Un jeune chasseur de renard vivait dans une maison de pierre et de bois faite de ses propres mains. Celle-ci était dans une forêt reculée de toute population et pollution. Seul le chant mélodieux des oiseaux, le son des feuilles au vent et le craquement des branches sous ses pieds quand il partait à la chasse dans la forêt, illuminée par un soleil levant, circulait dans ses oreilles.

Il lui fallait des heures qui lui semblaient interminables à prendre son mal en patience pour tuer l'animal tant recherché. L'argent et le plaisir de tuer le renard étaient les seules raisons pour lesquelles il pratiquait cet art ancestral.

L'homme n'était pas seul quand il chassait. Il était également accompagné de son fidèle aigle dont il prenait grand soin.

Comme tous les jours, il se réveillait face à ses récompenses qui étaient des têtes empaillées d'animaux accrochés aux murs dans toute la maison. Après avoir prit son petit-déjeuner constitué de bacon et de deux œufs à la poêle il enfilait sa longue et épaisse veste de couleur marron et de ses bottes en fourrure de renard roux et récupérait son arme dans un des tiroirs de la commode de sa chambre. Puis, il partait à la chasse, accompagné de son aigle qui volait non loin de lui. Celui-ci lui servait à repérer l'animal et à éventuellement l'empêcher de s'enfuir s'il fuyait mais c'était rare. Le chasseur était doté d'une grande patience et précision. Le renard n'avait pas encore compris qu'il était en danger, qu'il était déjà mort d'une balle à la tête. Le chasseur n'éprouvait aucune pitié ou culpabilité envers ces animaux. Bien au contraire, il était fier.

Alors que son aigle volait au-dessus de la forêt celui-ci revint à son bras munit d'un gant de cuir pour le protéger de toute intrusion dans sa peau blanche des serres de l'animal. Il venait de repérer un renard. Le chasseur se souvenant de la dernière position de son compagnon dans les airs, il s'y rendit le plus discrètement possible pour ne pas être repéré par l'animal. Il s'immobilisa au moment même où il aperçut ce qui était bien un renard roux au loin, entre les arbres aux feuilles d'automne. Le chasseur se mit en position allongée toujours dans le plus grand silence et visa l'animal dans la lunette de son arme. L'aigle s'envola pour garder un œil sur la proie au cas où, laissant le chasseur seul dans sa concentration.

Le renard se retourna soudainement vers l'aigle qui volait au-dessus de lui. D'un seul regard du renard, l'aigle s'envola en glatissant, perturbé. Le chasseur ne comprenait pas, jamais son aigle avait eu peur d'un renard. Il replaça l'œil dans sa lunette alors que l'aigle s'enfuyait, mécontent. Le renard en profita pour s'échappait.

- Merde. Souffla-t-il dans sa barbe.

Il se releva et retourna à la recherche du renard qu'il ne tarda pas à retrouver au milieu d'un vaste champ. Le renard se roulait gaiement dans les feuilles marrons et oranges. Soudainement, il se leva avec précipitation et se tourna en direction du chasseur. L'animal le fixait de ses yeux bleus, immobile. Le chasseur était repéré. Alors qu'il allait tirer pour en finir avec cette chasse qui l'agaçait, une lumière blanche et aveuglante entoura le renard. Le chasseur fut forcé de fermer les yeux. Puis, en les rouvrant, il fût extrêmement surpris de découvrir face à lui une petite fille rousse avec de petites tâches de rousseurs sur ses joues d'enfant. Instinctivement, l'homme recula de plusieurs pas.

La petite fille ricanait. Elle se moquait de lui.

- Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse. Lui dit-elle calmement avant de courir en direction de la forêt.

L'homme retourna chez lui et se jura de ne plus jamais chasser.