Chapitre 3: Famille Ligato
Les jours défilèrent tandis qu'on m'acceptait peu à peu parmi mes rejetés. Ils étaient tous gentils et accueillant et ne semblaient pas m'en vouloir d'être de la race de ceux qui les avaient maltraités.
Je me rapprochai peu à peu de Lia, mais elle restait très réservée et ne voulais rien dire à propos de son passé. Quand à Tin, il resta tout le temps près de moi, avec toujours le sourire aux lèvres, disant que c'était le meilleur moment de sa vie. Je n'acceptai toujours pas le fait qu'il soit resté dans notre demeure alors qu'il avait un endroit où il serait en sûreté de la méchanceté des Nuas simplement pour ne pas me perdre. De plus, j'avais appris qu'après ma disparition et celle de Tin, Mr.Tynian avait lui aussi quitté la famille. Mais je ne l'avais pas revu depuis.
« Eh oh ! Que ! Tu es dans la lune ? Je t'ai posé une question, me ramena à l'ordre la voix de Tin. Depuis que tu es là, ça t'arrive de plus en plus souvent. Et je ne peux même plus jouer avec toi ! Qu'y a t'il ?
- Rien rien. Ne t'inquiète pas Tin. Quelle était ta question ?
- Pfff... Je me demandai quel métier comptais-tu prendre en tant que Rejeté. Parce qu'il ne faut pas que tu joue les touristes. »
Les métiers. C'était un autre point important de la vie de Rejeté. Dès que tu savais marcher, parler et que tu comprenais l'essentiel de la vie, tu devais être d'une utilité à la communauté dés Rejetés. Mais comme cela faisais depuis pas longtemps que j'étais là, on m'avait fait une exception. Mais je devais vite me trouver un emploi si je voulais rester dans ce groupe et ne pas être retrouvé par les Nuas.
Pour l'instant, je ne voulais faire que médecin. Mais ce grade était trop haut pour quelqu'un comme moi sans expérience déclarée. Tin avait beau me dire que j'étais très fort, qu'il ne pouvaient pas me le refuser, je n'en était pas certain moi même.
« Je ne sais pas, répondis-je. J'aimerais bien être médecin, mais ce grade nécessite la confiance des patients. Et puis quelqu'un s'en charge déjà.
- La confiance c'est pas un problème ! Je te rappelle que pendant 7 ans, tu n'as fais que nous soigner et nous aider. Ils te doivent bien ce poste ! Et si tu parles de Lia, l'infirmière, c'est une débutante. Elle n'a pas ton expérience en vous pourriez travailler ensemble. Aller ! S'il te plaît ! »
Je le regardai. Il affichait un regard suppliant et me tenais les mains. Je levais les yeux au ciel et passais une main amicale dans ses cheveux.
« Très bien mon petit Tin. Mais alors, promets-moi de ne plus risquer ta vie pour moi.
-D'accord ! Mais ne risque alors pas la tienne non plus. »
Je ris et le laissa partir en courant. Il était toujours joyeux et cela ne faisais que me rendre plus heureux malgré la peur que je ressentais de me séparer de lui.
Je partis donc vers l'infirmerie, cet endroit sale où l'on soignait comme on pouvait les blessés. J'y trouvais Lia, toujours à l'œuvre, qui ne m'adressa même pas un regard et un autre Rejeté que je ne connaissais pas. Celui-ci s'avança vers moi et me demanda de reculer pendant qu'il s'occupait des patients.
Je m'exécutais en bousculant un flacon au passage.
Le « medecin » entra dans une colère noir et m'indiqua la sortie. Je jetai vaguement des excuses et sorti, non sans m'en vouloir.
J'attendis dans le couloir, me sermonnant pour ma fébrilité, que les médecins finissent de soigner les gens.
La porte s'ouvrît et le médecin me demanda d'entrer.
