Chapitre XXXVII : Wake Me Up

Ce court instant de béate découverte ne dura pas bien longtemps. Les iris cacao de Tina et ceux azurés de Nathan semblèrent me dévisager comme si j'étais un miracle descendu pour leur distribuer des neurones. Puis l'information de mon réveil quitta leur cerveau et entama un long ainsi que périlleux voyage à travers leur corps pour enfin atteindre la bouche du Fae d'abord, ensuite celle de l'humaine. Elle avait sans doute du faire face à un embouteillage.

- Tina, elle s'est réveillée ! Enfin !

Le cri strident perça mes tympans et réveilla instantanément ma migraine. Je grimaçais et portais mes mains à mes oreilles en un réflexe protecteur. Cela sembla causer encore plus d'agitation chez mes observateurs.

- Elle a mal ! Vite, un médecin !

Me souvenant en un éclair de ma dernière "guérison "et de la méthode quelque peu expéditive employée par le médecin de l'ACE, je me levai d'un bond du lit.

- Non, non, regardez ! Ce n'est pas la peine ! leur déclarais-je en agitant frénétiquement les mains pour les en décourager.

Au vu de leurs expressions affolées, je venais d'accomplir exactement l'inverse du but visé.

- Et elle a des délires ! compléta Nathan en s'approchant de moi avec précaution, comme si il s'attendait à ce que je le morde.

Bon. Ça allait être long. Quelque peu découragée par la réaction de mes deux interlocuteurs, je laissais échapper un soupir. Heureusement pour nous, Eci ne devait pas être très occupée puisqu'elle arriva presque immédiatement.

- Que se passe t-il ici ? demanda la nahual avant de m'apercevoir, debout et à peu près éveillée. Oh, c'est que tu aurais presque bonne mine pour quelqu'un sortant d'un sommeil de quatre jours. Lève un bras.

Je m'étranglais en entendant la durée de ma "sieste". Le temps ne m'avait pas semblé s'écouler aussi rapidement dans la dimension des ténèbres mais il est vrai que je n'avais aucun repère. Mais tout de même, je m'en serais rendue compte ! Cela devait être du à la différence de dimensions, qui d'ailleurs risquait d'être violente lors de mon retour sur Terre.

- Lève. Un. Bras.

Eci ne semblait pas d'humeur à me laisser dialoguer avec mon for intérieur. Son ordre ne tolérait aucune contradiction et était exprimé avec la voix d'un médecin habitué aux patients difficiles. Bien que réticente, j'obéis et levai de mauvaise grâce mon bras droit.

- Bien, ensuite le gauche.

De nouveau, j'obtempérai.

- C'est parfait. Maintenant, est-ce que tu peux sautiller sur place en criant " Je suis une autruche" ?

- Pour le bien-être des morceaux rescapés de mon honneur, non.

- Parfait ! Elle marche, parle et a encore son cerveau. Ou du moins, la même chose dans le crâne qu'auparavant. Félicitations, tu es guérie, me déclara Eci tout en me donnant une pichenette sur la joue. Cependant, je te conseillerais de manger avant de faire un pas de plus. À moins de vouloir retourner dans ce lit plus tôt que prévu. Quoique, vu l'afflux de blessés qui ne va pas tarder, ce sera sur le sol. Mais peut-être que j'arriverais à trouver un couss...

Lassée par son bavardage incessant, je plaçai ma paume contre sa bouche. Déconcertée, elle continua de parler, puis s'aperçut que nous n'entendions que des marmonnements indistincts, râla un peu pour faire bonne mesure et enfin se tut. Ce fut seulement à partir de ce moment que je retirais ma main et pris la parole...

- Auxanne ! Tu t'es enfin réveillée ! J'étais terriblement inquiet !

....enfin, tentais de prendre la parole serait plus exacte. À croire qu'aucun d'entre nous ne connaissez la notion de politesse. Si quelqu'un avait l'idée saugrenue de poser la question, au moins pouvais-je sortir le joker "amnésie" ce qui n'était pas le cas de toutes les personnes composant cette joyeuse assemblée. Et particulièrement Nathan.

- Oui, c'est juste la deuxième fois que tu le dis. Je pense que tu peux le répéter, il doit rester quelqu'un sur Pandémonium qui ne le sait pas encore, lui rétorquais-je, acerbe.

Je ne pris même pas la peine de lui adresser un regard, sachant pertinemment que le Fae était en train de rougir et n'oserait pas répliquer. À la place, j'attrapais le bras de Tina et m'en servis honteusement comme d'une canne en souhaitant très fort que mes jambes arrêtent de trembler.

