Chapitre 55

Cassandre

Il essaie de ne pas me le montrer mais je vois bien qu'il est préoccupé par quelque chose. Je me sens impuissante car il ne veut pas me confier ses tracas. C'est peut être lié à la venue de ce partenaire japonais dont tout le monde parle à l'entreprise.

Je répond au sourire que m'adresse la nouvelle assistante de Dylan et ouvre la porte de son bureau après que son assistante m'ait dit que je pouvais y aller.

Comme je m'en doutais, je le retrouve une fois de plus perdu dans ses pensées. Je m'approche de lui et m'installe sur ses genoux, ce qui le fait sursauter légèrement avant de me sourire quand il se rend compte que ce n'est que moi.

- Dis-moi ce qui te tracasse mon amour. Lui dis-je en me blottissant contre lui pendant qu'il me caresse tendrement les cheveux.

Je m'attend à ce qu'il me donne la fameuse réponse du " tout va bien " habituelle mais cette fois-ci il décide de me parler et je le laisse s'exprimer sans bouger, de peur qu'il ne se renferme.

- Tu es déjà au courant de la venue de l'un de nos partenaires japonais n'est-ce-pas ?

- Oui, répondis-je simplement.

- Il s'agit de monsieur Chang et c'est le père de Karen.

Un frisson d'anxiété me traverse tout le corps à l'entente de son prénom et Dylan le sent car il ressert sa prise sur moi comme s'il craignait que je m'enfuis d'une minute à l'autre. Alors je tente tant bien que mal de contenir la panique qui me gagne et reste blottie contre lui pendant qu'il poursuit.

- Il veut mettre un terme à notre partenariat parce-que selon lui je ne suis pas digne de confiance.

Malgré moi je me redresse pour le regarder dans les yeux .

- Parce-que je n'ai pas épousé Karen et que par ma faute sa fille est en pleine dépression.

- Quoi? Karen dépressive? Mais c'est une blague j'espère. Pas plus tard qu'hier elle était devant ma voiture et elle ressemblait à tout sauf à une dépressive. Deballai-je hors de moi qu'elle puisse mentir ainsi.

- Comment ça tu l'as vu hier? Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit?

- Je ne voulais pas que tu te fasses plus de soucis, et puis je peux très bien gérer ton ex. Tu ne le sais pas mais depuis qu'on se connaît j'ai dû supporter les crises de plus de la moitié de tes conquêtes qui me tenaient toujours pour responsable de vos ruptures alors ne t'inquiète pas pour moi mon cœur.

- Peut-être mais elle se sert aussi des magazines et des réseaux sociaux pour dire des méchancetés sur toi.

- Cela ne m'atteind absolument pas parce-que les personnes qui comptent pour moi savent la vérité et ça me suffit. Karen finira par abandonner quand elle se rendra compte que celà ne sert à rien.

Je l'embrasse et me blotti à nouveau contre lui.

- Je t'aime Dylan et rien ni personne ne pourra me séparer de toi. Je sais que tu es inquiet pour l'entreprise mais je t'en supplie ne laisse pas cette histoire nous éloigner.

Il m'embrasse les cheveux avant de me répondre.

- Je te le promets. Viens, on va déjeuner.

Nous pénétrons main dans la main dans le restaurant et c'est sans surprise que des murmures s'élèvent dans la salle à notre passage. Je sais très bien que ces personnes qui ne savent absolument rien de notre relation sont entrain de la juger en ce moment même mais la pression qu'excerce mon petit ami sur ma main me rassure et me permet de me détendre. J'essaie de paraître détachée de ce qui se passe autour de nous mais la vérité est que je déteste être le centre d'attention des commérages.

Karen a bien installé ses cartes et me fait passer pour une vraie sorcière maléfique aux yeux de qui veut l'entendre. Mais celà n'est dû qu'à sa jalousie et je n'imagine même pas tout ce qu'elle a raconté à son père pour qu'il crée tous ces problèmes à mon petit ami.

- Arrête de jouer avec ton repas et mange.

Je relève mon regard sur Dylan et lui lance un sourire timide avant de baisser la tête sur mon assiette. Toute cette histoire m'a complètement coupé l'appétit et il s'en rend compte et décide apparemment de prendre les choses en mains. Il découpe un morceau de sa viande avant de me le présenter.

- Ouvre la bouche ma princesse.

Je secoue la tête et lui lance mon plus beau sourire avant de répondre.

- Non.

- S'il te plaît. Insiste-t-il.

Je pousse un soupir avant d'ouvrir la bouche pour recevoir la bouchée.

- Je sais ce que tu as en tête et je ne veux pas que tu te mêles de cette histoire. Lui dis-je aussitôt en voyant le regard qu'il me lance.

- Je ne supportes pas de te voir ainsi, et si je peux intervenir pour remettre Karen à sa place, alors pourquoi m'en empêches-tu?

- Parce-que ce serait donner de l'importance à ce qu'elle raconte et je ne veux pas entrer dans son jeu. Et puis je refuse que des inconnus sachent tous les détails de notre relation car celà ne concerne que nous.

- Justement, ce que moi je veux c'est que le monde entier sache que je t'aime. Que je suis fou amoureux de toi et que tous ceux qui envisageaient de te tourner autour comprennent qu'ils n'ont aucune chance parce-que tu m'appartiens et je t'appartiens aussi.

C'est fou comme ses paroles me font de l'effet. Je souris niaisement à l'homme qui me fait face et tend la main pour lui caresser la joue avant de me pencher et de l'embrasser.

- Je t'aime tellement. Lui dis-je en lui souriant toujours avant de finalement entamer mon plat.

Le reste de la journée se passe très bien et c'est sur un petit nuage que je vais chercher les jumeaux à la crèche mais mon sourire disparaît automatiquement quand je vois la personne qui vient de descendre de la voiture qui vient de se garer juste à côté de la mienne.

