Les violons grincent et hurlent
Le piano se lamente et tâtonne
Le brouillard m'enlace et me brûle
Je le sens même m'embrasser en sommes

C'est le désespoir, la mort
C'est elle qui m'emmène danser ce soir
Ses ténèbres me font tourner encore et encore
Alors je danse, il est pourtant si tard
J'ai mal, mes membres sont sont loin d'être indolores
Ça s'empire, jusqu'à m'en émouvoir même m’émoir
Mais cette souffrance est pourtant si rassurante

Il m'ensorcelle
Je ne peux m'arrêter
Je le suis, me laisse entraîner
Jusqu'à ce que je distingue sa silhouette

Il brille autant qu'il est nuit
Je ne vois que lui
Fait-il même encore jour ici ?
Je n'y pense déjà plus, je souris
Il me fait virevolter, c'est hâtif
La pierre craquelle, sous nos pas, se brise
Je ne peux guère respirer mais je continue ainsi

Les larmes pointes le bout de leur face
Mêlées à mes fins cheveux sur mon visage
Mon cœur est au sol, brisé comme des fragments de glace
Pourtant je le suis, je reste à ma place, toute sage

Mon corsage m'étoufferait presque,
Si un faible baiser ne volait pas mon air
Cruel, oui cela est cruel
Comme la douleur devient plaisir en un battement d’aile
Le bonheur devient mélancolie sur cette valse amère
L'ivresse de son toucher me brusque et me laisse
Moi, j'essaie juste de m'y raccrocher

Les traits de mon plus grand tourment,
Ils apparaissent doucement
Ils me paraissent si réel mais pourtant si délirant
C'est bel et bien l'amour qui me malmène depuis tout ce temps

Je voudrais m'enfuir, partir
Mais mes illusions sont si belles si rassurantes
Alors malgré mon agonie, mon mal, je ris
Et je continue à danser avec cette hallucination mourante

Le vrai ne viendra jamais
Mais si mon seul droit est celui de rêver
Si ses mains, seul dans mon esprit, peuvent me toucher
Si là, ses yeux lavallière peuvent, sur moi, se poser
Tout de même, je m'en conterai
Peu importe si cela finit par me tuer
Je ne peux juste pas me résoudre à l'oublier,
Jamais je ne le ferai

Ainsi cela sera notre première fois,
Notre première et dernière valse
Je suis lasse, mais pas de toi
Jamais cette valse ne s'arrêtera.