T/p contre Hollaye #2

Texte écrit pour un défi posé par ma meilleure amie. La phrase de départ est en gras ci-dessous...

***

Du haut de l'arbre où j'ai grimpé...

...je vois tous les environs. En plissant les yeux, je parviens même à voir la lumière pâlotte du feu de camp de mes poursuivants. Je me demande s'ils savent qu'ils sont sur la bonne piste, ou s'ils to avancent au hasard.

La lune est voilée par d'épais nuages noirs. Quelques rayons parviennent tout de même à éclairer le paysage aride : il y avait une forêt ici, il y a longtemps. Maintenant, il ne reste que quelques arbres décharnés, tendant leurs branches vers le ciel comme autant de doigts griffus. Le sol est sec, rien n'y pousse quand on marche, les restes de cendre de l'incendie forment des nuages tourbillonnants nos pieds.

Je reporte mon attention sun le camp de mes poursuivants. Ile me traquent dans cette forêt fantôme depuis plus de trois jours. Je n'ai toujours pas compris pourquoi. Je ne sais même pas qui ils sont.

Lentement je redescends de l'arbre rabougri Je soulève un nuage de cendre en touchant le sol. Je récupère le vieux sac à dos bleu contenant mes affaires : une tenue de rechange, une couverture miteuse, l'épave de man smartphone, tombé dans la rivière quelques jours plus tôt. Je vérifie que mon fidèle Opinel est dans ma poche et je me remets en route.

La nuit couvre mes traces, la brise nocturne les aura effacées au matin, quand à mes poursuivants se remettront à ma poursuite.

Peu à peu, un épais brouillard tombe sur la forêt, me cachant la vue. J'avance tout de même, bien que je ne vis pas à plus de cinq mètres plus loin. Je veux prendre de l'avance avance sur eux.

Un silence lourd pèse sur le paysage morne. Le bruit de mes pas est étouffé par la cendre. De temps en temps, la forme squelettique d'un arbre calciné surgit devant moi. Ses branches semblent vouloir me retenir.

Ma marche qui au début était régulière se transforme rapidement en course précipitée. Des branches griffues se tendent vers moi, aggripent mes vêtements. Des racines surgissent sous mes pieds, me font trébucher.

La sensation d'être épié me saisit. J'ai beau scruter le brouillard, je ne vois rien.

Soudain, un sifflement fuse sur ma droite. Puis un autre à ma gauche. Un autre derrière. Bientôt, un concert de sifflements retentit autour de moi.

Je tombe à terre, me bouchant les oreilles.

Des formes floues passent à la limite de ma vision. Puis, d'un coup, le brouillard se lève. La scène qui se révèle alors à mes yeux fait s'arrêter mon cœur.

Ils sont au moins cinquante, tous habillés de noir, un poignard à la ceinture. Ils fixent sur mai des yeux cruels, avides de sang. Celui qui semble être leur chef s'avance vers moi, un rictus sadique fend son visage ravagé.

Il se plante devant mai, son haleine putride m'assaillant l'odorat. Il ouvre la bouche, découvrant ses chicots jaunâtres, et crache :

- Tu croyais vraiment nous échapper, petit ?

- Mais... qu'ais-je fait ? je souffle, au bord de l'asphyxie.

- Tu demandes ce que tu as fais ? s'étonne-t-il. Vous entendez les gars ? Il demande ce qu'il a fait !

Les hommes qui m'entourent éclatent d'un rire méchant et ressèrent leurs rangs.

- Ce que tu nous a fait, me souffle le chef dans l'oreille, tu n'as pas besoin de le savoir.

J'entends un chuintement mais avant que je comprenne sa signification, une douleur aiguë me transperce la hanche. Je sens mon propre sang me couler sur la jambe, le poignard qui tourne dans la plaie.

Je suffoque, l'air ne parvient plus à mes poumons. Ma vision se trouble, un voile noir passe devant mes yeux.

-Je suis Hollaye, murmure-t-il, et je suis le dernier être vivant que tu vois.

Je n'ai pas le temps de réagir que Hollaye sort le poignard et le replante dans mon flanc déchiqueté.

La douleur me submerge, je sens plus rien, n'entends plus rien. Ne vois plus rien.

Lentement, douloureusement, je sombre dans l'abîme sans fond de la mort.

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