Nouvelle #5 : C'était foireux, mais au moins, c'était drôle. (4/8)

Je maintiens toujours que je suis hétéro – et que je sors avec le fantôme de Freddie Mercury dans mes rêves –, mais ça ne m'a pas du tout empêchée de me sentir super excitée en voyant le dos de mon amie désormais nu devant moi. Nue, elle l'était presque entièrement, d'ailleurs. Il lui restait juste sa culotte. Comme moi. Quand la musique s'est finie, le morceau a recommencé parce qu'Elmah a de toute façon le mode boucle activé tout-le-temps sur sa playlist. Alors, elle m'a donné une tape sur la main, et elle m'a demandé ce que j'attendais pour lui prendre les seins.

Du point de vue que j'avais sur elle, je ne les voyais même pas, mais j'ai quand-même passé mes mains sous ses aisselles pour les attraper. Et là, j'ai poussé une vieux « WOOOOOAAAOOOHH ! » de surprise, comme quand t'es dans un manège à sensations fortes, que le contrôleur te fait attendre depuis deux minutes pour te foutre la pression, et que le truc commence enfin à tourner. Elle a ri tendrement et elle a abandonné le haut de son corps contre mon torse, tandis que je me mettais à malaxer ses seins entre mes mains. C'était marrant, ils étaient tout doux, bien ronds et bien moelleux.

Vraiment, c'était marrant, je n'avais jamais touché les seins d'une fille, et j'ai réalisé une espèce de fantasme : depuis le temps que je rêve d'avoir une poitrine, c'est sûr que savoir enfin comment ça fait, la consistance, la matière et tout (spoiler alert, rien d'incroyable, c'est de la peau et de la graisse), c'est assez jouissif. Et c'est drôle, aussi. Je me suis mise à appuyer dessus, pas trop fort parce que j'avais peur de lui faire mal sans faire exprès, mais assez quand-même pour lâcher un grand « Pouet, pouet ! » qui l'a fait mourir de rire, tellement qu'elle a commencé à me glisser des bras et à s'asseoir devant moi. Mais elle s'est relevée toute seule et elle a tendu un peu ses hanches vers moi.

En la voyant, je n'ai pas su comment réagir, même si j'avais compris ce qu'elle me demandait, et j'ai juste appuyé une nouvelle fois sur sa poitrine. Elle a pris ça pour une réponse affirmative, et j'ai senti une bouffée de chaleur quand elle a collé ses fesses contre mon entre-jambes. Pourquoi pas, après tout. J'en avais envie, je n'ai juste pas su comment lui dire. Mais le fait d'avoir affirmé mon contact physique sur ses seins pour lui faire comprendre que j'étais d'accord, même si je l'avais pas fait avec ce but précis, c'était vraiment pas mal comme mode de réponse.

On a recommencé à se frotter l'une contre l'autre, et on s'est remises à rire, aussi. Moi qui me sentais mal à l'aise trois minutes plus tôt, j'étais vraiment en train d'oublier tous mes tabous et de me sentir de mieux en mieux, et de plus en plus chaude. Elmah l'était aussi, puisque d'un coup, elle a baissé sa culotte, et s'est pliée en un éclair pour l'enlever complètement, puis elle s'est éloignée, s'est retournée face à moi, et en ouvrant grand les bras, elle s'est écriée : « Tada ! » Bon ben, voilà. Tada, en effet. Elle était toute nue, à présent. Si si, complètement toute nue. Complètement à poil.

Elle avait des jolis seins bien ronds, un ventre un peu gonflé, des jambes fermes et rasées, et une petite touffe blonde sur le pubis. J'ai fermé les yeux et je les ai rouverts, étonnée. « J'avais presque oublié que t'étais blonde au naturel », j'ai lâché. Son pubis, son ventre et ses seins ont disparu un instant au moment où elle s'est (re)pliée en deux de rire, et puis elle s'est relevée alors que j'en étais encore à digérer le fait que j'avais vu le corps d'une fille cisgenre pour la première fois – enfin, je sais à quoi ressemble le corps d'une fille cisgenre, quand-même, mais juste c'était la première fois que j'en voyais une juste devant moi, quoi. Ça fait beaucoup de premières fois, quand-même.