- Puisque j'ai besoin de manger, tu vas me conduire jusqu'à ce qui se rapproche le plus d'une cuisine dans cette maudite demeure et tu vas me raconter tout ce que j'ai raté pendant ma sieste sur le trajet, lui ordonnais-je en amorçant un mouvement vers la sortie (et en tentant désespéramment d'éviter les piles de chapeaux encombrant... encombrants tout court).

La médium eut l'air subitement embarrassée.

- Hum, cela risque d'être un peu compliqué...

Je m'arrêtais, la dévisageant d'un air agacé. Pourquoi rien ne pouvait se passer normalement ? Tout ce que je demandais, c'était de quoi combler mon estomac, quelques informations afin de savoir si mon espérance de vie avait encore diminuée pendant mon absence et un coin calme pour réfléchir aux conséquences de ce que j'avais appris. Parce que je n'avais pas encore digéré le "en fait, tu es une sorte de Déesses Mineure et l'un des derniers membres du peuple associé"., et je sentais que les nouvelles à venir n'allaient pas venir arranger la situation.

- Qu'y a t-il ? demandais-je sèchement.

- Et bien, je ne sais rien de ce qui se passe. Je ne suis pas quelqu'un d'important, juste une messagère, donc on m'en dit le moins possible, me répondit-elle, gênée, en tordant l'extrémité de ses manches.

Ses mots me figèrent sur place.

- Tu es ce type de médium ?

Ses yeux me fuirent.

- Si par ce "type" tu entends que je sers de téléphone humain et que je me fais posséder par des hauts-dirigeants de l'Aeternam lorsqu'ils ne peuvent pas se déplacer sur le lieu d'un évènement, oui.

Ma mâchoire s'en décrocha. Je la ramassais (métaphoriquement) du sol pour la remettre en place, c'était quand même plus pratique d'en avoir une fonctionnelle.

- Donc lorsque je t'ai aperçue à la réunion de l'Ace...

- ... moi je ne te voyais pas. Mes souvenirs lors des possessions sont extrêmement confus, tout est brouillé comme dans un rêve. Ou un cauchemar, termina Tina à mi-voix.

Et bien. Je me considérais comme quelqu'un de malchanceuse mais elle était passée à l'étape supérieure. Pour atteindre ce niveau là, il fallait au moins avoir torturé toute la famille de Murphy et ensuite l'avoir brûlée devant ses yeux pour être maudite comme ça. Car, voyez-vous, le problème de Tina n'était pas tant d'avoir un pouvoir horrible mais d'avoir un pouvoir horrible peu courant. En effet, il était extrêmement pratique pour éviter de s'exposer pour un dirigeant, cependant en général, lorsqu'on ne veut pas aller quelque part, c'est que l'on craint pour sa vie. Et qui dit dangers, dit potentielle mort de la personne envoyée à la place. Donc, en plus de ne pas être courants, les médiums glossolaliques (leur nom était vraiment casse-pied et appartenait, selon moi, à la catégorie "statue de la Liberté tombant malencontreusement sur mon petit orteil") avaient une espérance de vie plutôt courte, ce qui n'aidait pas vraiment pour attirer des volontaires. Les médiums glossolaliques étaient donc le plus souvent recrutés parmi des personnes assez désespérées pour que le salaire mirobolant miroitant sous leurs yeux compense une mort dans un futur plutôt proche. Cela expliquait comment Tina avait pu tomber "comme par hasard" sur le roi des Faunes sur Terre, sans aucun doute venu l'embaucher. D'ailleurs, en parlant de ce dernier...

- En parlant de cauchemar, commençais-je en essayant d'avoir l'air naturel pour que nos deux autres auditeurs ne se doute de rien, tu es de nouveau embêté par celui qui te poursuivait, tu sais celui avec des cornes...

Au vu de son air perplexe, j'avais réussi à la sortir de ses pensées sombres, mais elle n'avait rien compris et me dévisageait avec un air interrogateur peint sur le visage. Eci, apparemment lassée de nous entendre discourir sans avancer, vint à nos côtés et nous poussa avec énergie vers la sortie de sa chambre/atelier/hôpital, laissant derrière nous un Nathan interloqué en plus de rougissant. Tentant de me retourner pour lui adresser au moins un petit remerciement pour avoir veillé à mon chevet (et en dépit de l'avis opposé de mes oreilles), je fus interrompue par la chapelieuse.

