Le livre


Je suis là dans la bibliothèque à prendre la poussière, serré entre deux autres de mes congénères, tout ce que je vois ce sont mes propriétaires qui passent et repassent devant moi.

Ils passent habituellement des heures durant des yeux rivés à leurs écrans dont je me demande ce qu'ils ont de plus que moi et pourquoi passer aussi longtemps devant eux et pourquoi me délaisser moi que tu as aimé parcourir il y a trop longtemps.

Aujourd'hui eux aussi sont délaissés, ils apportent des paquets de ces aliments gras qui crissent sous les dents. J'en ai connu des comme ça qui tombaient et salissaient mes pages de tâches de gras, mais je ne m'en suis pas plein, on me lisait alors. Puis d'autres personnes viennent, pas mes propriétaires mais des gens comme eux que je ne connais pas. Ils s'assoient dans un salon, se gave des aliments, discutent, rient, m'ignorent encore alors que je leurs cris que je suis là. Certes il y a pire, mon voisin de droite lui est arrivée neuf, pas même ouvert et ne l'a jamais été, n'a plus jamais été touché, n'a pas pu raconter son histoire, partager le bonheur que ses pages contiennent. Et mon voisin de gauche n'a donné aucun plaisir aux propriétaires, pourtant il a bel mine, mais ils n'ont pas aimé l'histoire racontée dans ces pages, alors il est malheureux, nous qui ne vivons que pour divertir et rendre heureux un tel évènement nous touche particulièrement, surtout que certains sont sévèrement punis, amené dans une autre pièce on ne les revoit jamais, quoi que les petits nouveaux, ceux qui nous snobent parce que eux au moins sont en papier recyclés, affirment qu'ils ont été détruits pour les créer eux. J'espère que c'est faux, qu'il leur arrive la même chose qu'aux livres qui venait de la bibliothèque avant. Mes propriétaires n'en ramènent plus de cet endroit rempli de mes congénères qui passent de main en main, qui vont chez de nouveaux propriétaires un peu de temps avant de rentrer à leur maison jusqu'au prochain départ, eux ils ne sont pas aussi tristes de ne pas être apprécié parce qu'il y en aura d'autres qui les aiment, même si c'est parfois une vie dangereuse, tant certains propriétaires les traitent mal.

Mais subitement je suis ravie, une main me prend et me temps à un mini spécimen de mes propriétaires. Enfin je suis libre à nouveau, prêt à plaire encore. Mais celui qui me tient tourne mes pages bien trop vite, n'a pas le temps de lire, ne fait même pas attention à moi. Finalement j'aurais préféré qu'on me laisse tranquille. Surtout qu'il me repose dans un coin, loin des miens, de mes congénères. Et je m'ennuis encore plus. Longtemps.

Puis de nouveau il m'ouvre, je me sens prêt à lui donner une autre chance mais il me balafre d'un coup de crayon. Puis un autre s'abat. Je suis défiguré. Je souffre. Pourquoi me torture-t-on ainsi moi qui n'aie voulut que donner du plaisir à mes propriétaires ? Heureusement ceux-ci interviennent et m'arrache à ces mains criminelles qui me font tant de mal pour me reposer à une nouvelle place. Ah deux nouveaux voisins ! C'est toujours excitant des nouveaux voisins !




Pourquoi cette dédicace ? Parce que cette idée m'est venue en réfléchissant à ton tag.  Je suppose qu'il ne convient pas car ne décrit pas une scène en particulier mais plutôt le quotidien de l'objet, ce qui n'est pas grave puisque j'ai aussi eu l'idée de une scène vue d'une horloge (et d'un oiseau mais je ne pense pas que ça convienne) et j'écrirais un texte du même genre que celui-ci avec un miroir.

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