Chapitre 65

Dylan

J'espère qu'il va bien, j'espère qu'il va bien, j'espère qu'il va bien. Et si le médecin s'était trompé ? Je ne veux pas voir la déception sur son visage. Ou peut-être que c'est moi qui serait le plus déçu.

Qu'est-ce qu'ils foutent aussi pour mettre autant de temps! Ça fait près d'une demi-heure qu'on les attend. Ou alors on les attend depuis juste cinq minutes.

Je ne sais plus mais ça me paraît une éternité.

Est-ce qu'on pourra voir son visage?

Non je ne pense pas.

Je ne sais plus.

Il doit être très petit pour le moment.

- Tu veux bien arrêter de gigoter? On dirait les jumeaux quand ils sont impatients d'avoir leur goûté.

Je relève la tête pour croiser le regard mi-amusé mi-stressé de Cassie et cesse d'agiter ma jambe.

- Désolé mon amour, c'est juste que je trouve le temps tellement long. Peut-être qu'ils ont oublié, attend je vais les chercher.

- Dy on n'attend que depuis trois minutes, ils sont juste aller chercher le matériel. Détend-toi d'accord ? Je suis sûre que notre bébé va bien. Je t'aime.

Je souris et lui embrasse la paume de sa main que je tiens depuis tout ce temps.

- Je trouve cette chambre moins effrayante que la précédente. Toutes ces machines qu'il y avait autour de toi me faisait peur et j'avais le sentiment que tu n'étais pas encore complètement tirée d'affaire, mais je suis rassuré maintenant. Changeai-je de sujet en jetant un regard circulaire à la nouvelle chambre qui lui a été attribué.

On retrouve le même blanc sur les murs mais il n'y a pas toutes ces machines effrayantes. Et puis les fleurs qu'elle a reçu depuis son réveil hier matin rendent cette chambre encore plus vivante.

- Aide-moi à me redresser s'il te plaît. Me demande-t-elle en me tirant de ma contemplation.

- C'est bon ? M'enquis-je après avoir calé le dernier coussin dans son dos pour rendre la position plus agréable.

Elle hoche la tête en me souriant et je lui embrasse le front avant de me rasseoir.

- Mon amour je t'en pris promets-moi que tu iras te reposer à la maison après l'échographie. Tu es tellement épuisé et je refuse que tu tombes malade après.

- Non, je ne veux pas m'éloigner de toi. Ça ne me gêne pas tu sais? Et puis je n'arriverai jamais à dormir loin de toi. Je suis devenu complètement dépendant de toi.

- Arrête de me flatter avec tes belles phrases. Tes parents viennent me voir cet après-midi avec les jumeaux, pendant qu'ils seront ici tu pourrais aller te reposer un peu avant de revenir. Ça me brise le cœur que tu passes tes nuits sur ces chaises.

- Tu... Tu ne comprends pas ma princesse. Dis-je doucement en baissant la tête.

Elle me la redresse et me force à la regarder dans les yeux.

- Alors expliques-moi.

- J... J'ai peur. J'ai l'impression que tout ceci est irréel et que si je m'éloigne, je me rende compte que je l'ai imaginé. J'ai peur de me réveiller et de voir que tu n'es plus à mes côtés. J'ai peur que tu disparaisse d'un moment à l'autre tu comprends? Lorsque tu étais dans ce bloc opératoire j'ai cru que j'allais mourir, et cela aurait été le cas si tu ne m'étais pas revenu vivante. J'ai réalisé que l'amour que je ressens pour toi est au delà de tout ce que j'imaginais et ça me fait peur en même temps que ça me plaît. Il me faut encore un peu de temps pour m'ancrer dans la tête que tu es bel et bien là.

Je me lève et réussis à m'installer à ses côtés dans le lit avant d'essuyer ses yeux pleins de larmes. Elle me regarde en me souriant tendrement puis se penche pour me donner un magnifique baiser.

- Je t'aime ma princesse. Lui dis-je le front contre le sien pendant que nous tentons de reprendre nos souffle après notre baiser.

- Je t'aime aussi Dy.

Je passe ma main sur son épaule et l'attire à moi en poussant un soupir d'aise.

Je me remet sur ma chaise sans lâcher sa main quand l'infirmière revient avec un chariot sur lequel sont disposés des appareils suivie d'une autre que je vois pour la première fois. Je suppose que c'est elle la gynécologue. 

- Bonjour monsieur dame, je suis docteur Miller et c'est moi qui vais vous faire passer votre échographie mademoiselle.

Nous hochons la tête pendant que l'infirmière se charge de brancher les machines.

