Pérégrination nocturne

Texte inspiré par CaliNemo avec la consigne suivante "Ecrire un texte contenant les verbes suivant : Être, lutter, marcher, donner, manquer, exister, saisir, rouler, amuser, rejoindre, désigner, prendre, marquer, courir, poursuivre, épuiser, comprendre, croire, sauver, trembler, trouver, poser, relever, tomber, confondre, inventer, croire, payer, sembler, rassurer, rester, essayer, durer, observer, embrasser, finir, aider, commencer, endormir."


Quand la maison s'endormait lui se levait pour prendre l'air. Il marchait dans les rues vides d'un pas léger. Dans la pénombre, dans le silence il se sentait bien. Durant sa balade nocturne il aimait passer par un petit parc et se poser sur un des bancs. Assis là il observait la vie nocturne qui vivait à un rythme si différent de celui de la journée. La nuit tout tracas, tout stress disparaissait. On ne se pressait plus, on savourait chaque minute, chaque seconde.

C'était là qu'assis sur son banc éclairé par la lune ou par la lueur d'un lampadaire que son imagination se libérait. Elle empruntait les sentiers qu'elle ne pouvait explorer la journée pris dans son travail quotidien. Il voyait dans l'obscurité un monde de possible, des histoires se formaient devant ses yeux, des personnages se séparaient, d'autres se retrouvaient. Mais jamais il n'aurait pu croire qu'il serait témoin une nuit d'une scène digne de son imagination.

Il se trouvait sur son banc en train d'inventer une créature de feu qui s'amusait à jouer de mauvais tours quand un homme le rejoignit sur le banc. Il tremblait et paraissait lutter pour ne pas s'effondrer de fatigue. Il s'inquiéta de l'état de fatigue de cet homme.

— T'as vu ton visage ! T'as l'air tout aussi épuisé que moi. Pourtant on est dehors à cette heure-ci. Moi c'est parce que je cours, j'adore ça en pleine nuit. Je me sens si libre. Et toi ?

Il évoqua son imagination qui vagabondait tellement mieux à ces heures plus solitaires.

— Ça m'étonne pas, tout semble tellement possible à cette heure.

En silence ils restèrent installés là un moment.

— T'as l'air d'un gars bien. Viens je vais te montrer quelque chose digne de figurer dans une histoire. Je te rassure je t'emmène pas dans un traquenard.

Il aurait dû se méfier, en journée il se serait méfié. Pas ici. Il se leva comme si c'était le plus naturel du monde et le suivit. L'homme l'emmena à un scooter, lui donna un casque et ils roulèrent dans la nuit. L'ai de la nuit fouettait son visage. La sensation était des plus revigorantes.

Ils finirent dans un quartier de la ville qu'il connaissait peu. L'étranger le guida à travers un parking jusqu'à un immeuble vétuste. Ils descendirent dans les caves et il eut l'impression d'alors mettre un pied dans un autre monde. De nombreuses bougies illuminaient l'immense cave où régnait un brouhaha mélodieux. En effet certains avaient apporté un instrument et jouait, les djembés accompagnaient les maracas et les violons dans des mélodies bien différentes mais qui se mariaient en une mélodie si belle, si pleine de vie. D'autres dansaient, seuls, à deux, à trois à plus. Dans des coins certains menaient des conversations passionnés et d'autres encore paraissaient flirtaient.

— Qui sont ces gens ? demanda notre auteur en herbe.

— Des oiseaux de nuit comme toi et moi. Des gens qui savoure la vie et qui veulent se sentir exister. Observe ! Mêle-toi à eux, comprend-les saisit chaque instant et relèvent-les dans ton carnet.

Et c'est ce qu'il fit, d'abord en surface, osant à peine creuser. Puis il se mêla aux conversations, finit par y participer. Ici chaque avis était accepté et on n'attendait pas des discussions lisses mais que chacun s'exprime avec ses tripes et son cœur. Il ne s'était jamais senti aussi vivant, aussi libre, aussi accepté. Il écouta des histoires tragiques, d'autres plus amusantes, parle de lui. Puis il rejoignit les danseurs, se mêla à eux. Il avait toujours eu horreur de danser, se trouvant maladroit, mais plus vivant que jamais il se laissa porter par la musique. Peu importait que ses mouvements ne ressemblent à rien. Il se sentait réellement bien. Il se sentait vivant, un avec la musique. Il se mêla à un groupe de danseur, tenta de suivre leur pas, confondit certains pas mais sans recevoir aucun jugement et se sentit membre d'un tout. Il essaya ensuite de jouer du djembé et des maracas. Ca ne sonnait pas très bien, mais il commençait juste. Un musicien l'aida, lui montra quelques notes qu'il exécuta avec la joie d'un enfant. La nuit dura ainsi longtemps, plus joyeuses que ne l'avait jamais été la journée, plus libre qu'il ne s'était jamais sentit, plus vivant qu'il ne le serait jamais. Son guide le ramena à la réalité et lui proposa de le déposer. Il le suivit dehors où tous dormaient. La différence d'atmosphère, le manque de vie le frappa. Il monta derrière le scooter et profita de la nuit jusqu'à qu'il désigna sa maison toujours si profondément endormi. Il embrassa celui qui l'avait accompagné cette nuit comme un frère. Il aurait voulu le remercier de tout ce qu'il lui avait offert mais ne savait pas comment le payer autrement que par une chaleureuse accolade.

Il tomba dans son nuit, lutta un peu contre le sommeil ce qui ne fit qu'épuiser ses dernières forces. Au matin il était peu reposé. Mais il se sentait reconnaissant pour cette nuit. Il avait la sensation qu'elle avait sauvé son âme qui se mourrait d'ennuis. Que cela lui donnerait la force de quitter cette vie qui l'ennuyait pour une qui lui correspondait. Une vie où il était lui, où il se sentait libre et vivant. Cette nuit lui manquerait souvent mais le marquerait à jamais. 



Petite dédicace à mon ami Solivelle dont le goût pour la balades nocturnes et le carnet m'a inspiré. Pas mon meilleur texte désolée, clairement pas à ton niveau mais je l'ai fait en pensant à toi. 

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