F...

Ce mot l'avait toujours dérangée.
Il tournait dans sa tête, encore et encore, depuis dix ans.
Depuis que ce fichu prêtre l'avait prononcé.
Depuis qu'il m'a embrassée.

Je marche dans mon allée. Dans notre allée. Mais je préfère oublier que je suis mariée dans ces moments-là.

J'ai trente ans et cela va faire dix ans. Dix ans que j'ai entamé cette vie. Cette vie de femme mariée malheureuse.

Et cela fera sept ans qu'il est revenu dans sept jours. Et dix-sept ans que je suis folle de lui.

J'aurais du l'attendre trois ans de plus. J'aurais du croire à sa vie au lieu de persévérer dans l'idée de sa mort.

Mais j'ai toujours été pessimiste. Et aujourd'hui j'en paie le prix.

Ma mère m'avait assuré que Georges était un bon parti. Qu'il m'assurer ait une vie "bien" de femme comme il faut. Mais je ne pensais qu'à lui.
J'étais jeune, et influençable. J'ai bu ses paroles et je me suis mariée. Et jamais je ne pourrais défaire cette promesse.

Maintenant Georges est au travail, je suis seule à la maison. De l'extérieur, on dirait que je regarde à ma fenêtre, mais je suis là pour vérifier s'il arrive.

Enfin, je vois sa silhouette dans la roseraie. Je me hâte de descendre, je rajuste ma robe, et marche prestement vers le lieu de nos rendez-vous. J'observe sa silhouette de dos.

On perçoit d'ici sa musculature et sa veste marron en daim fait ressortir les longues mèches brunes qui tombent sur ses épaules. Ses longues jambes sont tendues et il semble stressé.

Il se tourne vers moi et tous nos muscles se détendent en même temps. Nous sommes ensemble. Rien ne peut nous arrêter.

J'aimerais qu'il m'annonce que nous partons. Là. Que nous quittons cette vie pleine de souffrance pour une vie rien qu'à deux. Celle dont j'ai toujours rêvé.

Mais il ne dit rien. Il se contente de presser nos deux fronts l'un contre l'autre, de caresser mes doigts, parce qu'il ne pourra jamais sceller nos lèvres.

Je passe mes mains autour de sa taille, et laisse reposer ma tête contre son torse. J'entends son cœur battre fort contre mon oreille gauche. Il bat fort, et cela pourrait sembler désordonné mais cela a un sens pour moi.

J'aime ses battements de cœur. J'aime sa voix. J'aime ses mains sur mes joues. J'aime ses rendez-vous. Je l'aime.

Je le regarde, et je vois tout le bonheur qu'il ressent.
Je vois que lui aussi, il m'aime.

Et ce mot, qui vient me frapper comme un fouet...

Fidélité.

Merci à Seanthisme_tif pour sa 6e participation !

Des idées pour le G ? N'hésitez pas à commenter.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top