Chapitre 64

Cassandre

J'ouvre doucement les yeux avant de les refermer aussitôt. Cette lumière est aveuglante.

Je tente une nouvelle fois l'expérience et la lumière est moins vive que la fois précédente.

Où suis-je ?

Je jette un coup d'œil circulaire à la pièce dans laquelle je me trouve pour constater que les murs sont complètement blancs.

Il y a aussi des machines et une perfusion à laquelle je suis reliée.

Je suis à l'hôpital... 

C'est là que tout me revient en mémoire. Karen et son père, Dylan et moi et... Arthur!
Oh mon Dieu, mon bébé, comment va mon bébé ?

Je serre les dents quand l'une des machines commence à s'emballer en me vrillant les tympans au passage.

Heureusement qu'une horde de personne arrive au même moment et je suppose qu'en me voyant les yeux grands ouverts, ils ont décidé de mettre fin au concert qui se joue dans la chambre.

- Madame vous m'entendez ? Me questionne une jeune femme d'à peu près mon âge.

Je tente de parler mais la brûlure que je ressens dans la gorge me fait plutôt avoir une quinte de toux.

- j'ai...soif. Réussis-je à dire et elle se précipite aussitôt pour me donner à boire.

- Allez dire au docteur Scott qu'elle est réveillée. Ordonne-t-elle aux autres et la chambre se vide pour nous laisser toutes les deux.

- Comment vous sentez-vous ? Est-ce que vous avez des nausées?

- Mon bébé ... s'il vous plaît, dîtes moi que mon ... bébé n'a rien.

- Votre bébé se porte bien madame. Me répond enfin un homme de la quarantaine qui vient d'entrer dans la chambre en m'adressant un sourire rassurant.

Je pousse un soupir tremblant avant de reprendre avec les questions.

- Mon petit-ami, il s'appelle Dylan Reed, comment va-t-il?

- Il va bien et il attendait votre réveil avec impatience. Maintenant, je vais vous posez quelques questions histoires de vérifier si tout va bien d'accord?

Je hoche la tête pour approuver et il me sourit avant de commencer.

- Comment vous appelez-vous ?

- Cassandre Eleanor Durand.

- Âge ?

- 24 ans.

- Quel jour sommes-nous?

- Ça dépend de depuis combien de temps je dors docteur.

Ma réponse à le don de le faire rire avant de poursuivre.

- Vous avez été admise ici il y a deux jours. Me raconte-t-il.

- Alors je dirai que nous sommes le dimanche. Finis-je par répondre.

- Très bien. Me félicite-t-il puis il poursuit, cette lampe va émettre une petite lumière, pouvez-vous suivre sa trajectoire?

- Oui.

Il commence alors son test que je réussis haut la main.

- Vous savez ce qui vous a conduit ici? Finit-il par me demander.

Je hoche la tête et me met à lui raconté ce qui s'est passé. Ce n'est qu'a la fin de mon récit que je constate que j'ai les mains qui tremblent. Mais le docteur me rassure en me disant que c'est dû à la peur que j'ai ressenti. 

- Avez-vous parlez du bébé à mon petit ami? Questionnai-je déjà anxieuse de la réponse. Moi qui voulais annoncer moi-même ma grossesse à Dylan, je crois que c'est raté encore une fois.

- Vous vous êtes réveillée pendant votre transfert au bloc et la seule phrase que vous répétiez en boucle était que vous êtes enceinte mais que vous vouliez faire une surprise au père. Celà nous a permis de choisir les médicaments compatibles avec les femmes enceintes et quand nous avons vu que vous et le bébé étiez hors de danger, nous avons décidé de vous laisser l'annoncer au père comme vous l'avez prévu.

Je souris reconnaissante qu'il m'ait fait cette faveur. Je ne sais pas si ce qu'il a fait est permis mais je ne m'en plaindrai pas, et je suis certaine que Dylan n'aura pas le temps de lui en vouloir quand il apprendra pour le bébé tellement il sera heureux.

- Par contre votre frère lui est au courant de la grossesse et j'ai dû lui dire que le bébé aussi allait bien quand il me l'a demandé.

- Merci beaucoup docteur.

- De rien mademoiselle, je vais aller prévenir votre petit ami ainsi que votre frère que vous êtes reveillée maintenant, une infirmière viendra changer votre perfusion sous peu. Ne fournissez pas trop d'effort par contre, vous êtes encore faible.

Il me donne encore quelques recommandations avant d'ouvrir la porte et de la refermer derrière lui.

Je n'avais même pas remarquer que l'infirmière était sortie.

Pourquoi Dylan tarde-t-il autant ? J'ai juste besoin de lui pour réaliser que toute cette histoire est bel et bien fini.

Je ferme les yeux quand j'entend la porte s'ouvrir et se refermer. Je prête encore l'oreille mais je ne l'entends effectuer aucun pas dans la pièce. Pourtant je sais que c'est lui.

Il n'y a que lui seul qui peut me faire avoir un rythme cardiaque aussi rapide. Il n'y a que lui seul qui me faire avoir des frissons même sans que je ne le vois.

Mais alors pourquoi reste-t-il adossé au seuil de la porte.

J'ouvre finalement les yeux et tourne la tête vers lui. Il a l'air épuisé et pourtant il est encore plus beau que dans mes souvenirs

- Tu comptes resté là à me dévisager pendant encore longtemps? Lui demandai-je tout doucement.

