La pluie se fait un peu plus forte encore, et j'enfouis ma tête dans l'oreiller. L'orage est proche. Bientôt, il sera là.

Je déteste l'orage.

Je gémis dans le tissu blanc, et mon corps se crispe sous les couvertures. Je sens le vent. J'entends le vent souffler sur les murs, et je sens qu'ils tremblent. Bientôt, ils s'effondreront. Et moi en dessous.

Je me crispe un peu plus, et finit par sortir de sous les couvertures. J'ai peur.

C'est un fait avéré. Alors pourquoi l'autre abruti dans la chambre d'à côté ne vient pas me chercher ?

Je n'ose pas toquer à sa porte, mais je meurs d'envie de venir le voir. Je veux ses bras autour de moi, je veux ses l-

Non.

Je ne veux rien du tout. Je suis seul, et ça me va très bien.

J'entends le tonnerre gronder. Il approche. Mon corps se crispe encore une fois et mes poings se serrent. J'ai envie de toquer à sa porte... J'en ai besoin.

J'hésite. Je suis devant sa porte, et j'hésite.

Je vois un éclair dans le ciel, et je sursaute dans un glapissement effrayé. Je ne peux plus attendre.

J'ouvre la porte dans un mouvement habitué, et je sursaute quand je le vois de l'autre côté.

Il me regarde, et c'est en voyant son regard gris que je comprends. Il n'a pas besoin de mots. Il nous faut juste un regard.

"J'ai peur" "je sais" "tu allais venir ?" "je t'ai entendu souffrir" "je t'aime" "tu me manques" "je peux ?" "viens là"

Je me retrouve dans ses bras, et plus rien ne compte. Les éclairs peuvent briller, le tonnerre peut gronder, le vent peut souffler, les murs peuvent tomber... Je suis dans ses bras.

Il embrasse ma tempe, et j'ai brusquement chaud. Et j'ai une irrésistible envie de l'embrasser...

Il répond à ce problème, et ses lèvres sucrées se posent sur les miennes.

J'aime l'orage.

Orage.

Merci à Seanthisme_tif pour sa participation !