Le tiroir de la salle de bain
(Mystrade, lemon free, triste au début, Fluff à la fin. Tw mutilation, idées suicidaires, sang, feu )
Quand Gregory Lestrade avait compris les sous entendus de Mycroft sur ce qu'il faisait seul, le soir, quand il n'était pas avec lui, il l'avait mal compris. Et c'était normal, car c'était ce que voulait Mycroft.
Lorsque Mycroft Holmes lui avait fait entrevoir le fait que son jardin secret était fait d'épines, il n'avait toujours pas compris. Et même si il croyait avoir compris au moment où celui-ci lui avait interdit de lui retirer sa chamise, il avait tord.
Ce qui lui échappait, c'est que l'homme politique était prêt à toute éventualité, à un enlèvement sous n'importe quelle forme, à éviter toute forme de disgrâce.
Ce qui lui échappait, c'est que le gouvernement britannique ne pouvais pas permettre à une constellation de coupures d'élire domicile sur son corps.
Non, un Holmes était définitivement plus futé que ça.
Mais il avait raison sur un point. Le corps de Mycroft n'était pas étranger à la douleur.
Gregory ne savait pas, pour le tiroir de la salle de bain. C'est le seul endroit auquel il n'avait touché qu'en surface. Il n'était pas si stupide non plus, il le voyait qu'il y avait un double fond, c'était grossier comme cachette.
Mais cela suffisait. Greg comprenait que c'était le peu de secret que Mycroft gardait encore, sa deuxième grande faiblesse, celle qui était secrète.
Mais voilà. Sherlock venait de sauter d'un immeuble, et il fallait que Greg s'absente un peu pour une enquête. Et il voulait un Mycroft vivant à son retour.
Greg était naïf. Et surtout, il ne l'avait jamais ressenti, cette envie dévorante d'altérer son apparence, le cœur qui se serre à la penser de décevoir ceux qui nous sont aiment.
Il ne savait pas que la coulée du sang, la peau déchirée, les cicatrices, c'est le recours de ceux qui ne trouvent pas d'autres choix, de ceux qui veulent appeler à l'aide.
Greg ne connaissait pas les nuances de souffrances qui vous donne l'envie dechirante de vous en prendre à vous même. Il ne connaissait pas ces nuances, du bleu au rouge. Un tableau merveilleusement cruel.
C'est pour ça qu'il était surpris, quand il ouvrit le double fond à l'aide de la cartouche d'encre d'un stylo* - il avait appris cela grâce une série que personne ne le soupconnerais d'avoir vu, lui et ses cheveux poivres et sel- le pire, c'est qu'il avait raison de le faire.
Mycroft ne manquait pas d'intelligence, mais pour ce qui était de l'originalité... Mycroft n'avait pas vraiment les bases de son monde.
Mais voilà, le tiroir n'était pas ce à quoi il s'attendait, si bien qu'il eut du mal à comprendre. Son esprit si naïf, si nouveau face à ce genre de torture, ne parvenait pas à les arranger correctement.
Comment lui qui n'avait connaissance que d'une seule des centaines de tortures qu'un humain pouvait s'infliger pour se sentir légèrement mieux, l'espace de quelques secondes, pouvait il imaginer l'utilité d'une bougie, d'un briquet et d'une dizaine d'objets fins en métal ?
Il les sortit, un par un. D'abord le petit briquet violet, dont la molette était visiblement usée. Le briquet n'était pas neuf, et Mycroft semblait y tenir. Greg connaissait suffisemment bien Mycroft pour savoir qu'il avait probablement appartenu à Sherlock.
Ensuite, trois chandelles. La première, fondue aux trois quarts, était de la couleur irrégulière des cheveux de l'inspecteur, et dégageait l'odeur de son parfum, légère, embaumante. La seconde, brûlée à la moitié, était d'un rose chewing-gum presque trop courant pour Mycroft, à l'odeur aussi sucrée que peu subtile.
La troisième était d'une teinte que le policier reconnaissait comme celle de Sherlock, et si il pouvait reconnaître l'odeur du parfum de celui-ci, il en distinguait cependant une autre, plus forte, bien plus originale aussi.
Mycroft se les était faite faire sur mesure, et Greg trouvait tout autant attendrissant qu'affolant qu'il y aie une bougie qui le représente.
Il sorti ensuite plein de petits objets, souvent en métal. Des épingles à nourrice de toute tailles, des petites cuillères, des aiguilles à tricoter de tailles variables. La légère couche de plastique qui était censé les recouvrir laissait place à du métal sali, probablement par une flamme.
