Parce que je l'aime

J'avais ça dans la tête, et je savais pas quoi en faire. J'avais besoin que ça sorte de ma tête, j'avais besoin que cette image se barre, alors je l'ai tapée sur mon téléphone et je vous la mets là parce que j'ai aucun autre endroit pour elle.

Musique avec laquelle je l'ai écrit : Arcade - Ducan Laurence.

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Mon coeur bat trop fort, il bat trop vite. La douleur irradie, elle explose. Elle me brûle, elle se propage dans mes veines et j'ai peur qu'elle me réduise en cendres avant même que je n'esquisse le moindre geste. D'une main tremblante, je caresse la joue humide de cette fille qui aurait pu me faire revivre, mais que je suis en train d'enterrer. Ses yeux clos me déchirent, mais les larmes qui ravagent son visage me coupent en deux. Elles me volent le peu d'oxygène que je croyais encore pouvoir attraper. J'étouffe, je me noie, mais je dois la laisser partir. Son sourire ne peut pas briller si je suis là. Sa joie ne peut pas s'enflammer avec moi.

Hésitant, j'en viens à douter. Douter de ce que je fais, douter de moi, douter de tout ce qui m'entoure. L'aimer elle, c'était perdu d'avance, pourtant je relancerais les dés des dizaines et des centaines de fois si on me proposait de tout reprendre à zéro. Je tomberais, je chuterais, je m'éclaterais d'amour sur le sol parce que ses bras, son âme, son regard valent le coup de s'écraser et de se perdre. Elle vaut tous les hurlements que je ne pousse pas, tout le sang qui n'a pas coulé, toutes les déchirures que personne ne voit. Elle vaut tous les bas parce que ses hauts atteignent les étoiles les plus lointaines et les font briller d'une lueur qui pourrait rallumer les espoirs oubliés.

Ma respiration devient rauque, je préfèrerais qu'on m'arrache le coeur à mains nues, mais mon front se pose tout de même contre le sien. Les sanglots la secoue, les vagues de détresse m'emportent, tout ce qu'on connaissait va bientôt s'envoler. Disparaître. S'estomper...
Mes lèvres frôlent les siennes, puis sa joue pour s'approcher de son oreille et nous tressaillons  tous les deux.

— Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Ma plus belle aventure, mon meilleur trip, mon plus beau voyage. Tu es tout ce que j'ai toujours rêvé de connaître et tout ce que je ne mérite pas. Tu es une fille exceptionnelle, et je pourrais sûrement te le répéter des milliers de fois, jusqu'à ce que t'arrête de lever les yeux au ciel. Jusqu'à ce que tu t'en rendes compte. Jusqu'à ce que tu le comprennes.

Mes murmures doux contrastent avec la violence de la morsure qui parcourt ma gorge tout entière. J'aurais voulu revenir en arrière. Si je le pouvais, je donnerais tout ce que j'ai, même ce que je n'ai pas pour que la fin de l'histoire change, et que la souffrance s'évapore.
Ses cheveux bruns dansent aux rythmes des spasmes qui la secouent, mais ses prunelles foncées ne se montrent toujours pas. Peut-être que c'est mieux comme ça. Peut-être que si j'observais ses blessures à travers elles, tout mon courage se barrerait en courant et je ne serais plus capable de faire face.

— Maintenant, tu vas te retourner, tu vas prendre ta famille dans tes bras, tu vas retrouver ton merveilleux sourire, et tu vas m'oublier.

J'ai à peine articulé ces mots qu'une tempête s'écroule sur mes pommettes. Elle se crispe, mais je m'éloigne déjà. Je me détourne. Je fuis. Je cours. J'ouvre les bras à l'Enfer que sera la vie sans elle, mais je lui rends sa liberté.

Parce que je l'aime plus qu'absolument tout sur cette planète, et que parfois, ce n'est pas suffisant.

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