La rage s'enflamme
Bonjour, bonsoir.
Aujourd'hui, le thème du texte à écrire était la haine.
N'hésitez pas à écrire un petit quelque chose en commentaire si ça vous inspire ou à me proposer une citation et/ou une chanson en rapport avec ce sentiment ravageur.
Je tiens à vous prévenir que ce texte contiendra des gestes violents et du sang, donc si vous y êtes sensibles, préservez-vous.
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J'observe la cendre s'effondrer sur le gravier clair en frissonnant. L'air est frais ce soir, et les brûlures de tabac qui infiltrent mes bronches ne me réchauffent pas. Je soupire longuement en sentant la fumée s'échapper de mes lèvres entrouvertes en fixant désormais la braise qui ne cesse de se consumer. Elle parait bouillir au moins autant que le sang qui pulse violemment dans mes veines.
J'approche la petite boule de feu de la peau de mon poignet en hésitant un instant : à quel point faut-il se haïr pour avoir envie de sentir sa chair se calciner, même pendant quelques secondes ?
Je serre les dents en sentant mes membres trembler de fureur et je lance mon mégot dans l'herbe trempée. Je fais quelques pas en avant, puis je reviens et je recommence. Encore et encore, de plus en plus vite. La rage gronde à l'intérieur de ma poitrine et la culpabilité commence à flamber dans chacune des cellules qui composent mon corps pitoyable.
Il faut que je relâche la pression, sinon la grenade dégoupillée que je suis devenu va finir par exploser. Je jette mon dévolu sur le mur en brique qui me fait face avant d'y envoyer mon poing fermé. Une fois. Deux fois. Trois fois. Je ne compte plus, je ne m'arrête plus. J'y mets plus de force, plus de colère, plus de rancoeur. J'y mets tout ce que j'ai dû retenir, tous les coups qu'on m'a envoyés et que je n'ai pas rendus, absolument tout ce qu'il me reste. La douleur traverse mes phalanges, elle résonne dans mes muscles et déchire ma chair qui se met à pleurer sa substance rouge. La souffrance me calme bien plus vite que la cigarette, même si je sais que cette fois, c'est moi qui me consume et qui vais finir en cendre.
Lorsque mon âme se fatigue, je me laisse tomber à genoux sur les cailloux grisonnants en levant la tête vers le ciel noir et sans étoile qui me surplombe. Mon souffle est court et sifflant, mes paumes sont moites, mon coeur s'emballe, mais la haine s'est évaporée. Au moins pour quelques heures, jusqu'à ce que le feu reprenne et ravage tout sur son passage.
Encore une fois.
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