Chapitre XXXXI : Little Talks
Eh bien. Le spectacle avait le mérite d'être surprenant. Je me demandais ce qui était le plus divertissant entre le croustillant potin se déroulant sous mes yeux ou la réaction de Maxen toute en nuances de colère. Vraiment, j'aurais dû amener du pop-corn. Néanmoins, le sorcier n'était visiblement pas du même avis que moi et toussota avec bruit pour interrompre leur échange de salive. Mais les deux semblaient perdus dans leur monde d'hormones et de bouffées de chaleur. La part mesquine en moi releva que l'intervention de Maxen semblait même avoir provoqué une accélération, les mains de Valentia descendant en dessous des limites de la débauche. Si si, je vous jure que c'était possible. Nathan semblait prendre un peu initiative et attrapa enfin la taille de sa compagne. Cela restait une avancée timide, très représentative du fae donc. Maxen s'impatienta et, constatant que sa précédente tentative n'avait eu aucun effet, fit demi-tour pour agripper la poignée de la porte et claqua avec violence le battant. Le fracas fit sursauter le couple et interrompit leur étreinte fougueuse. Pourtant, ce fut avec une extrême lenteur que Valentia daigna tourner la tête. C'était une vraie bête de scène, s'en était impressionnant. Quelque soit le moment, elle s'arrangeait toujours pour rester maîtresse de la situation. Ce fut donc avec une impeccable bouche couleur cerise arrondie de surprise et un fin sourcil roux parfaitement arqué au dessus de son œil droit que la Duchesse prit la parole :
— Oups, je ne vous avais pas entendu arriver, susurra t-elle avec une délectation évidente.
Derrière elle, le visage de Nathan arrivait à être plus empourpré que les cheveux de la sorcière. Si elle réagissait à cette situation avec aplomb, ce n'était pas le cas du fae qui semblait horriblement gêné. Je lui aurais bien dit de ne pas s'en faire, que c'était normal de devenir un homme. Mais je n'étais pas sûre de vouloir connaître tous les détails. J'en étais même certaine. Cependant Maxen se sembla pas remarquer sa présence et concentra son attention sur la rousse. Ou plutôt sa colère devrais-je dire.
— Valentia ! Mais où as-tu eu donc la tête ! la sermonna t-elle sèchement.
L'expression de la sorcière ne se fit que plus narquoise tandis que celle du fae prit une teinte plus vive que le rouge à lèvres de sa compagne.
— Je ne pense pas que tu veuilles réellement savoir... lui rétorqua t-elle sournoisement avec un sous-entendu plus grand que Big Ben dans sa voix.
Cela ne fit qu'énerver encore plus le sorcier. Ne tenant pas à participer à la conversation, je m'écartais de quelques pas du maître-espion grognon. Nathan quant à lui se dégagea avec douceur de l'étreinte de Valentia bien plus absorbée par Maxen que celui qu'elle embrassait un instant auparavant. Il se rencogna dans un coin de la salle, échappant au regard courroucé de Maxen.
— Non, effectivement, je ne veux pas vraiment savoir, répliqua t-il avec aigreur. Il n'empêche, je ne pensais pas que tu t'accoquinais avec des enfants maintenant...
La pique mesquine redressa l'échine de la Duchesse et blanchit le visage de Nathan. J'aurais presque applaudi ce magnifique combo si Valentia, furieuse à son tour, ne venait pas de descendre de la table pour se jucher face au sorcier.
— Ça, c'était bas de ta part Maxen ! l'invectiva t-elle. De un, cela fait longtemps que tu n'as plus voix au chapitre quant à mes fréquentations et de deux, tu sais parfaitement qu'il est plus vieux que moi !
Nathan était plus vieux que Valentia ? Et bien cela ne se voyait pas du tout. Par ailleurs, je me demandais comment il prenait le fait qu'on parle de lui à la troisième personne alors qu'il était dans la pièce. Un regard dans sa direction me donna la réponse. Ses yeux bleus vissés au sol et sa mâchoire serrée de rage m'indiquaient que cela ne lui plaisait pas beaucoup. Voire pas du tout. Mais les deux sorciers étaient trop occupés à se quereller pour le remarquer.
