nous étions fin août.
Pour le stage de chorale, tout s'est bien passé, c'était vraiment une excellente semaine, peut-être la meilleure de ma vie. Je suis arrivée en retard le soir parce qu'on rentrait de Toulouse mais à part ça, c'était génial. Même si évidemment au début, il y a eu les habituelles questions. Mais je connaissais quelqu'un et je me suis rapidement fait des amis. Comme je l'ai dit, j'ai passé une très bonne semaine.
À ce moment, je ne sentais pas l'opération venir.
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