Chapitre 45
Cassandre
- Ma princesse, réveille-toi.
Je papillonne des yeux avant de réussir à les ouvrir et de voir Dylan pencher au dessus de mon visage qui m'observe en souriant.
- Nous allons bientôt atterrir. Rajoute-t-il en voyant mon air perdu.
Je me redresse et attache ma ceinture avant de regarder par le hublot pour voir qu'effectivement le jet privé des Reed dans lequel nous sommes est entrain d'atterrir.
- Notre partenaire n'a envoyé personne pour nous récupérer ? Constatai-je à notre sortie de l'aéroport.
Je jette un coup d'œil à Dylan qui se gratte l'arrière du sourcil - et je le connais assez pour savoir que ce geste n'est pas un signe annonciateur de bonnes nouvelles - avant de me répondre après s'être raclé la gorge.
- Non, mais ne t'inquiète pas. Je connais très bien l'endroit où nous allons. Me répond-il en arrêtant un taxi.
Il nous ouvre la portière et nous nous installons pendant que le chauffeur met nos valises dans le coffre. Il revient quelques minutes plus tard et Dylan lui glisse une feuille de papier puis il démarre.
- Que faisons-nous ici Dylan ? Lui demandai-je de plus en plus incrédule devant ce qui se passe.
- Nous allons prendre un hélicoptère qui nous conduira au chalet. C'est un endroit un peu coupé du reste du monde tu verras.
- Hum hum. Dis-je sceptique.
*
- Alors, comment tu trouves cet endroit ? Me demande Dylan en nous éloignant de l'hélicoptère qui vient d'atterrir.
- C'est calme. Mais je ne comprends pas pourquoi monsieur Mercier nous fait faire tout ce voyage pour la signature du contrat.
- Moi aussi je me le demande. Viens, notre chalet est par là.
Pendant que nous marchons, je ne peux m'empêcher de regarder autour de moi et je constate qu'effectivement l'endroit est très calme. Avec des montagnes l'entourant, il doit y avoir une cinquantaine d'habitations en tout et tous ou du moins ceux que j'ai pu voir sont vraiment très espacées les unes des autres.
- C'est ici. M'interrompt Dylan avant de nous conduire devant un magnifique petit chalet dont il ouvre la porte.
L'intérieur est très jolie. J'aime beaucoup ce côté simpliste mais en même temps chaleureux de la décoration, mais comme si je venais d'avoir un électrochoc, je me retourne brusquement vers celui qui m'accompagne et je le trouve adossé à la porte en m'observant d'un air décontracté. Trop décontracté même.
Il fronce les sourcils et se redresse en voyant que je l'observe avec trop d'insistance, comme si j'essayais de trouver ma réponse dans ses yeux, et c'est le cas.
- Je veux rentrer chez moi. M'adressai-je à lui calmement en croisant les bras sur la poitrine.
- Pourquoi ? Nous venons juste d'arriver et...
- Et rien du tout Dylan. Oh mon Dieu, tu m'as menti ! C'est toi qui es derrière tout ça, ce n'est pas notre soi-disant partenaire qui nous a invité ici. Que je suis bête de t'avoir suivi docilement jusqu'ici. M'emportai-je.
- Attend Cassie, s'il te plaît calme-toi.
- Que je me calme ? Non mais c'est une blague n'est-ce pas ?
Je sors précipitamment et le bouscule au passage puis me précipite vers l'endroit où l'hélicoptère nous a laissé mais comme pour me narguer, je vois ce dernier s'élever gracieusement dans les airs et s'en aller.
Qu'est-ce que je vais faire ?
Je me précipite à nouveau à l'intérieur de ce maudit chalet et récupère mon portable à l'intérieur de mon sac à main non sans fusiller du regard le menteur de l'année au passage. Il est assis nonchalamment sur un fauteuil une main soutenant sa tête et l'autre qui joue avec les clés du chalet je suppose.
Il faut que j'appelle Eric pour lui expliquer la situation dans laquelle je me trouve en ce moment.
- J'ai oublié de te dire qu'il n'y a pas de réseau également.
