Jules avança dans la salle en tenant serré fort entre ses doigts sa feuille de brouillon. Il ne fallait pas paniquer. Tout allait bien se passer. Il n'y avait aucune raison que ça se passe mal. Et pourtant il avait tellement peur.il en avait mal au ventre. Arrivée devant tout le monde, la gorge serré, il semblait incapable de parler.

Il lui suffisait de lire cette feuille pourtant.

Mais il était incapable de parler, tétanisé par tous ces visages tournés vers lui dont il avait toute l'attention.

Pourquoi était-ce si difficile ? Il ne pouvait rien arriver, les autres y arrivait bien, mais avec lui sortir le moindre mot de sa bouche semblait être une épreuve infranchissable.

— Hum... commença-t-il.

Il sentit ses joues chauffer de gêne et plongea son regard sur sa feuille. Il pouvait le faire. Il avait répété. Pourquoi l'école s'acharnait-elle à les faire passer à l'oral ? On ne pouvait pas se contenter de l'écrit ? Parler était si compliqué et les autres pouvaient se montrer si moqueur.

Il lut le titre de son sujet, buttant sur les mots, provoquant le rire de ses congénères.

Décidément cela n'était pas fait pour lui. Alors pourquoi lui infliger ça encore et encore, année après année ? Si seulement il avait attrapé une maladie ou eut n'importe quoi l'empêchant d'être ici devant cette classe.

Il jeta un coup d'œil à ses mots écrits avec soin. Il devait le faire. Alors la gorge serré, la peur au ventre il lut. Il ne fallait surtout pas regarder les autres, surtout pas dévié, sinon c'était fini, il n'arriverait plus à sa rattraper.

Il lut tant bien que mal son exposé, les yeux baissés sur sa feuille, il fallait que ça se finisse. Qu'il puisse regagner sa place, là où on ne le forcerait pas à prendre la parole devant tout le monde. Quand il eut fini, il se sentit épuisé par cet effort. Il leva les yeux vers toute la classe, le rouge aux joues.

— Merci Jules, dit sa professeure. Quelqu'un a une question ?

Pitié faites que non ! Il détestait ça. Comment parler si a sortait de sa feuille. Heureusement ses camarades ne demandèrent rien.

— Très bien tu peux reprendre ta place.

Ce texte aurait dû faire partie de mon calendrier de l'avent 2019