La Plate Poitrine (Poème #5)

Je n'arrive pas à dormir — mon esprit, par l'inspiration voluptueuse

Est martelé de toutes parts, lumières rouges et vertus vicieuses

Elles sont comme un étau doux, m'embrassant, m'étouffant comme une grosse paire de seins

Sweet dreams, mon esprit se retrouve attablé au cabaret, pas besoin de vous faire un dessin

Alors que se succédaient les lumières sur la scène — rouges oranges jaunes vertes bleues et violettes

Arrive une femme, cheveux méchés de rose, micro à la main et veste de cuir ouverte

Sur sa plate poitrine ruisselante de sueur elle passe ses mains cliquettant de bijoux et gantées de noir

Placée face à moi, elle me fait de l'œil et une jolie moue rouge en m'entrouvrant son manoir

Alors tombent à terre le boa rose, la veste noire la jupe bouffie — le micro dans un bruit aigu

Son soutien-gorge vide, noir incrusté de pics blancs, ses baisers rouges ses clins d'œil bridés m'intoxiquent comme la ciguë

Ses cheveux en bataille elle monte sur la table, il lui reste un string pas plus gros qu'un fil

Un truc intrigue les autres clients, mais moi je m'en fous tant elle me rend débile

Je n'arrive pas à dormir — tout est tombé, les gants, les bracelets, le soutien-gorge et puis le bas

Je découvre seulement sa poitrine plate et velue que sa nudité s'enroule autour de moi, elle roucoule dans mes bras

Les autres clients en la constatant ont soudainement répugné à l'appeler miss

Mais je n'ai jamais vu plus femme qu'une femme avec un tel pénis.

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