2 - Overdose

Mardi 26 décembre

TW : suicide

     Il pleut. Dehors, dans la rue grise et triste, un homme marche, se dépêche de rentrer chez lui. Il n'a pas de parapluie, juste un manteau et une capuche qui le protègent tant bien que mal.
     Il pense à ce moment où il va rentrer chez lui. Retrouver sa femme, faire la cuisine, se poser boire un thé puis regarder la télé après avoir fait un brin de ménage. Les discussions sur son travail et ses projets.
     Il pense à la dépression de sa femme, Madeleine. Elle a été diagnostiquée il y a deux semaines à peine, et son état ne va pas en s'arrangeant. En soupirant, il songe à ces nuits de pleurs, de vide et de ressentiment, où il doit calmer sa femme à la manière d'un enfant, parce qu'il ferait tout pour elle, pour qu'elle soit heureuse.
     Il sort de sa rêverie et franchit le pas de sa porte. Enlève son manteau, ses chaussures. L'appelle.

- Madeleine, je suis rentré !

     Pas de réponse. Peut-être est-t-elle sortie ? Bien que ça fait plusieurs semaines qu'elle refuse de voir quiconque.

- Madeleine ?

     Il monte les marches craquantes de l'escalier en bois, qui à chaque pas semblent gémir sous son poids. Ouvre la porte de la chambre.
     Sous ses yeux, sa femme, allongée sur le lit, avec l'air et l'expression froide d'un fantôme. Par terre, une boîte presque vide de somnifères, renversée, comme si quelqu'un l'avait fait tomber.

- Madeleine ? demande l'homme d'une voix tremblante.

     Il l'approche, pose une main sur sa joue, se dit qu'elle doit dormir, qu'il suffit d'un peu de bruit pour la réveiller. Sa peau est aussi froide que les flocons de neige qui virevoltaient dehors il y a trois jours.
     Il déplace ses doigts tremblants vers sa bouche, tente de vérifier si elle respire, elle respire forcément, ce n'est pas possible autrement. Pourtant, aucun souffle ne sort de son corps froid.

- Madeleine... réponds moi...

     Il la secoue, réalise. Hurle.

- MADELEINE !!

     Le désespoir s'empare de lui et le fait basculer. Il ressent toute sa douleur en lui. Ses larmes ne s'arrêtent plus.
     Il abandonne, comprend. Ce n'est que maintenant qu'il remarque le papier posé sur la table de chevet, en évidence. Il s'essuie rapidement les yeux, car il y voit trop flou, ouvre le papier plié. Lit.

Je t'aime.

     L'homme tombe à terre. Et hurle en silence.

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