Chapitre 49

Cassandre

- Bonsoir les jeunes, je suis heureuse de vous voir. S'exclame Hélène qui vient vers nous les bras grands ouverts pour nous accueillir.

- Venez installez-vous, je vais chercher mon mari pour vous le présenter.

Nous nous installons et elle s'éclipse pour revenir quelques instants plus tard avec un homme que je suppose être son mari à son bras.

Hélène et son mari nous abandonne un quart d'heure plus tard pour aller discuter avec les autres invités. Nous discutons également avec quelques personnes présentes et je comprends qu'il s'agit du trente-septième anniversaire de mariage de Hélène et de Pierre son mari.

La soirée et agréable et la nourriture qui nous a été servi est délicieuse.

- Veux-tu m'accorder cette danse? Me propose Dylan en voyant des couples se formés sur la piste de danse après l'ouverture du bal par le couple de la soirée.

Je réponds volontiers à son invitation et nous nous retrouvons sur la piste de danse emménagée pour l'occasion à danser sur une douce musique.

- Ils sont très sympathiques. Me dit Dylan en parlant des villageois.

- Oui c'est vrai, tu as raison.

- Et tu sais qui est la plus belle femme de cette soirée? Me demande-t-il l'air taquin.

Je souris avant de répondre.

- C'est Hélène bien sûr.

- C'est toi. 

Je me blottis contre son torse et laisse échapper un rire.

- Comment font certains couples pour rester aussi amoureux même après plus de vingt ans de mariage? Lui demandai-je en observant Hélène et son mari se regardant avec tout l'amour qu'il ressente l'un pour l'autre.

- Je ne sais pas. Je pourrais demander leur secret à Hélène et Pierre, ou alors à mon père et ma mère. Me répond Dylan.

Je stoppe notre danse et effectue un pas en arrière avant de le regarder droit dans les yeux. Une question vient de me traverser l'esprit et refuse de s'en aller. Je refuse que cela nous arrive à Dylan et moi.

Dylan fronce les sourcils et m'interroge du regard mais je détourne le mien.

- Que t'arrive-t-il? Me questionne-t-il l'air inquiet face à mon brusque changement d'attitude.

J'ai peur. Voilà ce qu'il se passe avec moi. J'ai peur de ce que nous réserve l'avenir. Ces deux derniers jours, j'ai vu toute envie de me tenir loin de Dylan s'effriter. La seule question que je me pose en ce moment, c'est qu'adviendra-t-il de nous après tout ceci. Bien avant que notre relation ne se complique, Dylan était mon meilleur-ami et je refuse de le perdre au cas où cette nouvelle relation qui est sur le point de naître entre nous ne fonctionnerait pas.

- Ma princesse, tu commences à m'inquiéter alors s'il te plaît dis-moi ce qui ne va pas.

- Ça ne marchera pas. Chuchotai-je.

- Quoi? Qu'est-ce qui ne marchera pas?

- Ceci. Répondis-je en nous désignant lui et moi. Nous étions sur le point de faire la plus grande erreur de toute notre vie.

- Arrêtons tout ceci avant qu'il ne soit trop tard Dylan. Je t'en supplie, je ne veux pas te perdre.

Je vois le visage de Dylan se décomposer sous mes yeux et mon cœur se brisé au fur et à mesure.
Il fait un pas en arrière comme s'il essayait d'encaisser un coup qu'il viendrait de recevoir, bousculant quelqu'un au passage.

- Qu... Quoi? Cassie qu'est-ce que tu me fais?

Sa question sonne comme un cri de détresse et je ne peux que m'envouloir de lui infliger un tel supplice mais c'est la meilleur chose à faire.

- On ne peut pas se mettre ensemble Dylan. Je suis désolée.

- Qu'est-ce que tu es entrain de nous faire ma princesse ? Dis-moi ce que j'ai bien pu faire de travers pour que tu m'infliges une telle douleur. Dis-moi Cassie! Hurle-t-il en me secouant vivement.

- J'ai peur Dylan! Criai-je à mon tour en me dégageant de son emprise. Je t'en supplie Dylan, oublions tout ceci et retrouvons notre relation d'avant. Restons simplement les meilleurs amis que nous étions avant cette nuit là.

Il laisse échapper un petit rire avant de répondre.

- Cassie, je ne pourrai pas me contenter que de ça. Plus maintenant que je sais ce que ça fait de te toucher, de t'embrasser. Ton amitié est très importante pour moi mais ne me suffit pas ma princesse. La vérité c'est que notre amitié ne m'a jamais suffit. Cassie je t'aime. Je ne sais pas quand ni comment c'est arrivé mais ça ne date pas d'aujourd'hui car d'aussi loin que je m'en souvienne, je t'ai toujours aimé. J'ai essayé de refouler mes sentiments car au début je les trouvais inappropriés. C'était carrément ridicule pour un gars comme moi de tomber amoureux de la gamine que tu étais quand je t'ai connu alors j'ai préféré avoir cette relation d'amitié si spéciale qui nous liaient. Puis le temps a commencé à s'écouler et tu devenais de plus en plus belle et tous ces mecs qui te dévoraient des yeux, et le plus incroyable dans tout ça est que tu ne te rendait même pas compte de ta beauté et de l'effet que tu faisais autour de toi, que tu continues de faire autour de toi.

Oh mon Dieu, je crois que je vais m'évanouir. Au lieu de réagir c'est un pauvre sourire débile qui me mange la moitié du visage.

- Dy, je... Baffouillai-je.

