Neige
Il fait froid. C'est affreux. Je remonte la couverture jusque sous mon menton et referme les yeux. Je n'ai plus sommeil mais je n'ai pas envie de me lever. Mes orteils sont gelés, je les sens à peine. L'extérieur ne fournit qu'une faible lumière, entrecoupée des ombres des flocons. Encore une tempête de neige. Super... Et ma cheminée qui s'est refroidie pendant la nuit! Je tend le bras sur le côté et le ramène presque immédiatement sous les couettes, une épaisse paire de chaussettes aux poings. Je les mets et ose sortir une jambe. Je regarde l'heure sur mon téléphone. 14h00. Pile. Je soupire et me lève. Je vais allumer un feu, avant de me rendre dans la cuisine. J'essaye de passer outre mon vertige. Je jette un œil curieux au gros faitout sur buffet. Il y a de la soupe froide dedans. Je le soulève de mes maigres forces et le porte à la cheminée. Heureusement qu'il est presque vide. Quand le feu est bien fort, je sors le crochet et y accroche le récipient. Je le remets ensuite au-dessus du feu. J'approche le fauteuil et me recroqueville dessus. Mon plaid traîne à l'autre bout de la pièce, je n'ai pas la foi d'aller le chercher.
Je suis en train de m'assoupir quand je vois enfin de petites bulles percées la surface. A l'aide d'une louche, je remue précautionneusement l'épais breuvage. Une fois prête, je la sors du feu, j'en verse dans une tasse et mets un couvercle sur le faitout pour garder ce qu'il reste au chaud. Je tourne ensuite le fauteuil pour pouvoir regarder dehors tout en restant loin de la fenêtre. Je profite d'être debout pour aller chercher mon plaid et mon repose-pied. Passant à côté de ma bibliothèque, je ralentis quelques secondes pour attraper mon livre préféré. Finalement, je m'installe. Il y a une petite table, dont on se sert d'habitude pour jouer aux cartes devant la cheminée. Je la pose à côté de mon refuge pour pouvoir y mettre ma tasse sans risquer d'en renverser sur mon livre. La maison se réchauffe, l'air devient plus sec. Le bois craque en se rompant et dégage une odeur divine. Je me rends compte que je n'ai pas allumé la lumière. Souhaitant garder cette atmosphère feutrée et rassurante, je me contente d'allumer une chandelle pour faciliter ma lecture. De toute façon, avec ce temps, on ne distingue plus le jour de la nuit. Pourtant, j'arrive à lui trouver un avantage non négligeable: voilà trois jours que personne n'est venu me voir. Que ça fait du bien, le silence et la solitude, de temps en temps.
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