« Eh gamin, je ne sais pas ce que tu es venu faire ici à part tout casser mais si tu veux me parler, c'est maintenant. »
J'entrai dans la pièce en hochant la tête et commençai a expliquer :
« Je n'es pas encore trouvé de métier, comme vous le savez, et est donc inutile ici. Alors j'aimerais soigner les gens avec vous. S'il vous plaît. C'est la seule chose dont je suis fort.
- Tu parles d'être fort... tu avais surtout du bon matériel pour soigner. Je veux bien faire des essais avec toi mais à la moindre faute, tu pars. C'est compris ? »
J'hochai la tête et il m'entraîna dans une pièce à côté. Je fus interloqué de trouver que des outils de médecine rouillés ou ensanglantés.
« Ici, c'est l'entrepôt. Ce sont les seuls outils que nous avons pour soigner les gens. Alors tu as intérêt à en prendre soin.
-Vous travaillez vraiment avec cela ? Mais vous n'avez pas peur d'aggraver la blessure ?
- Écoute petit, ici, on travaille avec ce qu'on a. Nous n'avons jamais pu nous procurer d'outils plus adaptés. D'accord nous ne pouvons pas sauver tout le monde. Mais nous n'a gravons rien car nous avons de l'expérience. »
J'avais du mal à le croire. Ces outils étaient vraiment très dangereux et même un expert ne pouvait faire qu'aggraver la situation.
La journée passa. Je ne faisais qu'observer mon « maître » et prendre des notes dans ma tête tandis qu'il pratiquait. J'eus rapidement la nausée face aux hurlements des patients. Beaucoup ne blessures empiraient mais les deux experts ne réagissaient pas. Je ne pouvais rien faire. Lia ne m'adressa pas la parole de toute la journée et je n'en avais même pas envie, trop choqué par ces atrocités.
Mais la journée passée, elle vint me voir.
« Tu comprends maintenant pourquoi je suis si distante avec tout le monde.
-Pardon ?
- Chaque semaine, une poignée de Rejetés meurent suite à nos soins. Nous ne faisons qu'aggraver les choses et les sauvetages sont minimes. Mais le docteur ne veut rien savoir. C'est les seuls outils que nous avons. »
Je la regardai. Elle avait un doux visage empreint de douleur et ça me faisais mal de la regarder. Elle avait dû tant endurer. Des cris, des personnes mortes. Tout ça reposait sur ses frêles épaules tantdis que le médecin restait aveugle. Je demeurai silencieux.
« Tu sais, je n'ai jamais voulu parler de mon histoire à qui que se soit parce que j'ai honte, reprit-elle. Honte de ce que j'ai fais, honte d'avoir causé la perte d'êtres qui m'étaient chers. Mais tu es comme moi. Alors je veux bien te raconter mon histoire. S'il te plaît, ne me déteste pas. »
Je la regardai de travers. C'était la première fois qu'elle se confiait à moi. Et elle voulait tout me raconter.
J'hochai la tête. Jamais je ne pourrais la détester.
« Très bien. Je suis désolée, Quene. »
👩🏻🦰🐱👩🏻🦰
« Lia. Descends s'il te plaît. Tu vas nous mettre en retard ! »
C'était un vendredi comme les autres. Elle sortait le soir avec ses parents pour aller manger au restaurant. Pourtant elle ne rentrerais jamais.
A 15 ans, la jeune Nua n'avait jamais fait de crise. Elle avait toujours été douce avec tout le monde et faisait preuve d'une extrême gentillesse. Sa passion : la cuisine. Elle avait toujours voulu devenir la cuisinière du général, pouvoir cuisiner pour lui à volonté. Qu'il admire son talent. Malheureusement, la vie fit autrement.
Ce vendredi 22 comme tous les autres vendredis, la jeune fille descendit de chez elle en compagnie de sa mère. Son père les rejoindrait sur place. Elles marchèrent côte à côte jusqu'au restaurant merveilleux du vendredi. On les accueilla bien : leur place était toujours réservé pour elles à cette heure-ci. Le père les rejoignit.
