Lettre à la liberté
Liberté,
Je t'écris derrière des barreaux, enfermé. Ils pensent m'avoir privé de toi, pour quelques mots que j'ai écrit et qui reflète ma pensée comme celle des milliers de gens dehors. Eux ils ont choisis de la garder dans leur cœur et moi de la crier au monde. Ils pensent ainsi pouvoir garder encore un peu de liberté. Ils se trompent.
Moi qui suis enfermé ici, qui ne voit pas les oiseaux voler, le soleil taper si fort, et la nuit tomber sur la ville, apportant avec elle son lot de drames, je suis bien plus libre qu'eux.
Je ne suis pas heureux de mon sort, mais dehors je n'ai aucune liberté, dans ce pays-ci on n'a pas le droit de dire ce qu'on veut, même si on le pense, on ne devrait d'ailleurs même pas le penser, on n'est libre de rien, l'état choisi comment l'on doit se comporter, s'habiller, quel métier on doit exercer, qui on doit fréquenter et ce qu'on doit penser. Il aimerait qu'on le remercie pour ça, qu'on le vénère, qu'on se sente chanceux, alors que la nuit ils enlèvent et se débarrassent de tous ceux qui les gêne et que le jour ils enferment ceux qui comme moi désobéissent, parfois les exécutent même.
Alors que je sois ici, ou là-dehors dans ce pays où tu es si bafoué quelle différence ? Je osé me sentir libre une fois, j'ai choisi de ne pas me laisser faire et d'écrire. Peu m'importe que je reste enfermé ici, que je meurs ici, où que demain ils viennent m'exécuter. Je me suis battu pour toi, la plus noble des causes, celle pour qui les hommes ne cesseront jamais de se battre.
Je sais que mes compatriotes se soulèveront pour toi un jour, j'espère en avoir amené quelques-uns à le faire, à réfléchir au moins, à se dire que si moi je l'ai fait alors pourquoi pas eux. Car tu es ce à quoi tous nous aspirons, ce pourquoi tous renverseront ce gouvernement un jour. On ne peut pas te refuser à l'homme indéfiniment, un jour il viendra te reconquérir lui-même s'il le faut.
C'est ce que j'ai fait ce jour-là en écrivant ce papier, c'est ce que je fais en ce moment même en t'écrivant, c'est ce que je fais à chaque instant passé ici où moi je peux me sentir libre, contrairement à tous ces esclaves dehors, libre d'avoir dit ce que je pense, et de le dire encore aux côtés de ces autres qui pensent comme moi.
Moi je suis libre. Et je voudrais que ce pays dehors, mon pays, celui de mes ancêtres, celui qui m'a vu grandir le devienne à son tour, qu'y résider, ne soit plus un poids pour ses enfants mais bien un bonheur.
Je suis libre, je suis ton enfant, je suis toi. Et je suis même libre de choisir de mourir si je le veux. Ils ne peuvent plus rien contre moi.
Savourez la chance que vous avez d'être né dans une démocratie.
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