Dylan
D'accord je plaide coupable. Il se pourrait que ça ne soit pas un voyage d'affaires et que personne ne nous attendait ici mais je n'ai pas eu le choix. Elle passait son temps à m'éviter alors que moi tout ce que je voulais c'était avoir un moment avec elle pour lui dire ce que j'ai sur le coeur.
Je la regarde tourner partout comme une hystérique et je me dis que finalement ce n'était pas très malin de ma part de l'avoir tromper en mentant sur la véritable raison de notre présence ici mais quand je la vois sortir son portable de son sac - je sais qu'elle veut appeler son fiancé - alors je rejette toute forme de remords et me dit que c'est l'idée la plus bonne que je n'ai jamais eu.
- J'ai oublié de te dire qu'il n'y a pas de réseau également.
Je jubile intérieurement quand elle se rend enfin compte qu'elle n'a aucune échappatoire et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire quand elle commence à me marteler de petits coups de poing.
Je saisi ses deux petits poings une fois qu'elle est à bout de souffle avant de lui dire:
- Ma princesse, si tu ne restes pas tranquille dans une seconde, je t'embrasse.
C'est avec un plaisir non dissimulé que je regarde ses joues prendre légèrement une teinte rose.
Elle s'arrache à ma prise et va s'installer sur une marche des escaliers pour mieux me bouder.
Je secoue la tête. Et encore, elle ne sait pas tout.
- Tu veux boire quelque chose ?
Elle ne répond pas et se contente de me lancer un regard noir.
Je souffle et roule des yeux avant de poursuivre.
- Je suppose que le voyage t'a épuisé. Viens que je te montre notre chambre.
- Quoi ? Comment ça notre chambre ?
- Ce chalet ne dispose que d'une seule chambre.
- Ça c'est ton problème. Débrouille-toi mais il est hors de question que je dorme dans la même chambre que toi. Non mais. Si c'est comme ça que tu comptes obtenir cette deuxième chance dont tu me parles tant, laisse-moi te dire que tu es mal barré mon pote, et puis d'ailleurs pourquoi est-ce que je t'appelle mon pote? On n'est plus amis!
Bon d'accord, là je reconnais que c'est mal parti pour moi mais ce n'est pas pour ça que je vais me décourager. Je n'ai pas fait tout ceci pour abandonner dès le premier jour.
- D'accord, le canapé m'a l'air confortable. Cela ne me pose pas de problèmes si c'est ce que tu veux. Vas te reposer pendant que je nous cuisine un bon petit repas.
- Comment tu veux que je prenne des nouvelles des jumeaux s'il n'y a pas de réseau ? Et comment nous allons rentrer si nous n'avons aucun moyens de transport ? Et puis pendant combien de temps comptes-tu me garder prisonnière ici ?
- Ne t'inquiète pas pour les jumeaux, ils sont entre de bonnes mains et pour l'hélicoptère, j'ai donné une date au pilote pour qu'il vienne nous récupérer.
- À ce que je vois tu as tout prévu.
- Oui mais je n'avais pas prévu que tu découvres l'arnaque aussi vite. Félicitations tu es très forte.
- Quand Eric n'aura aucune nouvelle de moi, il commencera à me chercher et crois-moi il ne sera pas du tout content quand il apprendra ce que tu as fait.
- Oh lui ? Nick s'en chargera.
- Je te déteste. S'insurge-t-elle avant de grimper les marches et de claquer la porte de la chambre une fois dans celle-ci.
- Moi je t'aime ma princesse. Dis-je tout bas pour moi-même, même si je sais qu'elle ne peut pas l'entendre de là où elle est.
Bon jusqu'ici je dirais que tout va bien. Je ne m'en sors pas si mal que ça. Non ?
Il faut maintenant que je commence l'opération séduction. Mais par quoi ?
Ah oui, je dois préparer le repas.
Je vais dans la cuisine et ouvre le tiroir de gauche comme Nick me l'a indiqué et je trouve mon bonheur. Des tonnes de livres de cuisine. En tout cas, j'en dois une à Nick pour l'aide considérable qu'il m'a apporté dans l'organisation de tout ceci. C'est promis si jamais on se retrouve devant le juge pour séquestration, j'endosse toutes les responsabilités.
Je me retrousse les manches au sens propre du terme et me mets au boulot. J'espère juste ne pas brûler la cuisine et le chalet par la même occasion. Croisons les doigts.
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