— De un, si tes fréquentations me regardent lorsque cela met ta sécurité et celle de l'ACE en jeu ! s'emporta le maître-espion. Dois-je te rappeler que nous ne savons toujours pas si il s'agit d'un pion prêt à être sacrifié par le roi des Elfes pour pouvoir quitter l'alliance en toute tranquillité ? Et ce n'est pas l'étrange enchaînement des morts de la délégation fae qui prouvera le contraire !
Cela acheva d'agacer Valentia. Son masque de Duchesse tomba, ne laissant que la sorcière irritée. Ses joues empourprées de colère étaient désormais parsemées de taches de rousseur, habituellement dissimulées avec soin sous une couche de fond de teint. Sa chevelure n'était plus aussi impeccable qu'à son accoutumée, son étreinte avec Nathan ayant laissé des traces. Un pli disgracieux déformait la ligne de sa robe, formé pendant sa descente de la table. Mais le plus révélateur était les talons de ses guêpières qui cliquetaient avec fureur contre le sol marbré. Pour la première fois que je la connaissais, elle semblait humaine. Ouah. C'était perturbant comme révélation pour mon petit cœur, ça. Valentia, une créature vivante ? Brrr... Cependant, ce n'était pas parce qu'elle était une créature à sang chaud qu'elle était moins manipulatrice.
— Donc tu reproches à un innocent les possibles actes de son suzerain ? Félicitations, ta réapparition ne s'est pas accompagnée de tous tes neurones, apparemment ! s'emporta la rousse. C'est sûr que s'assurer de la loyauté d'un Amplificateur et de s'arranger pour lui sauver la vie en cas de trahison de Tibérias est la pire idée de l'Aeternam ! Alors arrête de lui en vouloir pour les mauvaises raisons et fais face à la vraie cause de ta jalousie. Ce n'est pas de sa faute si il est capable de ressentir des émotions contrairement à toi.
Toujours occupée à savourer le spectacle, je ne pus m'empêcher de tiquer en entendant la réponse de Valentia. Évidemment qu'elle ne badinait pas par simple attirance ! Chacun de ses gestes étaient calculés. Je me demandais si Nathan en avait conscience. Un bref coup d'œil me renseigna que non. Y aurait-il de l'eau dans l'ypérite des deux amoureux ? Néanmoins, je retins aussi la pique à l'encontre du sorcier et me questionnais sur la probabilité que ce soit cela qui les ait séparés longtemps auparavant. Sa description de Maxen me semblait bien loin de celui que je connaissais. Je ne l'aurais certainement pas déclaré inapte aux émotions, au contraire. Il était tout en tension, vibrant de doutes et de détermination. Cependant, je pouvais concevoir que son caractère avait du se modifier au fur et à mesure de son existence que je devinais fort longue... Dans un éclair, je constatais ce détail. Je ne m'étais jamais demandé quel était l'âge de Maxen ! De façon innocente, j'avais toujours supposé qu'il avait l'âge de son apparence, une trentaine d'années humaines. Mais il n'était pas humain, il était calatin. C'était deux espèces très proches, qui étaient même cousines, cependant cela ne voulait pas dire qu'elles avaient une espérance de vie similaire. Pendant que je débattais intérieurement, le maître-espion s'était tétanisé avant de porter un regard meurtrier sur la rousse. Ses poings demeuraient fermés contre ses flancs mais la nervosité tordant ses épaules dévoilait une lutte pour ne pas s'emporter encore plus. La dernière réplique de Valentia sonna le glas.
