Texte VII | Malade

Pas besoin d'être médecin pour le voir. Pas besoin d'avoir fait une dizaine d'années d'étude pour le remarquer. Elle va mal. Quelque chose ne va pas.

Elle est pâle. Elle est froide. Sa peau semble translucide et si fine, si fragile, comme si le moindre toucher pouvait l'abîmer. Elle a d'ailleurs des bleus, une grande collection. Petits et grands. Bleus, violets ou verts. Ils parsèment sa peau comme les tâches d'une panthère.

Ses os sont saillants. Ses pommettes hautes semblent proéminentes à cause de ses joues creuses. On pourrait même suivre ses côtes de nos doigts. Et ses os semblent aussi fragiles que sa peau, comme s'ils étaient faits de cristal. Ses mains sont décharnées. Elle a de longs doigts où la chair manque. Elle n'est plus faite que d'os de toute façon.

Ses grands yeux bleus limpides sont perdus dans ce visage ovale et déformé. Ces énormes cernes noirs sous ses yeux sont tels des coquards. Ses lèvres gercées, abîmées, ont perdu leur charmante couleur rouge-rosé.

Ses beaux cheveux ne sont plus. Elle avait une longue et soyeuse chevelure, légèrement ondulée. Mais maintenant, ils sont juste ternes et cassants. Elle en a perdu beaucoup. Il lui en reste peu. Et ils manquent de vitalité. Le blond miel a viré au blond pâle, presque au blanc.

Elle va mal. Elle est malade, et même les idiots le comprendraient. 

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