RAPHAËL
Au premier regard, c'était un garçon comme les autres. Il était grand et avec son manteau bleu on pouvait le voir de loin.
C'était un jeune homme calme, il répondait au nom de Raphaël. Un garçon studieux, attentif et sympathique.
Raphaël ne parlait pas fort, on devait souvent lui faire répéter pour comprendre. Seule la vue d'un mille pattes pouvait lui faire pousser un cri.
Mais Raphaël changeait. Il était malade.
Raphaël le calme, le doux devenait un autre garçon.
Sa voix se faisait haute, la tête droite il défiait quiconque le regardant. Il frappait les murs, les tables, les miroirs même !
Il suffisait d'un rien, d'un tout petit rien pour qu'il parte au quart de tour.
Un cadre un peu penché.
Un regard un peu trop moqueur.
Une chaise légèrement bancale... Aussitôt après il déchaînait sa fureur contre ce tout petit rien.
Plusieurs fois, lorsque que je tentais de le retenir, il s'en est pris à moi.
Je me souviens encore de la brûlure de ses coups contre ma peau, de la couleur de mes bleus, et du goût de ses larmes le lendemain.
Pendant ses crises, il était violent, arrogant presque. Il se pensait invincible, alors qu'il ne l'était pas.
Les crises de Raphaël ont toujours existé. Au début il devenait turbulent pendant quelques heures et seulement quelques fois par an. Ensuite c'était chaque mois, puis maintenant chaque semaine presque. Il devint de plus de plus violent au fur et à mesure.
C'est comme si la rage prenait soudain possession de ce corps mince.
C'est comme si cette rage n'était là que pour détruire. Pour détruire les autres, mais surtout lui.
A la fin des chaque crises, il avait l'impression de se réveiller d'un long cauchemar. Parfois il se souvenait d'absolument tout, d'autre fois de rien.
Alors il me prenait dans ses bras en me serrant d'une étreinte désespérée, pleurant doucement. Il me disait de ne pas m'inquiéter, que ça aller être là dernière. Mais non. Jamais.
Je crois que le pire c'était lorsqu'il apercevait la marque de ses poings sur mon corps, et pas seulement le mien. C'était comme un coup de massue pour lui. Il pouvait supporter de voir des débris au sol, des portes abîmées dans la maison, mais jamais nos blessures.
Lors des dernières crises, ce n'était plus seulement la rage qui l'habitait, mais aussi la folie. La dévastatrice folie. Il ne lui fallait même plus de prétexte pour frapper.
Il n'osait plus sortir à l'extérieur ces dernières semaines, de peur de causer des ravages en pleine rue.
Puis tout s'est arrêté.
Il y a fait une tentative de suicide après une crise plus violente que les autres. Il a fait cette crise un jour où ses amis étaient venus lui rendre visite, j'étais à l'autre bout de la maison. A mon arrivée, il était en train de crier contre Alex, la table basse gisait déjà au sol.
Ils n'étaient pas à courant. Pas au courant que leur ami n'était pas normal, ils ne pouvaient pas savoir. Quand Raphaël s'est tourné vers moi, et que j'ai dis quelque mot pour le calmer, il a commencé à me frapper.
Sans Alex et les autres, je ne sais pas si je serais encore en vie aujourd'hui...
Deux jour après, je le trouvais allongé à même le sol, tombé de son lit, une boîte de médicaments à ses côtés.
Maintenant, à côté de lui, j'attends avec impatience. Mes pensées me font hontes, je souhaite qu'il se réveille et qu'il parle de nouveau. D'autre part, j'ai peur qu'il se réveille. Peur que les crises continues. Je n'en peux plus.
Pendant qu'il oscille entre la vie et la mort, j'attends.
J'attends.
Fin
(Nouvelle courte, encore quelques fautes perdues ici et là, désolée. Qu'en pensez vous ?
Oh, une dernière chose, qui raconte cette histoire selon vous ?
Mélissande)
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