Elle me suit ou quoi?

- Mais regardez qui voilà ! La petite croqueuse de diamant.

- Qu'est-ce que tu fais ici Karen? Je t'interdit de t'approcher de mes enfants est-ce que je me suis bien fait comprendre?

- Oh mais voilà qu'elle s'énerve ! C'est drôle mais le premier jour que je t'ai vu j'ai su quel genre de personne tu étais. J'ai toujours vu comment tu regardais mon fiancé mais je ne m'inquietais pas car je ne me doutais pas du tout que tu l'avais déjà piégé avec des enfants.

- Au cas où tu l'aurais oublié, Dylan n'est plus ton fiancé. C'est moi sa petite amie maintenant mets-le bien dans ta tête de folle. Et ne mêle plus jamais mes enfants à ta jalousie.

- C'est là que tu te trompes ma chère Cassie, si Dylan est avec toi c'est parcequ'il veut être auprès de ses enfants. Pourquoi crois-tu qu'il ne s'est intéressé à toi qu'après avoir appris sa paternité ? Il ne t'aime pas et ne t'aimera jamais car tu seras toujours cette petite orpheline pour laquelle il s'est pris de pitié et qui était si désespérément amoureuse qu'elle l'a piégé en tombant enceinte de lui. Moi je n'ai pas besoin de piéger un homme pour l'avoir dans mon lit ma chère Cassandre, alors à ta place je me retirerais du jeu car tu n'as aucune chance.

Je m'apprête à répondre quand je vois Ethan et Evan courir vers moi en riant. Je tente de contenir ma colère et souris à leur approche. Je m'abaisse pour les receptionner avant de les couvrir de baisers.

- Il est où papa? Me demande Evan en regardant derrière moi à la recherche de leur père.

- Il avait du travail mon trésor, il nous rejoindra à la maison.

Je les installe confortablement dans la voiture et m'apprête à monter à mon tour mais c'est sans compter sur cette peste de Karen qui n'a pas perdu une seule miette de tout ce qui vient de se passer et qui me barre la route.

Je tente de la contourner mais elle m'en empêche. Je ne veux pas faire de scène devant les jumeaux alors je tente de garder mon calme avant de la regarder dans les yeux.

- Qu'est-ce que tu me veux Karen?

- Je veux juste te demander de bien profiter de lui pendant que tu le peux encore. Tu n'es pas la seule femme à pouvoir donner des enfants à Dylan tu sais? Mais tu seras par contre la seule à lui avoir arraché les joies de la grossesse et les premières années de ses enfants.

Je reçois sa phrase comme un coup de poing dans l'estomac et je dois m'adosser à la voiture pour ne pas m'ecrouler. Non ça ne peux pas être vrai. Je ferme les yeux pour tenter de reprendre mes esprits mais quand je les rouvre et que je tombe sur le sourire satisfait de Karen, j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir très loin d'ici.

- Qu... Qu'est-ce que tu essaies de me dire? Bredouillai-je en essayant d'avaler cette boule qui me comprime la gorge.

- Tu es très intelligente Cassie, alors nous savons toutes les deux que tu comprends parfaitement ce que j'essaie de te dire. Mais si tu veux l'entendre clairement je ne vais pas me faire prier : Je suis enceinte de Dylan et contrairement à toi, je ne compte pas lui cacher ma grossesse. Me dit-elle tout sourire avant de s'en aller - en me bousculant au passage - et me laissant avec le cœur en miette.

Sans pouvoir l'empêcher, les larmes dégringolent sur mes joues et je ne tente rien pour les empêcher. Mais un coup d'œil dans la voiture et le regard inquiet des jumeaux me rappelle que je ne peux pas leur infliger un tel spectacle. Alors j'essuie mes larmes et c'est toute tremblante que je m'installe sur le siège conducteur de mon véhicule.

Mon histoire d'amour avec Dylan était trop belle pour être vraie. Je lui ai promis que rien ni personne ne pourra nous séparer mais je ne suis pas capable de me battre contre un enfant.

Un enfant mon Dieu.

Même si Dylan ne me le dit pas je sais que quelque part il aurait aimé vivre toutes ces choses et toutes ses émotions par lesquels tous les pères passent. Les échographies, entendre les battements du cœur de son enfant pour la première fois, le voir évoluer jusqu'à ses premiers pas , ses premiers mots.

Et Karen lui offre tout celà.

Quel homme peut résister à ça ?

- Maman?

La voix des jumeaux me ramène à la réalité et après un sourire timide dans leur direction, je mets le contact et me mets en route avant d'arriver à la maison un quart d'heure plus tard.

Heureusement à peine arrivés que les jumeaux se précipitent dans la pièce emménagée pour leurs jeux, me permettant de me laisser aller à mon chagrin.

" Une petite orpheline dont il s'est pris de pitié ". Cette phrase tourne en boucle dans ma tête et même si je sais que Dylan m'aime, je ne peux m'empêcher de penser que quelque part j'ai toujours penser que le premier sentiment que j'ai suscité chez Dylan était la pitié.

Des sanglots incontrôlés s'échappent de ma gorge et je me recroqueville sur moi même dans le canapé pour laisser libre court à ma peine.

Cette grossesse va éloigner Dylan de moi à coup sûr.

Je me sens si honteuse de ne penser qu'à moi en ce moment alors qu'un bébé fait partie de l'équation. Quelle égoïste je suis!

Dylan passera la porte d'une minute à l'autre et je ne veux absolument pas qu'il me voit dans cet état. Il ne sait pas encore pour la grossesse de Karen et je veux profiter du peu de temps qu'ils nous reste avant qu'il ne s'éloigne de moi.

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