- Bon, sans vouloir être grossière mais en fait si, je pense que nous avons tous des problèmes plus urgents que de simples rêves. Par exemple, le cauchemar devenu réalité de cette situation, non ? s'écria la nahual.

À peine Tina, Eci et moi avions posé un pied hors de l'espace consacré à la nahual que nous fûmes confrontées à la réalité de la situation. Littéralement.
En effet, notre petit trio évita de justesse de percuter une troupe de leprechauns en sortant de la pièce. Leurs mines déterminées et les armes recouvrant toute la surface disponible de leur corps auraient pu les rendre effrayant. Malheureusement pour eux, leur taille dépassant péniblement les trente centimètres saccageait allègrement leur allure guerrière pour les réduire à des lutins que l'on essayait de ne pas écraser par mégarde. Toutes les trois, nous nous arrêtâmes pour les regarder passer avec une expression typiquement féminine signifiant "aww, 'sont trop adorables". Une fois que les lutins nous eurent dépassés, je secouais ma tête pour me reconcentrer et avisais des soldats ayant accaparé les salles communes. Des Immortels de races diverses et variées couraient dans tous les sens, chacun arborant une arme et au moins un morceau d'armure. Il y avait des elfes avec des arcs et des épées courtes, une dizaine de vetâlas (une espèce de morts-vivants habitant les cadavres) avec des cimeterres au poing ou encore deux patrouilles de gobelins lanciers. Apparemment, l'ACE était en guerre. Et je ne le remarquais que maintenant.

- Est-ce que tout a empiré depuis le... début de mon somme dirons nous, ou est-ce que la situation s'est stabilisée ? demandais-je.

- Ça dépend de ce que tu appelles stabilisé. Si par ce mot tu entends "bataille incessante de quatre jours avec des morts à foison des deux côtés", alors oui, elle s'est stabilisée.

Je cillais, quelque peu déconcertée par le franc-parler de Eci. Cependant, me rappelant l'absence de patient connu à mes côtés lors de mon réveil, une question me vint subitement à l'esprit. J'avais vu bien des créatures mais encore aucun sorcier.

- Et Maxen ? Où est-il ?

La nahual m'attrapa par le bras droit et me tira derrière elle, se ruant vers un point précis du quartier général. Nous nous retrouvâmes à faire un parcours d'obstacle, sautant par dessus des lutins, esquivant des lances de gobelins et percutant des vêtalas. Tina heurta aussi une fée agacée et s'en sortit avec des oreilles de lapins provisoires tandis que je faillis me faire couper une main par un elfe zélé. Eci en profita pour me répondre entre deux hurlements de guerriers et cliquetis d'armes blanches.

- Il est resté durant deux journées ici, le temps de reprendre des forces et est parti à la recherche du conseiller Dubein pour négocier un cessez-le-feu en invoquant son retour comme excuse.

J'évitais une vampire à l'air ronchon avant de lui répondre, intérieurement déçue qu'il n'ait pas attendu mon réveil. Je lui avais sauvé la vie quand-même ! Et puis, le sorcier avait encore beaucoup à me révéler...

- C'est très bien ça, c'est positif et ça peut permettre de sauver des vie, non ?

- Certes mais pour cela, il faudrait que le seigneur Calas arrive à mettre la main sur ce fichu démon. Pour l'instant, le dernier à l'avoir vu c'est le demi-dragon. Et vu l'état dans lequel il est revenu de la bataille, le conseiller démoniaque ne doit pas être beau à voir non plus.

J'en avais presque oublié mon compagnon d'infortune. Les craintes que j'avais formulées sur l'avenir de Maxen se déplacèrent vers celui du vampire aux iris couleur de jade.

- Faelan est blessé ?

Eci claqua sa langue contre son palais en entendant ma question puis fit faire volte face à Tina et moi pour nous faire traverser un battant de porte presque intact.

- Était. Le seigneur Ignitas a depuis longtemps récupéré, c'est un Immortel. Depuis, il est de nouveau sur le terrain. Il n'a même pas attendu la fin de sa guérison ! Les guerriers, je vous jure... De ce que j'ai compris de ses grognements, le vampire a honte de ne pas avoir achevé son ennemi.

Laissant ces nouvelles informations infuser dans un coin de mon esprit, j'en profitais pour observer la nouvelle pièce. Sa principale caractéristique était sa forme ovale, singulière pour une salle à vivre. Je m'avançais involontairement, juste guidée par mes pas. La couleur bleu ciel qui recouvrait l'essentiel des murs, les canapés en angle réunis dans un coin spécifique de la pièce et les formes épurées des meubles contribuaient à créer une atmosphère apaisante me rappelant mon propre appartement. Certes, les soldats la parcourant de long en large ainsi que la faille faite dans le mur opposé pour lier les différentes suites converties en quartier général gâchaient quelque peu l'effet.