« Ma petite Lia, y'a journée s'est bien passé ?
-Oui papa. J'ai sauvé un Rejeté qui allait se faire écraser. »
La famille avait toujours protégé les Rejetés au péril de leurs vies. Mais il fallait éviter d'en parler en public et la jeune fille avait commis une erreur. Ils mangèrent l'entrée. Puis la plat. Mais une fois au dessert, quelqu'un de tout à fait inattendu entra dans le petit restaurant. Un garde du général.
Il s'avança vers la table familiale et se planta devant le père.
« Monsieur. Je vais vous demander de me suivre ainsi que votre femme.
- Qu'il y a t'il ?
- Cet endroit n'est pas adapté pour en parler. Ne discutez pas.
- Je ne peux pas laisser ma fille toute seule quand même.
- Je suis grande papa... déclara la jeune fille, terrorisée que cela puisse mal finir. »
Le père céda et suivi le garde dans la pièce d'à côté en compagnie de sa femme. Des éclats de voix se firent bientôt entendre. La petite Lia ferma ses yeux qui s'étaient embués de larmes. Elle savait que ça allait mal finir mais avait trop peur pour intervenir.
Soudain, un coup de feu.
Le cœur de la jeune fille s'arrêta. Ce n'était pas possible. Mais elle avait compris. Un deuxième coup de feu se fit entendre, suivi d'un hurlement de femme. Lia laissa échapper un couinement glacial et serra les points, les yeux clos. Puis des paroles se ramenèrent en elle.
« Ce que nous faisons peut-être grave. Si on nous découvre, on risque gros. Tu comprends ma chérie ?
- Non papa. On a fait quoi de mal ?
- Rien. Mais pour d'autres, c'est mal. Alors si tu entends un pistolet, part loin et ne te retourne jamais.
- Mais...
- S'il te plaît, fait ce que je te dis.
- Je ne veux pas te quitter.
- Je serais toujours dans ton cœur »
La Nua exerça une légère pression sur son cœur en se rappelant ses paroles, gravées à jamais dans sa mémoire. Le garde allait revenir pour elle. Alors elle se leva, attrapa le sac de sa mère et sorti en courant. Un cuisinier la remarqua et couru à sa poursuite. Mais elle continua, tandis que les larmes déferlaient de ses yeux. Elle ne pris pas compte du temps où elle resta comme cela, a serrer la sacoche contre son cœur, à courir comme si sa vie en dépendait, mais lorsqu'elle s'arrêta, ses jambes semèrent sous son poids. Elle se traîna dans un coin sombre et déversa toute sa peine et sa souffrance.
Les heures passèrent. Elle n'avait plus de larme à verser. Alors elle criait, mais la fatigue pris le dessus sur sa peine. Cette nuit-là, un étrange rêve s'immisçait en elle. L'orpheline se voyait, elle, en train de se transformer en animal : en train de devenir un Rejeté. Mais elle ne faisait plus attention à des détails comme cela. Elle avait trop subi pour cela.
La journée se passa tandis qu'elle marchait toujours devant elle, sans se retourner, dans le vague. Elle sentait des démangeaisons dans tout son corps mais elle en avait cure. Elle préférait mourir. Elle fut soudain interpellée par un cri. Se retournant, elle tomba face à face d'une jeune Nua qui tapait un petit Rejeté. Lia n'avait plus de joie de vivre mais elle ne pouvait rester sans rien faire. Cela lui rappela les paroles de sa mère :
« Bats-toi pour se qui compte vraiment dans ce monde. Bats-toi pour l'égalité des espèces, ma fille. Et prend soin de toi. »
Oui, elle se battrait. Parce qu'elle voulait rendre hommage à ses parents mais aussi parce qu'elle en ressentait le besoin au plus profond d'elle-même.
