Je sais que ce texte ressemble en partie au précédent, il m'avait servi de "brouillon" pour celui ci, pour un concours.

Cordélia planchait sur sa rédaction de français, installée à son bureau. Son sujet était "Que vous arrivera-t-il après votre mort ?" et elle n'avait aucune inspiration. Sa feuille de brouillon était encore vierge. Mordillant le bout de son stylo, elle espérait une illumination. Le temps passait, alors elle décida de commencer un texte, l'inspiration arriverait au fur et à mesure.

"Après ma mort, j'irai en Enfer. Ma maison sera faite de flammes, je me brûlerai tout le temps. Le matin, je me ferai réveiller aux aurores par des démons tapant des casseroles entre elles. Bien sûr, je me passerai de petit déjeuner. Ensuite, je me verrai torturée ; écartelé, brûlée, noyée, sans pouvoir espérer que la mort vienne me délivrer..."

Cordélia leva son stylo et réfléchit quelques instants. Brusquement, elle barra entièrement son brouillon et sortit une nouvelle feuille. L'Enfer ne l'inspirait pas assez, elle allait se retrouver au Paradis.

Elle commença à écrire son nouveau texte :

« Après ma mort, j'irai au Paradis. J'habiterai dans une petite maison de nuages roses au bord de la mer. Le matin, je me lèverai à l'heure que je voudrais, que ce soit six heures ou midi, je prendrai mon petit déjeuner si ce n'est pas trop tard, je prendrai un verre de lait et une chocolatine (nda: ou pain au chocolat (ou feuilleté au chocolat)). Ensuite j'irai voir Mamine et, s'ils sont déjà morts, mes parents. À midi, je mangerai avec eux des repas délicieux ; pizzas, ravioles, tartes, que des bonnes choses et des pâtisseries sucrées en dessert. Je pourrai manger autant que je veux, tout ce que je veux. L'après-midi, je ferai de la pâtisserie, je lirai, je verrai peut-être des amies ou je me promènerai dehors. Il y aura une multitude de fleurs magnifiques et des lapins, des écureuils, des oiseaux,... Je ne connaîtrai que le bonheur pour compenser le malheur... »

Non, non et non, ça n'allait pas. Elle manquait d'idées, elle ne pourrait pas finir ce texte là. Une idée, une idée... oui ! La réincarnation ! Elle sortit une feuille, il ne lui restait plus beaucoup de temps, elle devait se dépêcher.

« Après ma mort, je me réincarnerai en chat, je me vois bien avec le pelage brun et les yeux verts. Mes maîtres me choieront et m'appelleront Artémis. J'habiterai dans une grande maison en bordure de ville et je pourrai courir dans l'immense jardin après les écureuils et les oiseaux. Il y aura une petite fille dans la maison et le soir, je pourrai me coucher au bout de son lit... »

Pourquoi elle n'y arrivait pas ? Peut-être qu'elle pourrai ajouter des détails à son texte sur le Paradis, son arrivée par exemple. Elle récupéra donc sa seconde feuille et recommença à écrire.

« Après ma mort, j'irai au Paradis. Je passerai d'abord par le Purgatoire pendant 128 jours. Là-bas, je vivrai dans un petit appartement, tout gris, sans aucune décoration. Je me lèverai à 7 heures, je prendrai un petit déjeuner simple, je travaillerai toute la matinée, puis, à midi, j'irai manger à la cantine. On aura l'après-midi libre, j'en profiterai pour lire et écrire. Le diner sera à 18 heures 30 pour qu'on puisse se coucher à 20 heures, l'extinction des feux étant à 21 heures.

À la fin de mes 128 jours de Purgatoire, j'obtiendrais l'autorisation de rejoindre le Paradis. Là-bas, j'aurai juste à faire un vœu pour obtenir ce que je veux, dans la limite du raisonnable. Personne n'aura à travailler, et on n'aura pas besoin d'argent.

J'habiterai dans une petite maison de nuage rose au bord de la mer. Le matin, je me lèverai à l'heure que je voudrais, que ce soit six heures midi, je prendrai mon petit déjeuner si ce n'est pas trop tard, je prendrai un verre de lait et une chocolatine (nda: ou pain au chocolat ou feuilleté au chocolat). Ensuite j'irai voir Mamine et, s'ils sont déjà morts, mes parents. À midi, je mangerai avec eux des repas délicieux ; pizzas, ravioles, tartes, que des bonnes choses et des pâtisseries sucrées en dessert. Je pourrai manger autant que je veux, tout ce que je veux. L'après-midi, je ferai de la pâtisserie, je lirai, je verrai peut-être des amies, je me baignerai ou je me promènerai dehors, je ferai ce que voudrais. Il y aura une multitude de fleurs magnifiques et des lapins, des écureuils, des oiseaux,... Je ne connaîtrai que le bonheur pour compenser le tout malheur que j'aurais connu dans ma vie. »

Elle relut une dernière fois son texte, elle n'avait plus le temps de recommencer pourtant elle froissa sa feuille. Elle sortit une dernière feuille de son sac sur laquelle elle n'écrivit qu'une seule phrase : "Rien, après ma mort, je me ferai enterrer mais je n'aurai pas d'autre vie, de réincarnation, de Paradis, d'Enfer." Elle posa le point final. Elle entendit la sonnerie, alors, son professeur ramassa son texte et la laissa sortir de la salle.