C'était tout. Et malgré ses nouvelles capacités de déduction - Mycroft avait probablement déteint sur lui, au final- il etait incapable de déterminer leur utilité précise.
Il soupira. La porte s'ouvrit et ses muscles se tendirent. Pris en faute. Mycroft eut à peine besoin de jeter un regard sur lui pour comprendre, et gifla l'air a quelque millimètres du nez du policier, avant de partir avec un visage neutre, composé par l'habitude. A l'intérieur, il s'écoulait.
Greg avait compris. Mycroft n'était jamais violent avec les gens qu'il aimait, mais ce simple geste lui expliquait qu'il avait dépassé les limites. Il s'elança à sa suite, le rattrapa, se stoppa, s'assit sur le fauteuil d'en face, inquiet.
-Mycroft ?
Il l'ignorait, observait comme s'il n'était pas là, et ça faisait mal. Le silence de Mycroft frappait comme une claque. Plus. Il donnait envie de pleurer, de crier, d'hurler. Mais Greg savait qu'il l'avait mérité.
L'homme avait les yeux vides, perdu dans ses pensées. Blessé.
-Mycroft ?
Celui-ci se leva et sortit à nouveau. Furieux. Greg le suivait, quelques pas derière.
-Mycroft...
Ils étaient dans la cuisine. Mycroft attrapa un biscuit au passage et croqua dedans avec rage.
-Mycroft, s'il te plaît... Excuse moi...
Mycroft ne se retournait pas. Il retenait des larmes qui lui venaient par vagues. Pas facile de garder un visage impassible devant quelqu'un qui a dépassé toute les barrières, un exploit que même Sherlock n'avait pas réalisé.
Ce n'était pas comme si Greg pouvait le comprendre, lui qui était si ouvert, si emotionel. Il ne comprenait pas le secret des larmes. Pas cette urgence de ce montrer fort. Mycroft voulait aller dans la salle de bain, seul, et profiter de la douleur lancinante d'une brûlure, mais évidemment, c'était impossible avec l'inspecteur juste à côté.
Mais Greg le suivait encore. Il se dirigea vers sa chambre et ferma la porte derriere lui. Il entendit son amant s'asseoir contre la porte. Sans issue alors. Il soupira et s'assit sur son lit.
-Mycroft... S'il te plaît...
Il ne répondait pas. Il ne répondrait pas. Il serra ses dents jusqu'à ce que ses molaires lui fassent mal, et cligna des yeux aussi vite que possible.
-Je suis désolé... Je voulais juste m'assurer que tu irais bien...
Silence. Le gouvernement britannique détourna les yeux de la porte, puis les couvrit de ses paupières pour en étancher la brûlure.
-My...
Le politique fit semblant de ne pas ciller. Mais dans son fort intérieur, il s'écroulait, et son cœur, enfermé dans la plus haute tour du château, était enseveli sous les décombres.
Une voix au fond de lui le reprimanda. '' Tu agis comme un enfant capricieux Mycroft.'' '' Arrête d'en faire tout un plat, tu savais que ça allais arriver Mycroft. '' '' Tu vas vraiment le laisser prendre le dessus, Mycroft ?'' '' Aimer n'est pas un avantage. '' '' Grandis un peu ''.
La voix s'accapara l'attention de l'homme auburn, qui n'entendait même plus Gregory, qui se confondait en excuses.
Et là, Mycroft ne pouvait pas faire appel ni à Gregory ni à son feu. Le combat se résumait à lui même contre lui même.
Des milliers de problèmes submergeaient son esprit, maintenant qu'aucun de ses supports émotionnells ne faisait son job. Tout ça aurait pu être évité si il n'avait pas repoussé ses problèmes. Mais un homme avec toutes les bonnes réponses, ça n'existe pas.
-Mycroft, Mycroft, Mycroft... Parle moi, s'il te plaît s'il te plaît, s'il te plaît, je suis désolé, désolé, désolé, tellement, tellement, tellement désolé, supplia l'inspecteur d'une voix chevrotante, noyée de larmes.
Coup de fouet. Mycroft fut enfin sorti de sa torpeur. Gregory, son Gregory, pleurait. A cause de lui. Et il ne s'en rendait compte que maintenant.
La voix revint '' tu ne sais pas l'aimer.'' '' N'ouvre pas cette porte, il ne fera que te faire souffrir à nouveau. '' '' Tu ne saura jamais gérer une telle relation. '' ''Il mérite bien mieux qu'un boulet comme toi.''