— Tu es bien la dernière à pouvoir me reprocher mes émotions ! vociféra le sorcier en obligeant Valentia à reculer. Et que dirait Glëni si elle te voyait ainsi ? Ne me dit pas qu'elle le prendrait bien, surtout après tout ce que tu as fait pour elle ! Cela ne compte plus pour toi ? Merde ! Après tout ce que tu m'as aussi fait !
Désormais, je ne considérais plus cette querelle comme un spectacle. Si au début la colère de Maxen m'avait amusée, je suivais maintenant les échanges avec une attention affutée. Cela leur était bien trop personnel pour que ce ne soit pas important. Je glanais les informations aussi précieusement que des perles.
— Elle n'en saura rien car tu ne lui diras pas ! Mais même si cela devait advenir, elle, contrairement à toi, sait parfaitement différencier amour de désir ! Nous nous sommes accordées sur le fait que ma position me contraignait à certaines extrémités, s'époumona Valentia.
— Tu... tu ne m'aimes pas ?
La voix brisée de Nathan les arracha tout deux de leur dispute. Le fae avait été si silencieux et discret qu'ils en avaient oubliés jusqu'à sa présence. Non pas qu'ils lui auraient accordé plus d'attention si il avait était plus bruyant, ils étaient beaucoup trop absorbés par leur querelle pour s'occuper d'une autre personne que leur interlocuteur. En voyant le visage défait de Nathan et les larmes brillant dans ses yeux saphir, Valentia se rendit compte de son erreur.
— Non, ce n'est pas ce que tu crois mon cœur... tenta t-elle de se rattraper. C'est à cause de Maxen et...
— Si, c'est parfaitement ce que je crois. Depuis le début, tu m'as manipulé et utilisé, tout ça sans l'ombre d'un sentiment ou d'un remord à mon égard.
La tristesse suintait par tous les pores de sa peau. Le pauvre avait l'air dévasté. Cependant un peu de l'arrogance de sa lignée fae refit surface, l'aidant à tenir le choc. Relevant le menton, Nathan s'avança d'un pas déterminé. Son visage figé témoignait de sa lutte pour ne pas se laisser envahir par ses sentiments. La Duchesse se tourna vers lui, délaissant Maxen qui s'était tranquillisé et qui observait avec une concentration particulière la suite des évènements. Je me demandais si le fae avait conscience de l'attention qui lui était portée. Arrivé face à sa désormais ex-compagne, il s'immobilisa et prit une grande inspiration avant de ficher son regard bleuté dans celui calculateur de Valentia. Maxen et moi n'étions que leurs spectateurs.
— Entre nous, c'est fini, annonça Nathan d'une voix grave.
À son ton, je compris qu'il avait vraiment cru à cette relation. Je ne fis aucune remarque mais je ne pus que de nouveau être consternée de sa naïveté. Comment avait-il pu y croire un seul instant ? Nathan était un fae appartenant à la cour Seelie, synonyme de mariage arrangé et de lignée préservée. Valentia était une sorcière à la position importante et aux prétendants opportunistes tout aussi présents. De plus, les maginarchies étaient considérées comme de moindre importance au regard des faes. En effet de part leur jeunesse et leur instabilité politique notoire, elles étaient loin d'être à égalité avec la pérennité des deux cours faes. Sans oublier que la discrétion imposée à leur relation aurait du lui mettre la puce à l'oreille pointue. Si cela avait été dévoilé aujourd'hui, c'était uniquement parce que cela arrangeait les plans de Valentia. Car je ne croyais absolument pas que cette découverte n'était pas préméditée. La Duchesse savait que Maxen allait devoir passer plus tôt pour vérifier les derniers détails. Et comme par hasard, elle et Nathan ont brusquement eu envie de faire des galipettes pile au mauvais moment et au mauvais endroit. C'était vraiment pas de chance dans un château aussi grand... Et vu mon karma pitoyable (je suis sûre qu'il était réduit à mendier un peu de chance dans la rue), j'étais extrêmement compétente pour évaluer la mauvaise fortune des gens. Néanmoins la Duchesse n'avait pas dit son dernier mot et fit une nouvelle tentative :
— Ne pars pas, le supplia t-elle avec son visage magnifiquement tordu par la souffrance. Je ne le supporterais pas, je t'en pris. Nous pouvons encore continuer, mon coeur.
