C'était un jour d'hiver. Un de ces jours froids, tristes, mélancoliques. J'avais passé toute la journée dans mon lit. Seul. Il devait déjà être 16h et je n'avais toujours pas eu de nouvelle de la journée. Pas de nouvelle d'elle. Elle ne répondait pas à mes messages. C'était inhabituel, étrange, effrayant. Pourtant, j'avais beau cherché, je ne voyais pas de raison à son silence. Pas de dispute, rien. Et je commençais à avoir peur. Je tentais vainement de me rassurer mais rien n'y faisait. Ce sentiment prenait de plus en plus de place à chacune de mes respirations. Je me sentais de plus en plus mal. J'avais froid. J'avais peur. Peur pour elle. Peur de la raison de son silence. Peur pour sa vie et par conséquent, peur pour la mienne.

Et que faire ? Elle habitait à seulement quelques kilomètres de moi. Je pouvais m'y rendre facilement. Et pourtant, ça aussi ça me faisait peur. Qu'est-ce que j'y trouverais ? Je lui écrivis un message. Encore un. Encore un message qui s'ajoutait à une longue liste sans réponse. Je lui dis que si elle ne me répondait pas, je viendrais. Je me sentais bête, irrationnel, excessif. Mais je l'aimais. Alors j'attendais. Une minute, deux puis trois. Cinq minutes qui me parurent des heures.

Je ne voulais plus attendre. Je pris mon vélo et je pédalai. De plus en plus vite. Sans m'arrêter. Et plus je roulais, plus j'avais envie de crier. Le film de toutes les causes de son silence me défila dans la tête. J'ignorais si c'était à cause du vent ou de la peur mais une larme coula sur ma joue. Puis un choc violent, brutal. Un camion me percuta de plein fouet et je m'écrasai contre le bitume, face contre terre. Une goutte de sang coula sur ma tempe. Et le silence. Encore lui. Une dernière pensée. Pour elle. Et puis plus rien.