Mycroft serra ses paupières de toutes ses forces. Ça n'empecha pas des larme de les franchir. Là, tout de suite, il se sentait seul, pas comme un homme en deuil, mais comme un gouffre qui avalait quiquonque s'approchait. Il lui manquait malheureusement la force de franchir les trois petits pas, énormes pour quelqu'un secoué de larmes, jusqu'à la porte.
Il se recroquevilla sur lui-même, pendant que cette part de lui répétait avec véhémence à quel point il était horrible, nocif, inutile. Il voulait de nouveau mourir, et ça ne le surprenait pas.
-M-Mycroft.
La voix de Gregory n'était plus qu'un hoquet, et Mycroft se laissa glisser du lit pour atterrir silencieusement à genoux, par terre. Il aggripa son ventre de ses deux mains, et se recourba sur lui même. Il n'avait même plus idée de comment tout cela avait commencé.
Un long rire cynique s'echappa de sa gorge, rauque d'avoir pleurée, amère de toute cette douleur qui lui revenait en pleine face, meurtrie de ces petites bosses rouges qui tapissaient son corps. Un rire douloureux qui crevait la surface de son cœur, perçant comme l'aiguille qui explose un ballon.
-M-Mycroft ? Tou-tout va b-bien ? Je-je m'in-m'inquiète... Di-dis quelque chose.. Bon sang je suis désolé, désolé, désolé....
Il savait que de l'autre côté de la porte, un homme aux cheveux gris hésitait à ouvrir la porte. Un instant de flottement, d'inquiétude sûrement, et déjà, la porte était grande ouverte, l'embrasure vide, et le corps de Mycroft enserré de deux puissants bras.
Bien sûr, ça ne soignait pas tous les problèmes de l'homme d'état. Guerir, il le savait, ce n'était pas une affaire de beau garçon qui embrassait les plaies sur son corps. Mais cette étreinte, ces bras chaleureux fait d'amour pur, qui voulaient tout à la foi, le réconforter, lui assurer qu'il serait là, l'aimer. Mycroft était retombé amoureux rien qu'à ce toucher qu'il ne savait pas manquer.
Soudain, le silence explosa comme une fenêtre, et des larmes qui s'échappent. Des yeux de Mycroft découlèrent des sanglots puissants, comme le long hurlement d'un enfant qui vient de naître. La première fois depuis des années qu'il exprimait sa douleur.
Il s'agissait d'une sensation presque indescriptible. Cette impression de fierté qui se mêle à la honte d'être trop faible pour supprimer le son, les larmes, la faiblesse. La première goutte de pluie sur un sol aride, qui prends soudainement conscience de sa sécheresse. La première larme d'une personne qui s'est trop battue contre le monde.
Mycroft aurait voulu faire exploser des choses sans avoir besoin de les toucher, comme un héros de livre qui ne contrôle plus ses pouvoirs. Mais, pour cette fois du moins, des sanglots suffisaient.
Il était en colère, honteux, anxieux, et plein d'autres descriptifs. Le Mycroft, plein de désillusions et de blessures, ne ressemblait plus à rien.
Son visage couvert de larmes, mais aussi de bave et de morve, n'avait jamais été dans un état pareil. À ce moment précis, il n'y avait plus d'homme de glace, beau et mystérieux, juste un enfant effrayé, en larmes et en regrets.
Il ne comptait plus le temps, les secondes et les minutes s'egrennaient sans qu'on les compte, libres comme l'homme d'état ne les laissait jamais être. Mais celui-ci avait besoin de l'étreinte réconfortante de l'homme poivre et sel. Il avait besoin de s'agripper à sa chemise et d'y déverser toutes ses larmes contenues pendant trop longtemps.
Lorsqu'il se calma, il s'endormit. Les larmes, les sanglots, c'était trop pour lui. Alors Greg le deshabilla sans le regarder plus que ça, se deshabilla aussi, et glissa leurs deux corps enlacés sous la couverture. Aussi inconfortable que lui soit la position, il dormit en l'enserrant de ses bras.
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Hey, c'est l'auteur (sans blague)
Ce chapitre fait déjà 2000 mots, donc je vous le laisse (ce qui n'est absolument pas du à mon manque d'inspi pour la suite, nooon), la suite viendra euh.... Quand j'aurais fini de l'écrire
C'est donc le chapitre que je sors pour mes 200 abonnés, j'espère que vous avez apprécié
(étant donné que les personnages, toussa toussa viennent de Sherlock bbc, ça m'appartient qu'à moitié)
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