- Comment vous sentez-vous ? Demande la gynécologue à Cassie.

- Bien. Répond simplement ma petite amie dont l'inquiétude se perçoit dans la voix.

Je raffermis ma prise sur sa main et commence à effectuer de petits cercles sur sa paume pour tenter de l'apaiser. Ce qui semble fonctionner car elle me lance un petit sourire auquel je répond par un clin d'œil.

- Et vous monsieur, vous êtes le père ? Poursuit le docteur en se tournant vers moi.

- Oui je suis le père et j'ai hâte de faire la connaissance de mon bébé.

Elle sourit à ma réponse et demande à Cassie de relever sa blouse d'hôpital et je peux voir le bandage qui se situe plus haut. Tout de suite les images de l'agression m'assaillent et je ferme les yeux pour les calmer.

Lorsque je rouvre les yeux, je constate que la gynécologue à étaler une sorte de liquide visqueux sur le ventre de ma princesse.

Mon cœur commence à s'emballer quand elle nous demande de fixer l'écran qui se trouve juste à côté de nous. Et enfin je vois une image s'y afficher. Je plisse les yeux et le docteur dirige mon regard en pointant du doigt un trou noir au milieu duquel on distingue une petite forme.

- Voici votre bébé. Lance-t-elle sur un ton solennel et mon cœur rate un battement en réponse.

Je ne sais plus ce que je ressens comme émotions tant mon cœur martelle ma poitrine.

- Et... Est-ce... Que... ça va? Reussis-je à dire la gorge nouée par l'émotion.

Je ne peux détacher mon regard de cette petite forme et je n'arrive pas à entendre la réponse du docteur. Toute mon attention est focalisée sur cette petite chose qui est entrain de me mettre à terre alors qu'elle n'a même pas encore vu le jour.

Puis un bruit vient percer le silence qui s'était installé dans la pièce. Je sursaute et jette un coup d'œil affolé à Cassie puis au médecin mais toutes les deux me sourient comme si j'étais un extraterrestre qui ne comprenait rien à leur langage.

- C'est le cœur de votre bébé qui bat monsieur. Me dit le docteur.

Je reste bloqué sur cette phrase pendant que mon cœur vit un carnaval à mes dépens.

- Mon Dieu, comment...une si ...petite chose peut faire un boucan pareil? Parviens-je à dire partagé entre l'émerveillement et la joie.

Ce n'est qu'en sentant les doigts de Cassie effectuer des gestes sur ma joue que je réalise qu'une larme s'est échappée de mon œil.

Je ferme les yeux et écoute le bruit que fait le cœur de mon bébé pendant un temps que je ne saurai définir. Comme si je venais de réussir à établir une sorte de connection entre mon bébé et moi et que tous les deux nous  nous comprenions.

- C'est une fille. Chuchotai-je à ma princesse.

Elle laisse échapper un rire auquel répond l'infirmière ainsi que le docteur.

- Mon amour il est un peu trop tôt pour déterminer le sexe du bébé par échographie. M'explique Cassie.

Le médecin confirme sa phrase en nous informant qu'elle n'est qu'à cinq semaines de grossesse et qu'il peut arriver qu'on puisse le déterminer par des tests mais que nous ne pouvons par le voir à l'échographie pour le moment.

- Je sais que c'est une petite fille. Je le sens. Et je sais qu'elle te ressemblera, elle aura peut-être mes yeux ou encore mon incroyable sourire qui fait craquer toutes les filles toi y compris. Quoi que ton sourire est encore plus beau ma princesse.

Je marque un temps d'arrêt pour me reprendre avant de poursuivre.

- Mais je suis convaincu que c'est une fille parce-qu'elle est aussi courageuse que toi. Elle a survécu à une balle tu t'en rend compte? Alors qu'elle n'est encore qu'une toute petite chose toute riquiqui. Il n'y a aucun doute qu'elle sera exactement comme sa mère.

Je reporte toute mon attention sur l'écran qui me fait face et écoute religieusement le médecin nous montrer les yeux et les oreilles qui deviennent visibles. Mais le plus captivant est le spectacle que constitue les battements du cœur du bébé. De mon bébé.

- Dylan, est-ce que tu serais déçu si c'était un petit garçon ? Me demande Cassie inquiète.

Je sursaute au son de sa voix avant de répondre en souriant.

- Non bien sûr que non mon amour, le plus important c'est sa santé et la tienne.

Elle semble plus rassurée et nous ne nous rendons compte que le matériel a été remballé qu'au moment où le docteur nous tend le CD et les clichés de l'échographie.

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