Nouvelle #4 : Promenade dans le Désert (1/2)

Les paupières d'Emy s'ouvrirent avec difficulté, comme si du sable était encore glissé dans ses yeux. Du sable, ce fut la première chose qu'elle aperçut lorsque ses cils lourds daignèrent dissiper la vague jaune et imprécise de sa vision pour laisser la place à un désert qui s'étendait sur une ligne blanche, à perte de vue. Il faisait chaud, ici. Mais la source de cette douce sensation de brûlure qui cuisait le cœur, l'âme et le corps d'Emy semblait être juste sous elle. En secouant un peu la tête pour tirer de sa face un rideau de tresses brunes éparpillées, elle regarda à côté et rougit en apercevant Millie. Si belle sous son fin drap de soie rouge, elle semblait plus évanouie qu'endormie. Emy la contempla un instant : ses traits fins qui dessinaient ses joues et son menton était rafraîchis au contact de la paume de la main, par la brise discrète qui traversa le désert un instant avant de s'évanouir à son tour dans une torpeur cuisante. Ses jolies mèches blondes étaient assorties aux dunes de sables, et l'éclat du soleil donnait directement l'illusion aux yeux noir café d'Emy que sa chevelure ondulait dans une vague douce.

Elles avaient ainsi dormi dans ce désert, à la belle étoile, dans cette position, si proches et si dévoilées l'une à l'autre ?

Soudain, ce furent les paupières de Millie qui se soulevèrent lentement. Le temps de faire couler les grains de sable qui pesaient sur ses yeux dans le sablier qui éclaircirait sa vue, elle eut plusieurs mouvements de tête, à gauche et à droite, sans comprendre où elle était ; sans connaître ni son passé, ni son présent, ni son futur. Emy regarda son cou se tordre avec envie. Enfin, lorsque Millie bénéficia d'une vue nette et qu'elle aperçut, au dessus d'elle, sa femme et ses yeux scintillants d'un éclat affamé, elle se sentit un peu gênée, et ramena ses jambes étendues plus près de son bassin. Emy regarda ses genoux se plier et faire couler cette vague de soie rouge qui vint se poser au-dessus de son pubis qu'elle put alors supposer. Millie, encore embarrassée, n'aimant pas être dévorée à peine éveillée, se plaqua une main contre le bas du corps, mécontente, tandis qu'Emy éclatait d'un rire sonore et se décalait de quelques centimètres pour s'asseoir à côté de sa femme.

Millie s'assit, faisant choir entièrement le mince drap rouge qui couvrait le haut de son corps sur son ventre et dévoilant ainsi sa poitrine menue, ce qui ne manqua pas d'attirer une nouvelle fois le regard fiévreux d'Emy. Millie fit serpenter un bras sur ses seins en grognant, cependant la brune repéra un rictus au coin de ses lèvres beiges. Muettes, sans même se regarder, elles se mirent à observer le paysage pendant plusieurs longues secondes. Le silence se rompit lorsqu'Emy demandant tendrement, tandis que Millie s'était mise à faire courir ses mèches tressées entre ses doigts :

- Tu as bien dormi ?

La blonde eut une seconde de réflexion, et déclara :

- Oui... il me semble que je me rappelle de mes rêves, en plus.

- Ah bon ? La chance... tu as rêvé de quoi, alors ?

- Et bien, j'ai rêvé que j'étais en train de marcher dans ce désert aux côtés d'une silhouette floue que je n'ai pas reconnue.

- Mmm... et si on disait que c'était moi, la silhouette inconnue et floue de ton rêve ?

Millie comprit ce qu'Emy voulait dire, et sourit doucement. Elle tourna la tête vers sa femme, et eut un petit hochement de menton qu'elle accompagna d'un chuchotement caressant :

- Tu veux qu'on aille marcher un peu dans ce désert, c'est ça ? Ça pourrait être sympa, je suis d'accord avec toi.

Emy arbora un visage joyeusement victorieux en constatant que la blonde avait compris et était d'accord pour l'accompagner dans sa balade. Cependant, comme elle paraissait inquiète, elle confia soudain à sa femme qu'elle avait un peu peur des grains de sable bruns qu'elle croyait apercevoir çà et là parmi les dunes. Millie récupéra alors un autre tissu de soie d'un blanc presque transparent qu'elle avait conservé près d'elle. Elle se leva et se le noua autour des hanches. Emy la suivit dans son mouvement, et la blonde lui di talors, la voix tendre comme un morceau de chair et rassurante comme une nappe sonore :

- Ne t'inquiètes pas. Maintenant que j'ai ce petit bout de tissu autour du corps, tu n'as plus à craindre les grains de sable bruns. Il les empêchera de venir nous embêter.

Emy étira ses mâchoires vers le haut en dévoilant ses belles dents blanches sur lesquelles passait un imperceptible reflet blond, et ce sourire irrésistible lui valut un doux baiser de la part de sa femme au coin des lèvres. Les deux femmes se prirent la main avec une petite hésitation, et commencèrent alors à marcher dans le désert.

Ici, au milieu des dunes, du chemin de sable blanc et du ciel bleu éternel, leurs silhouettes contrastaient très joliment pour venir se compléter dans cette promenade amoureuse, Emy noire et ronde, Millie blanche et fine. Elles avancèrent d'abord à petits pas, comme prudentes, se jetant de temps à autres des œillades gênées qu'Emy fuyait en gloussant gentiment, et qui faisaient rougir Millie jusqu'aux oreilles. Sa femme, d'ailleurs, se moqua d'elle avec un air taquin de compagne en comparant son petit minois, si joli fût-il, à une salade tomate-mozzarella. La blonde tint un rictus malicieux et lâcha la main de la brune pour venir poser son index sur ses lèvres, histoire de la faire taire. Mais bien sûr, comme elles continuaient de faire quelques pas, Emy décida de renchérir en affirmant que la salade tomate-mozzarella était son plat préféré, et qu'elle pouvait en manger une toute crue quand l'occasion se présentait ; et l'occasion semblait là se présenter, d'ailleurs.

Millie, gentiment, se vengea en comparant sa femme à un moelleux au chocolat, et lui promit d'ailleurs qu'elle la croquerait très bientôt. Emy fut secouée d'un rire et imita alors la sauce chocolat s'écouler le long de son joli ventre rebondi pour aiguiser l'appétit que sa femme gardait alors caché au fond de son ventre.

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