Néanmoins, je repérais des placards dans ce qui semblait être l'espace cuisine et me dirigeais vers eux. Tandis que Tina semblait vouloir interroger Eci sur un détail précis de ses explications, je laissais une oreille indiscrète traîner alors que je pillais allègrement dans les réserves de nourriture de l'ACE.

- Que va t-il advenir de nous maintenant ? demanda la jeune humaine.

La nahual eût l'air soudainement fatigué. Elle s'approcha d'un canapé et s'affala dessus, engloutie par les coussins bigarrés le recouvrant. Tina la suivit et prit place bien plus délicatement sur un fauteuil rembourré, serrant ses poings minuscules sur ses genoux.

- Cela va dépendre. Actuellement, il y a une taupe haut placé dans l'organisation donc nous sommes tous potentiellement coupables tant que l'enquête en cours n'a pas prouvé l'inverse.

Serrant le plus de victuailles entre mes bras, je m'approchais à mon tour d'un divan et m'y affalais sans la moindre grâce. Nous étions comme isolés, les soldats passant trop loin de nous pour nous entendre et la cheminée face à nous crépitait suffisamment pour couvrir le bruit de leurs passages. Une moitié de pomme dans la bouche et une bouteille de nectar féerique dans ma main gauche, je consacrais à la nahual mon reste d'attention.

- Tina, tu devrais être innocentée très vite. Ta condition d'humaine et ton don de médium glossolalique seront suffisants. Après tout, tu n'es même pas actrice, tu es juste une messagère. Quant à toi ...

Les iris félins d'Eci me dévisagèrent impitoyablement.

- ... C'est une autre histoire. Tu es à la fois une mercenaire mais pas vraiment et un soldat-clé mais pas vraiment. Avant toute cette affaire, le seigneur Calas avait proposé que tu intègres l'ACE comme membre définitif, ce qui n'a pas manqué de soulever des curiosités. De plus, personne nul ne sait quelque chose sur ton compte. Ni âge, ni prénom et encore moins d'origine exacte à tes pouvoirs. Donc cela risque d'être plus long pour toi, sans négliger le fait que Mit'lal ne te fait pas confiance, pourtant l'Amplificateur Fae s'est déclaré garant de toi et que la Duchesse des Sorciers a déclaré que tu étais sa nièce alors que vous n'avez visiblement aucun gène en commun. Ça commence à faire beaucoup pour une seule et même personne.

Je me renfrognais lorsqu'elle me rappela ce détail. La Duchesse n'avait pas eu une bonne idée pour justifier ma présence et c'était un euphémisme. De plus, l'enchaînement des événements me faisaient effectivement paraître suspecte. Quelle joie de découvrir qu'en dépit de ma (supposée) ascendance divine, je restais soumise au bon vouloir d'une association d'Immortels.

- Et pourquoi es-tu aussi informée sur moi, au juste ? demandais-je en finissant ma deuxième pomme.

La nahual s'extirpa des pronfondeurs insondables du canapé d'un bond félin pour se jucher avec négligence sur l'accoudoir. Tina attrapa les coussins ayant volé pendant l'impulsion de la Chapelieuse pour tenter de les replacer, écoutant en silence notre discussion.

- Pour l'instant, je dois porter le chapeau de médecin donc si il n'y a pas de blessés à soigner, je m'ennuie. Et quand je m'ennuie, je discute.

Je levai un sourcil (devinez lequel...).

- Moi de même, mais c'est marrant, je n'ai pas ce genre d'information. Mes interlocuteurs ne me révèlent pas des secrets politiques juste parce que je m'ennuie.

Non, à la place on m'avait révélé des secrets divins. Mais je passai ce détail sous silence. Eci leva les yeux au plafond et pencha la tête, mimant à la perfection le comportement d'un félin.

- Peut-être que le fait que je sois un des premiers membres de l'ACE y contribue mais si on doit s'arrêter sur des détails...

À notre grande surprise, Tina prit la parole.

- Alors pourquoi tu n'étais pas à la réunion ?

La médium eût l'air étonnée d'avoir parlé et rougit en conséquence. Comprendre qu'un coquelicot paraissait pâle à côté d'elle. Cependant, une fois la surprise initiale de découvrir que Tina était capable de déductions et d'en plus exprimer ses découvertes, Eci répondit.