Ma gêne est revenue au moment où elle a saisi mon slip et a relevé les yeux vers moi comme pour me demander si j'étais d'accord pour qu'elle me l'enlève. J'ai dû rougir, je pense, et j'ai retrouvé ma pathétique timidité de quand j'étais un garçon en reculant un peu : « Euh...

— Si tu veux pas que je t'enlève ton slip je te l'enlève pas, m'a-t-elle rassurée.

— Bah, en fait le truc c'est que j'aimerais bien, mais en même temps...

— J'attends de savoir si tu es vraiment d'accord ou pas, sinon tu le gardes, si tu veux. Mais t'inquiètes, que tu aies une bite ou une chatte, tu restes toujours une fille, à mes yeux, si c'est ça qui te dérange.

— Euh, bah... » J'ai mis quelques secondes de plus à ravaler mes craintes, et j'ai fini par réussir à me dire : merde. Au final, pourquoi pas. Au final, je veux tenter le truc. Je veux me lancer. Je veux qu'elle m'enlève mon slip et que je me retrouve toute nue devant quelqu'un. Je veux voir ce qu'il va se passer. Je veux voir comment elle va réagir, et surtout comment je vais réagir.

Alors, j'ai ouvert les bras, et j'ai lâché avec un grand sourire : « Vas-y ! » Elle m'a enlevé mon slip, puis j'ai pris le relais pour le faire glisser comme il faut de mes jambes et le jeter par terre. Pitié, j'espère qu'elle n'a pas vu qu'il y avait des traces dedans. Et au pire tant pis, je me suis pas chié dessus, non plus.

Et là, vraiment, j'ai vécu le moment le plus gênant de ma vie. Heureusement, Elmah n'a pas ri, elle n'a pas non plus reculé en mode dégoûté (elle, faire ça ?), elle a juste regardé ma bite une milliseconde et elle s'est remise à s'intéresser à mon visage en haussant les épaules : « Bah voilà, tu vois, t'es pas morte. » J'étais tellement brouillée dans mes sentiments, entre la gêne, la fierté et l'émotion que m'avait procuré sa réaction, que j'ai éclaté de rire et que j'ai fait comme elle : je me suis tenue le ventre en me pliant en eux.

Elle est restée droite et elle a ricané en me regardant faire. J'ai relevé une seconde la tête vers elle, et là, ce que j'ai vu m'a définitivement écroulée par terre : ses seins sautillent comme deux êtres indépendants quand elle rigole, c'est vraiment hilarant. La musique a recommencé pour la troisième fois, et alors je me suis relevée, j'ai pris une pose de diva en m'en contre-foutant de ma bite qui pendait, et je me suis mise à danser en faisant semblant de porter un micro à l'horizontale dans mon dos, en imitant la démarche de Freddie Mercury.

Matt aussi fait ça tout-le-temps, sauf que lui, il le fait trop bien. Et même s'il me dit que moi aussi, je le fais trop bien, j'ai l'impression que je ressemble plus à une poule paralysée des ailes qu'à une rockstar. Du coup, bien sûr, je me suis mise à caqueter, et j'ai entendu une vieux bruit sourd accompagner le fou-rire d'Elmah : elle venait à son tour de s'effondrer contre le parquet, autant à cause de mes caquetages qu'à cause de mon sexe qui faisait le fou dans tous les sens, sans doute.

J'ai baissé les yeux dessus, et soudain, je n'en ai plus eu honte. Je l'ai même trouvé plutôt rigolo. C'était comme s'il n'était pas à moi, mais qu'il était accroché à mon corps quand-même. C'était devenu un peu comme un accessoire. Alors, j'ai pris l'initiative de continuer de me chauffer toute seule, je l'ai pris et je me suis mise à me branler. Ça faisait combien de mois que j'avais pas fait ça ? Ça fait bizarre. Même, je ne me suis jamais beaucoup masturbée, étant donné mon niveau de malaise avec la présence de mon propre pénis, mais aujourd'hui c'était différent.

J'étais à fond. J'avais l'impression d'être une star trop sexy. J'avais l'impression d'être Freddie qui secouait son micro sur scène devant une foule de fans en délire. Drôle de comparaison, mais ce sont les images qui sont venues à mon esprit. Ce soir-là, je savais qu'Elmah me regardait avec du désir et de l'amusement, et j'étais ravie de pouvoir être à la fois le fou de la reine et sa maîtresse.

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