Pendant un instant, j'ai crû que cela allait marcher. J'ai crû que le fae allait tomber dans la trappe dérobée de Valentia. L'indécision déformait les traits parfaits de Nathan. Dans ses yeux, c'était tout un spectacle qui se jouait, reflet de celui agitant son esprit. La Duchesse, Maxen et moi retînrent notre souffle, suspendus à la décision du fae. Sa naïveté allait-elle triompher sur sa fierté ? Si c'était le cas, je ne savais pas comment je pouvais bien réagir. Car respecter le libre-arbritre c'était plus facile à dire quand on ne voyait pas le faon se jeter sur le canon du chasseur. Avec une ceinture d'explosifs. Néanmoins, les ombres du regard de Nathan se clarifièrent, ne laissant que sa réponse. Ce fut presque en s'excusant qu'il lui répondit :
— Je t'aurais suivi jusqu'au bout du monde et de là. Mais pour cela il aurait fallut que tu en ais un, de coeur.
Et sur cette réplique qui me donna envie de lever une petite plaquette avec un énorme 9 écrit dessus (il avait encore des progrès à faire en art de la punchline mais c'était très prometteur, surtout pour Nathan), il se drapa dans sa dignité et s'éclipsa par la porte. Un silence plus gêné qu'une nonne septuagénaire au salon international des sex-toys s'installa à sa place. Valentia évitait le regard de Maxen, Maxen le mien et moi je débordais de questions. Mais leurs visages fermés et leurs bouches réduites à un simple trait m'en dissuadèrent. Bon. Si personne ne voulait prendre la parole, c'était l'occasion rêvée de poser mes questions. J'ouvris grand la bouche, formulais le début de mon interrogation dans mon esprit et... fus coupée par Maxen. Sérieusement ?
— Cela ne fait que renforcer mon argument numéro deux, asséna le sorcier à la rousse silencieuse. Tu n'aurais pas du jouer avec son coeur ainsi. Et n'agite pas l'excuse de son âge, tu sais très bien qu'il a passé l'essentiel de sa vie dans une cage dorée sans autre compagnie que des serviteurs silencieux et lui-même. Certes il est plus âgé mais il a bien moins d'expérience de la vie que toi. N'importe quel Immortel un tant soit peu âgé aurait compris que tu ne proposais rien de plus qu'un échange de bons procédés. Alors qu'avec lui, si je récapitule les faits, tu l'as séduit en utilisant sa candeur et sa méconnaissance de la vie puis tu l'as manipulé sachant qu'il haïssait ça puisqu'il réside à la cour du Roi des Elfes. Et cela a conduit à quoi ? Un coeur brisé et un ennemi potentiel que tu aurais pu éviter. De plus...
— Assez ! s'écria Valentia en agitant la tête frénétiquement. C'est bon, tu as raison, tu es satisfait ? Désolée d'avoir essayer d'exercer mon libre-arbitre en dehors de ton omnisciente influence ! Et ne fais pas cette tête courroucée, toi aussi tu as fait des erreurs et des pires même ! Alors arrête de tenter de me faire culpabiliser !
L'éclat de la Duchesse me surprit. Elle semblait réellement atteinte par cet événement. Je tentais de mieux apercevoir son visage pour décrypter ses émotions mais elle me surprit et tourna la tête vers Maxen.
— Oui mais j'ai toujours fait attention à mesurer les enjeux et les risques, lui rétorqua sèchement le sorcier. Et je ne pense pas que tu l'ais fait pour l'Amplificateur.
Valentia leva ses bras en l'air, comme pour appeler à témoins les Dieux.