- Tout simplement parce que je ne suis pas concernée par les stratégies militaires. J'ai bien un chapeau de stratège mais il n'est pas très performant, donc je me cantonne à des rôles de conseillère en médecine, sortilèges, tensions raciales, multiculture, mentalités étrangères et encore d'autres couvres-chefs que j'ai oublié de mentionner. Puis j'avais piscine.

Un chat aimant l'eau. Cette excuse était incroyablement peu plausive.

- Piscine ? Sérieusement ?

- Ok, je ne voulais pas y aller. J'aime pas Zynidrael.

Sa moue boudeuse me faisant plus rire que pitié, je dus me retenir de pouffer afin de sauver ma crédibilité. Enfin, ce qu'il en restait.

-  Zynidrael, c'est un ange, non ? demanda toujours aussi timidement la tomate à forme humaine assise à mes côtés.

La nahual ramena ses jambes qui se balancaient dans le vide contre elle.

- Oui, c'est l'ambassadeur des anges perdus. Et c'est surtout un fieffé connard.

Finissant d'une gorgée la bouteille d'élixir, je dégageais le goulot de ma bouche pour essayer d'en savoir plus. Que voulez-vous, les ragots cela était passionant quelque soit l'endroit.

- Que s'est il passé entre vous deux pour que tu le détestes ainsi ?

La Chapelieuse arrêta de jouer avec ses griffes un instant.

- C'est pas que je le déteste mais... Si, en fait je le déteste. Ce serait trop long à expliquer, acheva t-elle sa phrase avec un ton n'acceptant aucune continuation dans cette direction.

J'émis un petit bruit de déception.

- Si tu ne joues pas le jeu, aussi ! Comment je vais faire pour connaître les rumeurs maintenant ?

Eci se déplia, adossant son dos aux coussins du canapé et laissant ses jambes battre la mesure d'une musique imaginaire sur l'accoudoir.

- Ma vie n'est pas un objet à ragot ! commença t-elle à s'écrier avant de se souvenir d'un détail. Mais attends, en parlant de rumeurs...

Les sous entendus de son regard m'intriguèrent.

- Comment ça ? Je n'ai rien fait, moi.

Enfin si, mais si je devais sortir mes squelettes du placard, on en a avait pour le siècle à venir... Puis en plus, ça prend de la place les os, c'est pas pratique à ranger, trop d'inconvénients pour que je m'y attelle.

- Toi peut-être mais Maxen...

Son expression rieuse me révélait toutes les rumeurs qui couraient à mon propos. Aussitôt, je démentis véhément.

- Quoi ? Il m'invite à une cérémonie potentiellement mortelle et vous prenez ça pour un signe ?

Même Tina réagit, presque moins rouge.

- C'est vrai que c'est suspect, ce n'est pas courant... pour ne pas dire que je crois que ce n'est jamais arrivé.

Eci prit cette intervention pour la proclamation d'une vérité universelle et leva un poing victorieux.

- Ah, tu vois, même l'humaine le reconnaît ! Et je peux confirmer, tu es la première femme qu'il invite depuis la fondation de l'ACE.

Je me rebiffais.

- Et alors ? Ça ne veut rien dire. Si ça trouve, il aime les hommes et vous n'en savez rien.

- Qui aime les hommes ?

Si j'en croyais les gloussements amusés d'Eci, c'était bien l'unique personne qui n'aurait pas du entendre cette conversation qui se trouvait derrière moi.

La vie, Murphy, tout ça...

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Hey !

Oui, j'ai encore du retard x)
Mais oui, ce chapitre est aussi l'un des plus longs (environ 3300 mots, soit 3x plus que mon objectif hebdomadaire xD). Donc j'espère qu'il vous a plu, en dépit de sa longueur inhabituelle ;)

Ensuite, pour les résultats de l'OS, c'est Maxen qui l'a remporté de peu face à Faelan, laissant loin derrière Sokar et Tana x). Donc la prochaine fois, vous aurez un OS sur l'Illusioniste ;)

Par contre, moins positif, ce sera aussi le dernier chapitre avant deux-trois semaines. En effet, suite à une SUPER (vous le sentez le sarcasme ? x) ) iniative de mon lycée, je me retrouve à devoir enchaîner un bac blanc puis un concours sur une semaine. Donc les aventures de la Ténébreuse vont un peu en pâtir, désolée :x

Bref, en espérant que cela vous a plu et que cela continuera de vous plaire,

Chocolat ❤ (mort aux guimauves :p)

Kelewana


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