Le jeune fille s'avança vers les deux enfants. Elle les sépara. La fille lui hurla des insultes pendant que le garçon la regardait sans comprendre.
La petite Nua s'en alla au bout de quelques minutes pendant que Lia entraîna le jeune Rejeté plus loin.
Celui-ci ne cessait de la fixer sans comprendre mais elle continua d'avancer.
« Comment t'appelles-tu petit.
- Euh... Tin... madame... »
Il continuait de la fixer au point qu'elle n'y tint plus :
« Tin, pourquoi me fixes-tu ainsi. »
Il ne répondis pas et s'avança vers elle. Puis il attrapa quelque chose derrière la jeune fille et lui montra sa découverte.
Une queue ! Une queue pendait derrière elle. Lia eut un choc et recula, manquant de tomber à la renverse.
« Vous n'êtes pas une Rejeté, hein , demanda-t-Il.
- Je...
- Vous étiez à moitié Nua et rejeté quand vous m'avez sauvé. Ce n'est pas possible, si ?
- Je... ne comprends... pas... »
Elle ne pouvait y croire. Elle était une Nua. Pas une Rejetée. Mais alors, cela voulait dire qu'elle... s'était transformée.
Précipitamment, l'orpheline mis ses mains a ses oreilles désormais dressées en triangle au dessus de sa tête. Sa chevelure rousse avait disparu, laissant un poil soyeux sur son crâne. Sa longue queue pendait derrière elle et ses mains s'étaient transformées en pattes.
Ahurie, elle ne put regarder Tin dans les yeux et s'enfuit vers une étroite ruelle. Le rejeté la laissa faire, trop jeune pour comprendre, et rentra chez lui.
La respiration haletante, Lia ne cessait de regarder ses pâtes, trop choquée pour fixer autre chose. Elle courut longtemps, ne regardant pas devant elle, manquant de près différents panneaux de publicité. Ses parents, morts at maintenant elle était devenue une Rejeté ? Elle ne voulait plus rien savoir, plus tien endurer, elle voulait se réveiller. Mais ce n'était pas un cauchemar que l'on peut fuir la nuit passée. C'était sa vie, sa réalité.
Quelque chose là percuta de plein fouet et elle tomba à la renverse. Un jeune homme à peine plus jeune qu'elle s'avança vers elle.
« Vous allez bien mademoiselle ? Vous avez eu un méchant coup. J'aimerais bien vous aider mais je suis pressé. Et je risque gros en vous soignant ici même. De plus je suis déjà en retard. »
Il lui tendit tout de même la main et je le regardai attentivement. En étant Nua, cela aurait certainement paru plus romantique. Mais elle était devenue Rejeté. Un monstre qu'aucun Nua ne pouvait aimer. Elle le remercia et il parti. La laissant seule avec son cœur battant la chamade. Mais ce n'était pas le moment de tomber amoureuse et son malheur repris le dessus. Elle continua d'errer, jusqu'à ce qu'elle se sente tirée sur le côté.
Un vieux Rejeté se tenait en face d'elle, l'air sévère. Son pouls s'accéléra. Il le remarqua et posa une main amicale sur ses oreilles, lui grattant la tête comme une vulgaire animal. Pourtant cela avait quelque chose d'agréable et elle ne se détourna pas.
« Ne ronronne pas comme cela, menaça-t'il. C'est juste pour te mettre en confiance. Je suis le chef des Rejeté et j'ai vu que tu avais besoin d'aide. Tu peux très bien refuser mais veux-tu rejoindre nos rangs et vivre en liberté ? Si tu restes comme cela dans la rue, un Nua risque de t'intercepter et de faire de toi son esclave.
- Je... ne comprend pas... pourquoi m'aideriez-Vous ?
- Parce que c'est mon devoir en tant que représentant des Nuas. »
En entendant cela, elle compris qu'elle avait affaire au Rejeté le plus respectable. Elle se mis précipitamment à genoux et le salua. C'était son chef à présent.