- Non laisse-moi finir s'il te plaît. Je collectionnais déjà les filles avant de te connaître car cela me plaisait bien de le faire. Mais toi tu m'as donné une bonne raison de continué sur cette voie. J'ai continué à collectionner toutes ces filles parce-que la seule que je voulais m'était inaccessible, j'ai toujours cru que tu avais peur de t'engager dans une relation et quand tu as commencé à sortir avec cet abruti quand tu étais au lycée j'ai cru devenir fou. Je ne savais pas comment faire et j'ai essayé de m'éloigner mais après seulement un jour loin de toi, j'ai su que je ne pourrais pas supporter cette distance et j'ai fini par revenir deux semaines après.

Je me souviens exactement de ce moment où il m'a parlé de ce voyage qu'il devait effectuer, pour aller visiter une autre université m'avait-il dit. Alors c'était moi la cause.

- Pour moi jamais tu ne me verrais autrement que comme ton meilleur-ami et je me suis fait à cette idée. Je ne voulais pas te perdre en t'avouant tout cela alors j'ai tu mes sentiments et les ai enfermé dans mon coeur dont j'ai fermé l'accès aux autres femmes. J'ai même fini par croire que j'avais imaginé cet amour et pour me le prouver j'ai continué avec les conquêtes. Mais je me mentais à moi-même mon amour. Loin de toi je ne vis plus, je survis. Ces trois années passées au Japon sans t'entendre ont failli me rendre fou mais la seule chose qui me faisait tenir est cette photo de toi que j'ai gardé jalousement.

Il marque une pause durant laquelle il essuie mes larmes avant de poursuivre. Je ne rendais même pas que je pleurais.

- Puis tu m'as appelé. Une fois. Je ne sais pas comment j'ai fait mais je savais que c'était toi. Tu n'as pas dit un seul mot mais cela m'a suffit. J'ai compris que je n'étais pas le seul à souffrir de cette situation. Cassie, peu importe dans quelle situation je me trouve, c'est toi ma force. Tout ce que tu ressens, j'en ressens le triple: tes joies, tes peines également. À chaque veille de tes anniversaires, je n'arrive pas à dormir parce-que toi aussi tu es dans ce même état et je passe toute la nuit à éssayer de te faire penser à autre chose. Ça a toujours été toi et maintenant les enfants, nos enfants en sont également.

- Alors pourquoi m'as-tu parlé comme tu l'as fait le jour où tu as su la vérité à propos des enfants ?

- Parce-que je me sentais blessé, je me sentais trahi et je me sentais comme un con. Il m'arrivait de rêver de toi, de me demander comment ce serait de t'embrasser, de te caresser, de te faire l'amour. À chaque fois que je couchais avec une fille, je me disais toujours qu'avec toi ça aurait été parfait. Et j'apprends que tout cela c'était déjà produit. Qu'on avait déjà couché ensemble et le pire est que je n'en avais aucun souvenir à part quelques flashs. J'étais en colère parce-que j'ai passé tout ce temps à taire mes sentiments pour toi par peur de te faire fuir alors que toi aussi tu éprouvais la même chose pour moi. Je n'ai compris tes sentiments pour moi que le jour où nous nous sommes embrassés dans ton bureau, j'aurais très bien pu d'avouer les miens ce jour là mais le problème c'est que j'ai passé tellement de temps à jouer avec les femmes que je ne me sentais pas à la hauteur de ton amour. Oui je l'admets ma chérie: j'ai eu peur, et cette peur est toujours présente mais la différence est que je ne compte plus fuir. Et la chose que je n'arrive pas à te pardonner c'est de t'être contentée d'un mec ivre pour ta première fois alors que tu mérites tellement mieux. Termine-t-il.

Je risque de faire un arrêt cardiaque si mon coeur ne cesse pas cette course folle dans ma poitrine.
Je fais juste un pas vers lui, puis un deuxième avant de poser mes mains de part et d'autre de son visage. Et reste dans cette position à tracer les contours de ce magnifique visage qui me fait face.


Dylan

Aucun de nous deux ne parle. Seul le silence est témoin de ce que nous vivons en ce moment mais des reniflements me font réaliser que nous sommes sur un lieu public et qu'une trentaine de personnes m'ont vu offrir mon coeur à une femme, mais j'en suis heureux. Je veux que le monde entier sache que j'aime cette femme à la folie. La moitié de ces gens ne comprend pas un seul mot anglais mais je veux croire qu'ils ont compris ce qui se passe. Ça fait tellement du bien d'enfin dire ce qu'on a sur le coeur. Je me sens si léger en ce moment. Si c'est la dernière chance que j'ai pour la conquérir, autant me mettre à nu devant elle. Quitte à être dépendant d'elle, cela ne m'effraie plus, bien au contraire, j'ai besoin de cette dépendance, je veux qu'elle sache que je lui appartient et que c'est à elle de décider de ce qu'il sera du reste de ma vie.

- Mon Dieu, Dylan c'est la plus belle déclaration d'amour que je n'ai jamais entendu et en plus c'est à moi qu'elle est adressée. Comment puis-je te résister encore après tout ceci dis-moi ? Moi aussi je t'aime mon amour. Je t'aime tellement. Me dit-elle les larmes aux yeux.

Sans attendre une minute de plus, je me jette sur ses lèvres que je dévore. J'en ai besoin, elle m'est vital et je ne me lasserais jamais de l'embrasser. Chaque baiser que je lui donne me transperse de toute part et me fait planer dans un monde de volupté.

Comment ai-je pu attendre aussi longtemps pour vivre tout ceci ?

Comment ai-je pu me contenter tout ce temps de ces filles qui n'arriveront jamais à la cheville de celle que je tiens actuellement dans mes bras?

- Ramène-moi au chalet s'il te plaît. Réussi-t-elle à me chuchoter entre deux baisers.

- À vos ordres mademoiselle.


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