Il secoue la tête de gauche à droite mais ne bouge toujours pas de sa place.

- Approche s'il te plaît.

Il se redresse avant de s'approcher du lit lentement. Il ne prononce toujours aucun mot et je le vois déglutir plusieurs fois avant de me prendre la main.

Il me regarde comme s'il n'arrivait toujours pas à croire que c'est bien moi.

- Je t'aime ma princesse, je... je t'aime tellement. Finit-il par me dire alors que les larmes dévalent de ses joues. Je suis désolé, tellement désolé si tu savais. Tout est de ma...

- Je t'interdis de terminer ta phrase mon amour, absolument rien n'est de ta faute d'accord?

Il hoche la tête pour approuver et se baisse pour coller son front au mien.

- Tout ce temps passé à attendre que tu te réveilles m'a paru une éternité. Je n'aurai pas supporté de te perdre mon cœur, il m'est impossible de vivre sans toi.

Il se redresse légèrement pour me regarder et se baisse à nouveau pour me donner le plus tendre des baisers, me tirant un soupir de satisfaction au passage.

- Moi c'est le moment où tu te décidera enfin à m'embrasser que j'ai attendu avec impatience.

Nous rions tous les deux puis il s'éloigne pour tirer une chaise et s'y installe pour me tenir la main.

- C'est fini maintenant, nous allons bien. Comment vont les jumeaux ?

- Leur nuit a été agité alors maman m'a appelé sur mon portable pour que je les rassure. Elle dit qu'ils vont mieux.

- Et toi?

Il hausse les épaules avant de me répondre en souriant.

- Si toi tu vas bien, alors moi aussi je vais bien. Mais arrête de parler, le médecin a dit que tu ne devrais pas te fatiguer.

- Ah bon? Fis-je de façon innocente. Je ne dois plus parler ?

- Non. Me répond-il sur le même ton avec un petit sourire en coin.

- Même pas pour te dire que ton bébé aussi va bien?

Je souris en le regardant attentivement pour guetter sa réaction. Cette dernière semble tarder à venir.

- Mais... Comment... Je... Veux dire... D... De quoi tu parles?

Je lève les yeux au plafond en soufflant d'un air faussement exaspéré et me saisis de sa main pour la poser sur mon ventre encore plat pendant que mon cœur bat la chamade.

Il fait le tour entre sa main et mon ventre puis mon visage avant de revenir à sa main toujours posée sur mon ventre puis son visage fini par s'éclairer.

- Comment ? Quand?

- L'empoisonnement, tu t'en souviens ? Les nausées, le teint pâle et tout le tralala. Tentai-je de plaisanter alors qu'en réalité j'ai le cœur au bord des lèvres.

Dylan se lève brusquement et se jette sur mes lèvres qu'il embrasse avec toute la force de son amour et auquel je répond avec la même intensité du mieux que je peux. Puis il éclate de rire. Un rire de joie qui emplit la chambre froide et sans vie dans laquelle nous nous trouvons. Sa joie me procure tellement de bonheur que mes larmes se mettent à couler. Toute la fatigue qui était sur ses traits a disparu et j'effectue une prière silencieuse pour que ce bonheur que je lis sur son beau visage ne finisse jamais. 

- Mais... Et la balle? Je veux dire, comment?

- La balle ne l'a même pas effleuré d'après le docteur. Notre bébé a eu énormément de chance.

- Ils t'ont fait une échographie ou un truc dans le genre? Comment peut-on être sûr que le bébé n'a rien?

- Je suppose qu'ils l'ont fait, mais on peut demander qu'une autre soit faite comme ça il n'y aura plus de doutes.

- Très bien, attends-moi une minute je vais chercher Eric et Nick. Je vais appeler mes parents aussi mais si tu veux on leur annoncera la grossesse plus tard quand tu seras complètement rétablie.

Je ris en le voyant aussi euphorique. Il s'apprête à sortir quand l'infirmière qui doit changer ma perfusion entre dans la chambre

- Oh dieu merci vous êtes là madame ou mademoiselle, enfin je le dis ainsi car je ne sais pas si vous êtes... Non c'est bon laissez tomber. Ce que je voulais dire c'est : est-ce qu'on peut faire une échographie à ma femme? Histoire de voir comment se porte notre bébé?

- Dylan? L'interrompis-je en souriant.

- Oui mon amour?

- Respire, détends-toi d'accord? Tout va bien se passer. Tentai-je de le calmer.

Il respire un bon coup pendant que je me tourne vers l'infirmière qui n'a toujours pas bougé, sans doute tente-t-elle d'assimiler tout ce que Dylan vient de débiter.

- Il n'est pas comme ça d'habitude je vous assure, c'est juste qu'il vient d'apprendre qu'il va être à nouveau papa. Lui dis-je l'air désolé.

- Je vais être papa! J'y vais, il faut que je l'annonce aux autres. Je t'aime mon amour.

J'éclate de rire après son départ et l'infirmière qui se retenait jusque là finit par céder en me suivant dans le rire. Je parie qu'il ne s'est même pas rendu compte que dans son moment d'euphorie il m'a appelé sa femme.

Je ne lui ai pas annoncé ma grossesse autour d'un dîner comme je l'avais prévu mais je n'aurai pas rêvé mieux. Je ne veux plus perdre de temps pour faire quoi que ce soit car s'il y a bien une chose que cette balle que j'ai reçu m'a enseigné c'est que tous les moments sont bons pour annoncer une nouvelle. Surtout une excellente.

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