« Relève toi. Je ne suis pas comme le général des Nuas, retorqua la boule de poils. Considère moi s'il te plaît comme n'importe quel Rejeté. Alors, ta réponse ?
- Je.... j'ai besoin d'y réfléchir...
- Tres bien. Suis moi. »
Elle ne discuta pas, sachant qu'elle lui devait obéissance. Il l'a mena au Qg des Rejeté où elle choisi de devenir infirmière et non cuisinière des Rejetés. Parce qu'elle voulait devenir aussi bonne que le Nua qu'elle avait admiré pour sa générosité.
🐱👩🏻🦰🐱
« Voilà. Tu sais tout... »
Je restais sans voix, trop choqué par ce que je venais d'apprendre. Elle baissa les yeux. Cela se voyait qu'elle avait honte.
Après quelques minutes, elle voulu s'enfuir mais je l'en empêcha.
« Lia, ce garçon qui t'as relevé, c'était...
- Toi ? Oui. J'en suis persuadé. Mais tu as sans doutes dû oublier ce moment et c'est normal. Je suis désolé de ne pas t'en avoir parlé avant.
- Alors tu... m'aime ? »
Je la regardais dans le blanc des yeux, cherchant à comprendre ce qu'elle ressentait, choqué de savoir cela. Mais sa réaction fut inattendue. Elle éclata d'un rire. Mais il n'était pas honnête. Elle garda les yeux au sol et déclara d'une voix trop forte pour que se soit sincère, ayant l'air de se convaincre soit même :
« Bien sur que non ! C'était il y a un an, j'étais jeune et je suis devenue infirmière seulement parce que je t'admirais. Pas parce que je t'aimais. »
Je levais les yeux au ciel. Elle ne le remarqua pas. Décidément, je ne comprenais pas grand chose aux filles. Une réalité me frappa alors de plein fouet et je m'ecriais :
« Lia tu es géniale ! »
Sans attendre sa réaction, je me précipitai vers un escalier et le descendit a toute allure j'entendis la voix étouffée de Lia derrière moi mais je ne ralentis pas. J'arrivai devant une salle dont la porte portait l'inscription suivante :
Mr le représentant des Nuas.
Entrez sans frapper.
J'ouvrai la porte et tombais nez à nez avec un vieux monsieur intrigué de me voir arriver dans son bureau aussi essoufflé.
« Bonjour jeune homme. Tu dois être Quene, le garçon transformé.
- Oui monsieur. Désolé de vous déranger mais j'aurais une idée à vous soumettre.
- Je t'écoute. »
Je repris ma respiration tandis que Lia me rejoignait, essoufflée. Elle me regarda sans comprendre et salua le représentant.
« Comme vous le savez sans doutes, Lia ici présente s'est transformé en Rejeté à l'âge de 15 ans. C'est aussi à cet âge que je suis devenu un Rejeté. Tout deux nous sommes transformé après une bonne action à une date précise : le 22 mars. J'aurais besoin de savoir, s'il vous plaît, s'il y a eus d'autres personnes dans notre cas. »
Le vieux monsieur rassembla ses mains et réfléchi. Il avait l'air heureux que nous soyons parvenus à cette conclusion.
« Oui jeunes gens. Je connais 5 autres personnes dans la même situation que vous. Et il doit y en avoir plein dans le monde. Malheureusement, nous n'en avons qu'un seul à disposition. Il s'appelle Mr. Tynian. »
J'eus un hoquet de surprise. Mr.Tynian était un transformé ? Lia intervint :
« Je vais le chercher. Je crois comprendre ce que tu veux nous dire Quene. »
Elle me fit un clin d'œil et quitta la salle. Je restai sans voix. Nous étions déjà complices après une semaine. Je savais ce qu'elle ressentait pour moi mais qu'étaient mes sentiments ? Qu'importe, nous avions mieux à faire.
