Virtual Love 3 📽
Bakugo s'en voulait beaucoup plus qu'il ne le laissait paraître.
Il avait pourtant essayé de faire des efforts, de se montrer plus doux, mais encore une fois ses mots avaient dépassés sa pensée.
Il se retrouvait seul dans cet appartement trop grand pour lui, ne pensant même plus à ses abonnés qui n'auraient plus de contenus, hanté par le regard haineux que le rouge lui avait lancé. Il se sentait comme une enflure.
Un moins que rien qui ne méritait pas sa popularité.
Il enfonça la tête dans son oreillé, et l'idée de s'y étouffer l'effleura.
Un frisson lui parcourut l'échine et il sortit son nez du tissu pour inspirer une grande bouffée d'oxygène.
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Ce n'est qu'au bout de quatre jours que Kirishima revient chez lui. Ou plutôt, son ancien chez lui.
Il squattait l'appartement d'un vieil ami, Denki, qui avait eu pitié de lui en le voyant en pleurs sur son paillasson.
Mais il ne pouvait pas rester ici éternellement, et il n'avait pas assez d'argent pour louer un appartement.
Sans diplôme, il ne voyait pas où il pourrait travailler, et donc aucuns moyens de gagner de l'argent.
Il releva le menton, restant fier, et sonna.
Il dut le refaire trois fois avant que la porte ne s'ouvre, sur un Bakugo à l'air fatigué et colérique.
- Qu'est-ce que tu fous là ?!
- Bonjour déjà...
- Dégage.
- On devrait faire semblant. Déclara laconiquement le rouge.
- ...Faire semblant de quoi ?
- De s'aimer. Pour les réseaux. On sera collègue. Rien de plus.
Bakugo resta interdit.
- Tu sais que t'as commencé à me faire la gueule pour exactement la même raison ?
- On était en couple à ce moment là. Maintenant je considère que c'est terminé. Je te demande si tu veux qu'on devienne collègues de travail.
- Et si je refuse ?
- T'as d'autres idées pour gagner ta vie ? C'est pas parce que c'est toi qui as acheté l'appart que t'as pas besoin de gagner de l'argent. Il te faudra bien te nourrir.
Kirishima hésita un bref instant avant de rajouter une phrase assez mesquine et très peu virile, mais qui lui faisait du bien :
- Et puis toi, t'as pas tes parents pour t'aider financièrement.
Le cendré ouvrit la bouche, sans savoir quoi répondre. Kirishima avait touché là où ça faisait mal.
Il finit par accepter.
Chaque jour, les deux se retrouvaient quelque part, et prenaient des photos et des vidéos de couple, jouant le Grand Amour, ravivant douloureusement leur amour à eux.
C'était abominable, ça leur brisait le mental, mais aucun des deux ne voulaient faire le plaisir à l'autre de renoncer à continuer cette mascarade.
Kirishima rentrait le soir chez Denki toujours plus fatigué, et même ses délicieuses pizzas ne lui remontaient plus le moral.
Bakugo lui ne mangeait plus. Il avait faim pourtant, mais chaque fois qu'il avalait quelque chose, son corps le rejetait et il se retrouvait à genou devant les toilettes.
Il n'en pouvait plus. Il en avait marre de faire semblant, il en avait marre d'être piégé dans cette situation.
Il se rappelait à quel point leur amour était fort avant. Avant les réseaux. Avant toutes ces histoires.
Il voulait retourner à cette époque. Il voulait que Kirishima l'aime encore.
Il n'en avait plus rien à faire de cette histoire d'abonnés. Il n'en avait plus rien à faire de l'argent.
Il voulait que le rouge le regarde de nouveau amoureusement.
Le cendré se fit alors couler un bain, l'air ailleurs.
L'eau glacée lui remettrait les idées en place.
Il se déshabilla et entra avec précaution dans la baignoire, frissonnant au contact de l'eau froide.
Petit à petit, sa peau s'engourdit et ses pensées se perdirent.
Ses paupières papillonèrent, son esprit partit dans d'autres contrées.
Le sommeil... il voulait dormir. Dormir appaiserait son âme.
Son corps s'affaissa dans la baignoire, son visage sombra dans l'eau.
Bakugo était fatigué.
Bakugo s'endormit.
Bakugo expira l'air de ses poumons.
Bakugo n'arrivait plus à inspirer de grandes bouffées d'oxygène.
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