— Évidemment, de nous deux c'est moi la psychomancienne capable de scruter et de disséquer les esprits à la recherche du moindre bribes d'information mais c'est moi qui prend des risques ! Et c'est moi qui me suis faite capturer lors d'une banale rencontre avec mon esprit, conclua t-elle en enfonçant le dernier clou du cercueil de l'argumentation de Maxen.
Le sorcier ouvrit la bouche pour encore répliquer. Néanmoins la Duchesse semblait être suffisamment en colère pour désormais prélever l'information à la source.
— Quoi ? Oui j'ai utilisé un innocent, et alors ? De un, il ne le sera pas encore très longtemps si il veut vivre et ensuite, il s'agit de l'argument le plus hypocrite que j'ai entendu ! Tu viens de ramener une humaine de la Terre pour l'agiter comme appât au premier rang des lignes ennemies et tu oses me juger ! Au moins, moi, j'ai eu la décence d'utiliser un Immortel connaissant l'Aeternam !
Le maître-espion grimaça, reculant presque sous l'impact des mots de Valentia.
— Certes mais...
— Il n'y a pas de mais, acheva t-elle enfin de s'emporter. Je ne donne pas cher de ta peau le jour où elle découvrira ce que tu as fait ! Et toutes tes excuses, tes illusions de mots, ne te serviront à rien ! Alors ferme là et laisse moi, mener ma vie !
Sur ces paroles, la Duchesse partit à la poursuite de Nathan, ressemblant plus à une furie déchaînée qu'à son habituel rôle d'aristocrate distinguée. Alors qu'elle s'élançait vers le battant de la porte, je pus enfin voir l'émotion se tapissant dans ses yeux. C'était le regret, celui d'une femme ayant trahi quelqu'un à qui elle tenait vraiment. J'en reculais presque sous l'impact de cette révélation. En dépit de ses stratagèmes, de ses ruses et de ses plans, elle vouait une véritable affection à Nathan. Ce n'était pas de l'amour, loin de là, cela s'approchait plus d'une amitié teintée de bienveillance. La Duchesse avait une conscience aigue des failles du fae naïf et, même si elle les exploitait, tentait aussi de le protéger du reste de l'Aeternam. J'eus une désagréable impression de déjà-vu. Marrant, je me demandais bien pourquoi... Néanmoins, une fois que le battant de la porte eût claqué derrière Valentia, je me tournais vers Maxen :
— Alors, qu'as tu donc fait qui risque d'entraîner ma colère ? ronronnais-je menaçante. Et dépêches toi, les membres de la réunion ne vont pas tarder.
Parce que j'étais peut-être une pauvre petite mortelle de rouge vêtue et perdue dans le monde des grands méchants Immortels mais ce n'était pas une raison pour me voler mon beurre et ma galette. Le sorcier déglutit et détourna le regard. Je sentais qu'il aurait préféré que j'efface cette partie de la conversation de ma mémoire. Pas de chance. Si ça l'intéressait, je connaissais deux-trois petites astuces pour influencer ce satané karma. Néanmoins pour le moment, je ne me sentais ma d'humeur à faire preuve de clémence envers le maître-espion.
— Et bien... Il s'agit de cette histoire à propos de ton identité, du dossier volé...
J'arcquais mon sourcil préféré.
— Et... ? l'encourageais-je en jouant avec l'un de mes stylets.
Maxen passa sa main dans sa chevelure déjà bien ébouriffée.
— Et que cela pourrait un tantinet t'agacer que je considère ton identité comme une information de moindre mesure, prête à être sacrifiée pour démasquer le traître... J'espère que tu ne m'en veux pas, conclut-il avec un petit rire nerveux.
— Cela dépend.
Le maître-espion se figea en plein geste.
— Comment ça, "ça dépend" ? me questionna t-il avec une voix anxieuse.
J'en soupirais presque de désespoir.
— Ça dépend de si tu pensais vraiment que j'allais gober ce bobard. Non mais sérieusement, tu es un maître-espion et tu n'arrives pas à mentir ! m'exclamais-je. C'est un comble tout de même !
