Elle
Une robe blanche. Les pieds dans l'herbe fraîche. Elle court.
Elle court sans s'arrêter, pourtant elle devrait. Elle est épuisée.
Un peu de vent. Et du soleil.
Sa peau semble rayonner. Une elfe perdue. Une chasseresse sauvage. Une nymphe magnifique.
Malgré sa fatigue et son coeur brisé, elle poursuit sa route. Impossible de la suivre. Trop rapide. Trop belle.
Une éclipse qui passe, tel un rayon de soleil dans la nuit noire.
Le vent souffle un peu plus. Un peu plus fort. Un peu plus froid. Dans sa robe blanche qui virevolte, elle ne frissonne pas. Merveilleuse.
Les grillons chantent, les oiseaux piaillent, et elle, elle court.
Elle semble insensible au monde qui l'entoure. Le vent. Le soleil. L'herbe. Les oiseaux. Le paysage.
Elle ne voit rien. Elle n'entend rien.
Son coeur bat. Vite. Il est brisé, cassé en mille morceaux. Mais il bat. Elle voudrait qu'il s'arrête. Cependant il continue. Chaque battement lui rappelle son amour perdu. Elle voudrait oublier. Tout oublier.
Alors elle court. Elle est belle quand elle court, mais elle ne s'en doute pas.
Ses cheveux bouclés volent dernière elle, comme des vagues à la recherche du rivage. Et sa robe d'écume blanche accompagne son corps.
Son corps est sauf. Son coeur ne l'est pas.
Le temps s'arrête. Elle court, ignorant l'alerte de la forêt. Oubliant qu'elle fut heureuse.
Encore quelques foulées et c'est fini.
Presque innocemment elle bascule en avant. Sa robe blanche se déploie autour d'elle. Elle ressemble a une marguerite.
La descente.
La chute.
Une pâquerette.
Elle a quitté l'herbe fraîche de la forêt pour rejoindre l'océan.
Ses pieds touchent l'eau en premiers.
Clac.
Puis c'est sa robe qui s'enfonce.
Ses cheveux. Ceux que j'admire tant disparaissent à leur tour.
Il ne reste que son visage à la surface.
Un dernier souffle.
Ses yeux bleus, bleus comme l'océan qui la prend. Bleus comme le ciel où elle fuit. Elle lance un dernier regard.
Et dans sa pupille se grave l'image de celle qu'elle aimait tant. De celle qui un jour lui a brisé le coeur.
Corps brisé.
Coeurs brisé.
Une vague et c'est terminé. L'écume qui vole est pure comme sa robe.
C'est fini. Elle ne reviendra pas.
Fin
(Il suffit d'un peu de soleil pour que je pense à elle.
J'espère que vous aimerez aussi.
Mélissande)
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