Il neigeait. Il neigeait et c'était magnifique. Nous étions le sept décembre, et Noël approchait à grand pas.

Tout le monde parlait de ses futurs cadeaux, et chacun imaginait ce qu'il pourrait faire de l'argent de poche amassé pendant l'année.

Mais une jeune fille restait silencieuse. Elle était seule, comme toujours. Et elle le regardait, comme toujours. Elle l'observait, et elle essayait de lire sur ses lèvres roses ce qu'il disait. Et elle souriait quand elle trouvait un mot.

Il était beau.

Elle restait seule, mais elle avait l'air tellement heureuse que personne ne l'approchait.

Puis, la sonnerie retentit et comme toujours elle se dirigea vers les rangs a pas lourds. La réalité l'avait rattrapée.

Elle se mit au fond du rang, se tut comme toujours et suivit les autres. Enfin, surtout lui.

Elle rentra dans la classe et assista au cours avec des yeux absents. Elle le regardait.

Il était beau. Magnifiquement beau.

Elle reprit contact avec la réalité au moment où son professeur principal expliquait le déroulement d'une fête :

"Pour célébrer les fêtes de Noël ensemble, mais surtout parce que vous êtes aujourd'hui arrivés à la dernière année de collège et qu'un bal ne vous ferait pas de mal, nous allons organiser un bal.
Cela sera traditionnel : les garçons invitent les filles... Ou les garçons. Enfin, pour les garçons le smoking est obligatoire ! Oubliez les jeans qui tombent sur les hanches ou les t-shirts. Chemises et cravate obligatoire.

Elle s'imaginait lui en smoking. Cela le rendait parfait.

Il était beau.

Mais ce qu'elle voulait dire, c'est qu'il était beau de cœur. Il n'était pas vraiment beau, enfin elle n'en savait rien. Elle ne s'était jamais posé la question. Elle était simplement tombée amoureuse.

"Il y aura plusieurs jeux organisés donc.
La décoration sera dans le thème bleu et argent. Faites attention aux branches de gui qui sont suspendues au plafond. Vous connaissez la tradition ?
Si vous vous retrouvez sous la branche avec une autre personne, vous devez l'embrasser."

Elle ne suivit plus rien du reste de l'explication. Elle l'imaginait...

Il était beau.

***
Il faisait froid. Mais elle l'observait du coin de l'œil. Il n'avait demandé a personne de venir avec lui au bal. Enfin, pas dans les filles.

Le doute l'assaillit et elle fusilla du regard ses amis rassemblés autour de lui.

Soudain, il se tourna vers elle. Et son sourire était magnifique.

Il fit un pas. Puis deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Sept.

Au septième, il était devant elle. Il était devant elle et il la regardait.

Elle ne respirait plus. Elle n'osait même plus bouger.

"Excuse moi..."

Il ne reçut aucune réponse parce qu'elle était incapable de produire un seul son.

"Je voulais savoir..."

Ses joues rosirent, et la jeune fille sourit.

Il était beau.

Il passa une main dans ses cheveux et reprit :
"Tu... Tu voudrais venir avec moi au bal ?"

Son ouïe avait du lui jouer un tour, elle devait devenir folle. Ou sourde. Ou les deux.

Elle réprima l'immense sourire qui venait à ses lèvres, et répondit avec le peu d'énergie qui lui restait.

"Oui."

Il sourit. Un magnifique sourire qui lui était destiné. À elle.

"À samedi alors."

Ses lèvres arrêtèrent de bouger, il se détourna et revint vers ses amis.

Elle se remit a respirer. Vivement samedi.

***
Elle rajusta pour la énième fois sa robe argentée et s'avança dans la foule. Il n'était pas la. Il n'était pas venu.

Le découragement envahit chaque cellule de son corps et elle alla s'asseoir sur une chaise en plastique inconfortable.

Des corps se tremoussaient sur la piste, mais aucune trace de lui. Il l'avait bel et bien abandonnée.

Elle soupira. Elle s'y attendait. C'était trop beau.

C'est là qu'elle aperçut un costume bleu, et qu'elle le vit. Lui et son sourire.

Elle s'approcha de lui, et quand il la vit il ne sourit plus. Il semblait... Surpris.

Elle regarda sa tenue une énième fois. Elle avait sûrement oublié un truc. Ça devait être ça. Elle se ridiculisait devant lui en plus.

"Tu... Tu es magnifique. "

Oh.... Elle rougit violemment et ne releva pas la tête vers lui. Il était trop beau. C'était impossible. Il ne pouvait pas avoir dit cela.

"Tu es belle."

Il l'avait redit. Il le pensait. Il l'aimait...

Elle releva la tête, et vit la branche de gui.

Puis elle vit ses lèvres roses proches... Très proches...

Et il l'embrassa.

Gui.

Merci à Seanthisme_tif pour sa nouvelle participation !!

Des idées pour le H ?