Abandon



Assis à l'arrière du véhicule de ses maîtres il était heureux. La plupart du temps on prenait la voiture pour de belles et longues ballades pendant lesquelles il pouvait gambader et parfois le maître lui lançait le bâton.

L'automobile s'arrêta.

Son maître descendit, tandis que la maîtresse assise devant également, patientait. Lui se colla à la fenêtre observant l'endroit la langue pendante, mais toujours aussi joyeux.

Son propriétaire lui ouvrit la portière et il descendit, se laissant attacher avec bonheur, ici dans cette forêt on ne pourrait que le laisser se dépenser. Et il ferait tellement plus frais qu'en ce moment où sous ses poils il mourrait de chaud.

Avec le maître ils s'enfoncèrent dans les bois, il courut plus heureux que jamais, aboya pour manifester son bonheur, revint vers son maître autour duquel il tournoyait lui faisant comprendre qu'il voulait jouer. Mais il ne sentait pas la joie du maître habituel, celui-ci semblait même presque inquiétant.

Mais il chassa cette idée incongrue, c'était le maître. Il ne pouvait pas être menaçant. Il l'aimait, le couvrait de caresses, le laissait dormir avec lui, le brossait, le nettoyait après des promenades dans la boue et surtout il le nourrissait. Son propriétaire ne pouvait pas être un danger.

Au bout d'un moment le maître s'arrêta. Prenant la laisse il l'attacha autour d'un arbre. Le chien sautillait en aboyant, croyant qu'ils feraient un autre jeu.

Le maître s'éloigna, il continua d'aboyer et tira sur la laisse, mais celle-ci était bien nouée.

Il ne voyait plus le maître et ce fut alors la panique qui le poussa à aboyer. Il tirait de toutes ses forces sur la laisse qui ne cédait pas. Il appela le maître, ne sentant même plus son odeur. Mais personne n'apparut.

Il aboya longtemps, appelant son doux maître qu'il avait toujours aimé et qui avait été si bon depuis qu'il était un petit chiot. Mais personne ne venait. Il tirait sur la laisse, la mordit, n'importe quoi pour se libérer de cette chaîne qu'il avait toujours respectée bien qu'elle l'empêchait de courir aussi loin qu'il voudrait, en vain. Et personne ne venait encore.

Il pleura, gémit, tenta de se libérer. Personne ne vint jamais.

Et il ne cessa de se demander pourquoi le maître qui l'avait adopté et aimé celui à qui il avait rendu toutes ses attentions était parti pour toujours.



Publié dans C'est ici qu'on parle de moi le 5/09/17 suite à un tag demandant d'écrire un texte sur un sujet de société/un drame actuel qui nous touche

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top