Nouvelle #5 : C'était foireux, mais au moins, c'était drôle. (7/8)

« Wesh, tu vas où, là ? a sursauté Elmah en éclatant de rire.

— Euh... je sais pas moi, répondis-je, un peu honteuse et encore toute étonnée par la sensation de l'emboîtement, je suis rentrée... »

Mon amie a ri deux fois plus fort, m'a poussée un peu avec la main pour que je m'éloigne et recommence un peu mieux mon geste et, une fois qu'elle a réussi à se calmer, elle m'a conseillé : « N'essayes pas d'aller tout droit. Essayes d'incliner un peu. Le vagin, c'est un peu incliné.

— Vers le haut ou vers le bas ?

— Vers le haut. Légèrement vers le haut », elle a insisté. J'ai hoché la tête en perdant ma gêne dans un sourire téméraire, et j'ai réessayé en dodelinant toujours de la tête sur le beat endiablé de la chanson.

Pile au moment où je suis rerentrée, il y a eu le solo de guitare, et ça nous a fait tellement marrer l'une et l'autre que j'ai encore une fois dû recommencer. J'ai recommencé je sais pas combien de fois, bien décidée à tenter le truc. Le vagin, c'est beaucoup plus complexe que ce que les gens s'imaginent parfois.

Enfin, au bout de je sais pas combien de fois, j'ai réussi à trouver un emboîtement à peu près stable dans Elmah, et j'ai tout doucement commencé à faire des allers-retours. J'ai surtout eu l'intelligence de ne pas suivre le rythme de la musique... à chaque nouveau mouvement, je lâchais un « what the fuck ? », et la gueule que je devais avoir faisait mourir mon amie de rire, tellement qu'elle courbait la tête vers le ciel comme si je lui donnais un orgasme (alors que ce n'était absolument pas le cas) et que c'est surtout ça qui a empêché notre position d'être tout-à-fait stable.

La pénétration, c'est un boulot laborieux, et je m'y suis montrée vraiment nulle. En même temps, ce n'était que la première fois.

We Will Rock You a dû passer quatre ou cinq fois que j'ai fini par en avoir marre : j'avais du mal à ne pas synchroniser mon rythme sur celui de la musique. Elmah s'en rendait compte et ça la faisait pouffer. En plus, à chaque fois que le solo de guitare commençait à jouer, on se mettait à rigoler deux fois plus fort, et on savait même pas pourquoi.

Donc, on s'est arrêtées. Je savais plus à quelle heure précise on avait commencé, mais quand j'ai regardé l'heure sur le PC d'Elmah, il était 18h34. On s'est regardées avec des yeux brillants de joie et un grand sourire pour retenir un énième gloussement, et on s'est rhabillées. Elmah a enlevé son préservatif, l'a replié bien proprement dans son paquet et a pris soin de le jeter bien à la surface de sa corbeille remplie à ras bord. Elle a fait pareil avec le lubrifiant. Moi, je venais de renfiler mon slip, le pantalon de ma salopette et mon maillot de corps, et je crois que je n'avais encore jamais autant ride ma vie.

Elmah aussi ne s'est revêtue qu'à moitié, et on après avoir arrêté la musique, on s'est regardées quelques instants en mode gêné, jusqu'à ce qu'elle me dise : « Bah ça, j'avais encore jamais vécu une expérience sexuelle pareille ! » Je suis restée perplexe en étant incapable de savoir si c'était un reproche ou un compliment.

Mais j'ai compris que ça lui avait plutôt plu quand je l'ai vue, pour la millionième fois sans doute depuis le début de la soirée, se plier en deux de rire. C'est après ça qu'elle m'a demandé, un rictus malicieux au coin des lèvres (les lèvres, genre la bouche hein, bien sûr) : « Et toi, du coup ? T'en as pensé quoi, pour une première fois ?

— J'en ai pensé que je ne m'étais jamais autant marrée de toute ma vie », j'ai répondu après un instant de réflexion. Alors, suite à ce commentaire, je vous laisse deviner la réaction d'Elmah...

On a passé la demi-heure suivante à regarder des vidéos sur son PC, moi mes bretelles de salopette sur mes genoux et mon bouton de pantalon défait, elle qui avait remis juste le bas et avait quand-même tenu à rester poitrine nue pour appuyer ses seins encore tout chauds contre mon épaule. C'était vraiment très drôle, comment je les sentais vibrer contre moi à chaque fois qu'elle se mettait à s'esclaffer.

À 19h04, on s'est rhabillées complètement, on a aussi remis nos chaussures et tout, j'ai récupéré mon sac et mes écouteurs, et Elmah a attendu une seconde, comme si elle avait fait une bêtise avant de s'apprêter à retourner voir sa mère, et elle a déverrouillé et ouvert sa porte. Sa mère était toujours devant son PC en portant de temps à autre une cigarette à ses lèvres, et elle s'est retournée en entendant le bruit. Elmah lui a alors lancé : « Typhanie goes, I 'm gonna take her home !

Okay, a souri sa mère, bye Typhanie !

Bye », j'ai dit avec un petit signe de main. Alors Elmah et moi, on est sorties de l'appartement, le temps qu'elle me raccompagne jusque chez moi – quand-même, après ce qu'on venait de faire, je considère que c'est la moindre des choses.

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