La sirène d'ébène avait été construite pour commémorer les croyances des anciens peuples et tout ce que la mer apportait. À l'époque où elle avait était érigé la ville n'était alors qu'une petite ville portuaire. La sirène lui tournait le dos, tendant vers elle sa queue et regardée la mer qui se déployait dessous d'elle.

Elle était là encore, inchangé quand la ville devint l'un de sports les plus florissants au monde. Quand tant de bateaux s'agglutinaient sur ses côtes, quand la ville avait poussé pour accueillir tant de monde. Puis elle avait vu les navires se moderniser. Fini le bois, fini les traits élégants, des portes conteneurs massifs venaient mouiller en son port tandis que la ville derrière elle subissait la même transformation, s'étendant toujours, comme voulant toucher le ciel. Pourtant la sirène resta la première chose que ces marins voyaient de l'horizon. Leur repère vers la ville.

Puis elle fut là quand les bateaux furent de plus en plus en rare, que la ville se vidait. Quand il n'y eut plus de bateau elle se tenait toujours veillant sur la mer. Quand même les hommes disparurent, que la ville s'effrita petit à petit elle resta intacte, gardienne de rien, témoignage d'une ère qui n'existait plus. La mer s'était au fil du temps de plus en plus rapprocher. Elle resta debout jusqu'à que les flots submergèrent la ville, sa tête fut la dernière à disparaître sous l'eau. Alors enfin elle rejoignit le monde qu'elle était prétendue peuplé. Celui qu'elle n'avait jamais cessé de regarder.