Une lumière qui ne brûle pas

Yo, puisque je publie pas ces derniers temps, j'ai eu envie de vous offrir un petit truc. Un truc de mec malade qu'est pas foutu de faire autre chose qu'écrire, là, maintenant, tout de suite. De répondre à un petit défi. Aujourd'hui, c'était celui de Sofeather qui m'avait dit d'écrire un texte sur le feu. 

A vous de voir si j'ai rempli la part du marché. Sachez que je garde vos défis précieusement et que si vous en avez d'autres, vous pouvez en proposer. J'y répondrais quand l'inspiration m'attrapera. 

Bref, j'espère qu'il vous plaira. A très vite. 

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Assis en tailleurs sur le sable fin et bercé par une légère brise estivale, j'observe la beauté des ombres danser sur le sol. Elles bougent en rythme avec les crépitements du bois qui résonnent devant nous et j'ai l'impression qu'elles tentent de s'adresser à moi dans un langage que je ne comprends pas. Elles virevoltent sur le sol et s'approchent doucement des genoux joins et nus de Lexa. Mes prunelles vertes remontent le long de sa peau éclairée par intermittence pour arriver sur son visage serein tourné vers un ciel étincelant d'espoir. 

- Je crois que l'amour, c'est comme ce bûché, affirme-t-elle simplement d'une voix cristalline sans baisser la tête. 

Je fixe les morceaux de bûches qui réchauffent la nuit tout entière, en fronçant les sourcils. Plus je m'arrête sur cette idée un peu folle, moins j'arrive à la comprendre. Je sens le regard de Lexa se déposer doucement sur mes joues, alors qu'elle se met à sourire. Elle a toujours dit qu'à force de plisser les yeux de cette manière, j'allais finir par vieillir avant l'âge. 

- L'amour, ça te prend là, au creux de la poitrine, comme une étincelle, affirme-t-elle en plaçant ses paumes sur le dessus de son maillot de bain bordeaux. Tu ressens un petit picotement, un truc léger qui te fait sursauter et qui va commencer à grandir, à prendre de l'ampleur et à émerger dans toutes les cellules qui parcourent ton corps. Comme ce feu que t'as lancé tout à l'heure. ça a démarré avec une petite braise et puis la première flamme a bondi vers les étoiles pour nous illuminer. 

Je serre les dents, incapable de comprendre pourquoi elle semble soudain si habitée par les mots qui s'échappent de ses lèvres roses et bombées. Plus sa voix fait éruption dans mon esprit, plus je me dis qu'elle a raison. 

- Et c'est pour ça que c'est si douloureux. Parce que le feu nous brûle de l'intérieur et finit par nous réduire en cendres, dis-je en m'accrochant aux couleurs orangées qui semblent attaquer l'atmosphère bouillant à quelques centimètres de ma peau. 

Lexa écarquille les yeux, visiblement surprise. Elle bat plusieurs fois des paupières, comme pour se remettre d'un coup qu'elle n'a pas reçu et elle me dévisage en laissant les coins de sa bouche retomber. 

- Mais nous, les humains, on est un peu comme le Phoenix. On se nourrit des flammes pour vivre, on profite de leur lumière pour espérer et on absorbe leur chaleur pour nous retrouver...

- Sauf qu'une flamme n'est jamais éternelle, je la coupe brusquement, réticent à l'idée de me laisser convaincre par son bonheur qui a toujours refusé de m'ouvrir les bras. 

- Dans ce cas le Phoenix renaît, répond-elle doucement. 

Je reporte mon attention sur le brasier qui gît à mes pieds en secouant la tête. 

- Il faut croire que nous n'avons pas tous la chance de devenir un Phoenix, lâché-je d'une voix froide, aux antipodes de l'incendie qui tente de ravager mon être tout entier en ce moment. 

Les iris de Lexa s'assombrissent et ses pupilles tentent en vain se s'ancrer dans les miennes, qui commencent à haïr chacune des brindilles disparaissant au fur et à mesure que les ombres dansent. 

- L'amour est comme ce bûché, tu as raison. Il éclate au creux de nos poitrines, il explose dans nos veines. Il nous réchauffe intensément et nous apprend à vivre avec une passion ardente qui nous dévore et qui nous illumine. Mais quand on a pas la chance d'être un aussi beau Pheonix que toi, on se rend compte que les flammes se nourrissent d'oxygène et qu'une fois qu'on est au cœur du brasier, on meurt brûlé vif. 

Elle s'approche de moi, colle son petit corps frêle et frais contre ma chair bouillante et renverse sa bouteille d'eau sur le bois qui flambait. Les couleurs s'éteignent, les ombres se fondent dans la nuit et les cendres s'envolent vers les étoiles qui elles, ne se sont pas éteintes. Je serre Lexa dans mes bras et finis par lever les yeux vers les cieux en m'accrochant cette fois à une boule de lumière qui ne cause aucune brûlure. En m'agrippant fermement à une beauté qui me semble toujours aussi inatteignable. 

En me laissant enivrer par la lune. 

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