« Mr le représentant, avez vous des documents sur les lignées de Rejetés et de Nuas ?
- Oh, tu veux savoir si il y a un lien de parenté entre vous tous ? Ce serait plausible si vos parents l'étaient aussi.
- Je sais, mais j'aimerais vérifier. »
Il hocha la tête et m'indiqua une petite porte au fond de la salle. Je l'ouvris et me retrouvai face à des millions de livres sur des étagères. Je reculai face à l'immensité de la salle mais ne baissai pas les bras. Lentement, je m'avançais et cherchais des volumes à mon nom de famille : LIGATO
Je trouvais deux volumes à ce nom. En lisant les titres, je failli tomber à la renverse : Lignées de famille des LIGATO et La prophétie LIGATO.
Une prophetie ? J'ouvrai précipitamment le livre et commençai a lire :
Au début du monde, il y avait deux etres : un Humain et un chat. Ces deux espèces se reproduirent pour former trois enfants. L'aîné, le premier enfant, s'appelait Nua. Il était fort et avait l'allure de l'Humain. Mais il avait la ruse et l'égoïsme du chat. Le deuxième enfant s'appelait Ligato. Il avait une apparence Humaine, et son cœur était noble et pur. Il comprenait toutes les qualités d'un être vivant. Le troisième s'appelait Rejeté. C'était l'Humain qui lui avait donné ce nom car il n'aimait pas son apparence et qu'il n'avait pas besoin de lui pour que la vie continue. Rejeté ressemblai au chat de physique. Mais il avait la générosité du chat et la gentillesse de l'humain. Au fil des années, l'humain et le chat mourrut, laissant les enfants orphelins. Nua avait 15 ans, sa petite sœur Ligato en avait 10 et Rejeté en avait 8. Nua se mit à résigner sur la famille. Il affirma qu'il se marierai avec Ligato tandis que Rejeté se ferait toujours plus humilié pour qu'on l'oublie. Mais une chose étrange se passa. A 15 ans, Ligato devint exactement la copie de sa sœur Rejeté. Fou de rage, Nua s'exila. Mais il avait déjà mis enceinte Ligato, qui fit deux jumeaux. Nua se maria avec une humaine tandis que Ligato fit de même avec un humain. Quand à Rejeté, elle ne réussi qu'à se marier avec un chat, rendant sa différence encore plus visible. Les humains et les chatons disparurent, ne laissant que trois espèces. Mais Nua ne voulait pas faire reconnaître les Ligato comme une espèce. Il affirma que le monde comptait deux espèces : Les Nuas et les Rejetés. Les trois dirigeants moururent, laissant leur génération appliquer la règle de Nua. Mais toutes les deux générations, un Ligato se transformait en Rejeté. Il est dit qu'un jour, deux Ligato pourront faire renverser cette société discriminatoire.
Je relus plusieurs fois ce passage, trop choqué pour réagir autrement. Je sentis soudainement une main sur mon épaule. Je n'avais pas entendu quelqu'un entrer. Je me redressais. Mr.Tynian se tenait au dessus de moi, un sourire aux lèvres.
« Tu as finalement trouvé la solution mon garçon.
- Mais... qu'est-ce que cela veut dire ?
- Regarde. »
Il tourna plusieurs pages et lu à voix haute :
« Quand enfin le jour sera arrivé, deux Ligato, main dans la main, sauveront l'humanité du cahot. Une fille et un garçon. Quene et Lia.
- QUOI ? Nous écriâmes en cœur.
- Vous êtes tous les deux les sauveurs de l'humanité. Je suis si fière de toi, mon petit fils. Bienvenue dans la famille Ligato, Quene Ligato et Lia Ligato. Je suis Tynian Ligato. »
Mes pieds se dérobèrent sous moi. Je devais sauver le monde. Je devais rétablir la justice. Et ce, en compagnie de Lia. Nous étions la famille Ligato, la famille des sauveurs.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top