R...

J'ai reçu trois messages différents pour ce chapitre, et j'ai donc décidé de choisir celui envoyé en premier... Merci aux trois participants : _grapucks_, Seanthisme_tif et Xanti_ !

Je marche dans la cour de recréation et j'entends les habituels rires me suivre. Mais cela n'a aucune importance. Parce que je l'ai, ELLE.

Elle est toute ma vie. Elle donne un sens à ma vie. Ma vie d'insultes, de fuites, de moqueries... Ma vie remplie des insultes de ma mère, de son haleine alcoolisée... Ma vie remplie de l'absence de mon père, de sa fuite... Ma vie remplie du harcèlement que je subis de la part des autres élèves, de leurs moqueries... Ma vie remplie autrefois de Son souvenir, de tous les bons moments passés ensemble...

Je ferme un instant les yeux. Je dois oublier et arrêter de me morfondre.

Je regarde un instant mon poignet, et les veines bleues qui ressortent. J'ai envie de les couper. Une horrible envie. Presque irrépressible. Mais j'y arrive.

Parce qu'Elle arrive. Avec ses cheveux blonds et ondulés. Et Elle rit. Un magnifique rire cristallin qui remplit mes oreilles de diamants. Je souris.

J'arrête de regarder ces poignets tentateurs, et je la regarde, Elle. Elle est belle. Elle est magnifiquement belle. Elle est belle à me rendre fou. Elle est belle comme le jour  Elle est belle à mourir.

Mais ce serait la plus belle mort qui soit. Mourir d'Amour.

Elle tourne le visage vers moi, ses sourcils se lèvent un instant, et je détourne le regard, gêné. Elle est trop belle pour moi. Je ne la mérite pas.

Elle passe à côté de moi, et sa veste me frôle. Je frissonne. Un long frisson qui part de l'endroit où le tissu rouge m'a effleuré, jusqu'à mon cœur. Mon pauvre petit cœur qui rate quelques battements.

Je souris comme un extatique sortant d'un manège à sensations forte. J'essaie de réprimer ce sourire, mais trop tard, il épouse mes lèvres et fleurit sur mon visage.

Je me secoue et part vers ma nouvelle classe. Il faut vraiment que je me calme.

***

Je sais enfin ce que je veux faire. Ce soir. Ce soir, c'est sûr. Je veux le faire. Si je ne le fais pas aujourd'hui, j'attendrai la fin de mes jours. J'ai déjà attendu sept ans... Et puis, l'année prochaine, elle sera à la fac de lettres de ces rêves... Et moi je reprendrai la boutique de ma mère.

Alors je me dirige vers elle. Elle est au milieu de ses amies, plus belle que jamais. Elle est belle à me couper le souffle. Elle me chamboule à l'intérieur. C'est mon premier et mon seul amour.

J'ai l'impression que mon avancée dure des années. De longues années, presque un siècle. Je calcule la distance entre chacun de mes pas comme un mathématicien zélé. Je deviens fou. Je me parle à moi-même.

Mes pas se font de plus en plus petits, et mes joues brûlent parce que je sens, même sans la voir, le poids de son regard gris glaçant.

Je me dépêche d'avancer parce que si je ne réagis pas, je vais me dégonfler. Surtout devant toutes ses amies.

J'arrive enfin devant elle. Je suis déjà essoufflé malgré les quelques mètres parcourus.

"Je... Enfin... Euh... Est-ce... Est-ce que je... C'est-à-dire... Je peux te parler ? Je veux dire... En privé ?"

Elle me regarde, une main sur les lèvres. Elle se retient sûrement de rire, et moi j'ai envie de disparaître sous terre. Je devrais mourir de honte.

Mais il ne se passe rien. Alors je lui emboite le pas vers un recoin tranquille. Le plus dur reste à faire. Alors je ne la laisse pas parler, et tandis qu'elle s'adosse contre le mur en briques, je prends la parole en rougissant.

"Écoute... Je sais que tu ne me connais sûrement pas.... Mais moi je te vois. Depuis nos dix ans. Tu te souviens ? Non... Ne réponds pas. Je suis sûr que non."

Au fur et à mesure que mes paroles avancent, je prends confiance en moi. Elle ne dit rien, et cela m'aide.

"Je suis tombé fou amoureux de toi. C'est la vérité. Je devrais te haïr, comme je hais ma famille. Comme je hais mes anciens amis. Comme je hais tous ceux qui m'entourent.
Mais tu es... Spéciale. Magique. Parfaite.
Je pourrais continuer ainsi pendant des heures, mais je crois que tu n'as pas besoin de ma compagnie plus longtemps...
Je t'aime. Voilà tout."

Son rire cristallin retentit, et mes dents entaillent ma lèvre inférieure. Cela n'augure rien de bon.

"Oh mais Aristide ! Je suis lesbienne !"

Râteau.

Merci à _grapucks_ pour sa participation ! (J'ai écrit ce chapitre devant tes yeux ma grande ;))

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