Le regard de Maxen se fit lointain.
— C'est juste que sans mes illusions... et puis cela a toujours été comme ça avec toi...
Je levais un doigt. Ce fut évidemment par un pur hasard qu'il était prolongé par un stylet. C'était fou le hasard. Je devrais me mettre à jouer moi. Ça renflouerait mes caisses au moins.
— Tatata. Tu ne dévies pas le sujet. C'est très mal élevé. Donc tu crois vraiment que je vais croire que Valentia, qui m'a interrogée de façon plutôt musclée sur mon identité, se retrouverait brusquement au courant pour ce dossier ? Alors que nous sommes en pleine guerre et qu'un traître se balade aussi tranquillement qu'un chat dans un salon ?
— C'est une information capitale pour trouver le traître et...
J'en levais les yeux au plafond. Très joli par ailleurs, bien que trop doré à mon goût.
— Même si j'accepte cette hypothèse, tu noteras l'usage du si, tu me l'avais déjà en partie révélé en chemin. Or, Valentia faisait clairement référence à une information tellement énorme que j'en tenterais de te tuer.
Baissant ma tête, je fichais mon regard d'acier dans le sien. Ma voix se fit aussi mortellement sérieuse que mon carreau transperçant son coeur.
— Je répète une dernière fois ma question. Qu'as-tu donc fait qui puisse me pousser à vouloir ta mort ?
Maxen détourna les yeux. Je pouvais ressentir comme des ondes de désolation s'échapper de lui. Néanmoins, il entrevit la bouche, entamant une réponse.
— C'est à cause de...
— Et bien, vous avez l'air de bien vous amuser ici. Désolé d'interrompre votre petit dialogue mais nous sommes sensés avoir une réunion ici.
Je me retournais pour fusiller du regard celui qui venait d'entrer dans la pièce et de sauver la vie de Maxen par la même occasion. Son large sourire m'indiqua qu'il ne se sentait nullement menacé par mon apparence ronchonne et mes envies de meurtre. Normal lorsque l'on était un dragon-vampire avec une épée magique.
Promis, j'allais me débarrasser de Faelan. Juste pour avoir gâché ma chance d'obtenir une réponse me direz-vous. Certes mais en considérant la vitesse avec laquelle Maxen venait de se drapper de nouveau dans ses illusions et la distance nous séparant maintenant, je n'allais pas avoir une autre occasion de sitôt.
Fichu dragon.
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Hey !
Un chapitre un peu mouvementé :D
Il est un peu plus court que les précédents mais plus n'aurait fait que étendre pour ne rien dire ^^ (et surtout, j'ai pas eu le temps xDD)
Est-ce que vous l'avez aimé ? Est-ce que vos hypothèses sur la relation Valentia-Nathan étaient justes où vous êtes partis sur Saturne ? x) Notons aussi le (timide) retour de Faelan sur le devant de la scène. Allez petit dragon-vampire on croit en toi ! Peut-être que la Ténébreuse aura suffisamment pitié pour ne pas t'achever ;p. D'ailleurs, quel pourrait bien être le secret de Maxen ?:3 Bref, j'adore lire vos théories et vos hypothèses donc ne vous gênez surtout pas xD
J'ai l'extrême déplaisir de vous annoncer que j'ai reçu ma convocation pour le Bac ( #youpi -_-) et ai eu donc la joie de découvrir qu'en une semaine, j'allais devoir passer 5 épreuves anticipées du Bac en plus d'un concours #jevaisdevenirfolle. Suite à cette nouvelle, je vais encore publier un chapitre la semaine prochaine et après, cela va dépendre. Car lorsque cette semaine éprouvante sera achevée, commencera le temps des révisions tout court. Et je sais que le Bac est donné mais ce serait sympa d'avoir une pitite mention x)
En espérant que ce chapitre vous aura plu et en vous disant à la semaine prochaine,
Chocolat ❤
Kelewana
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