Ma fille, ma planète

Les cheveux au vent, Astraía observe depuis sa planète sa plus belle création, la Terre.

Elle faisait partie des Dimiourgoí, créateurs, ils étaient chargés de créer l'univers, chaque planète, chaque étoile, chaque comète, chaque grain de poussière; tous les éléments qui le construisent. Pour rien au monde elle n'aurait changé de place, elle trouvait merveilleux de créer quelque chose, de se sentir utile. Astraía était une jeune ange qui adorait aider et participer. Rien que la voir pouvait nous aider d'ailleurs, elle apportait la joie de vivre avec elle et son sourire aussi lumineux que le soleil. Et pourtant, ce soir, Astraía semble triste. Ses grandes ailes d'ordinaire d'un blanc éclatant sont aujourd'hui ternes. Ses grands yeux azurs semblent retenir un océan de larmes et ses longs cheveux roux, habituellement relevés en un chignon, retombent tristement sur ses épaules.

Les ailes déployées, elle observe depuis sa planète son plus grand regret, la Terre.

Elle a mis tout son amour, une grande partie de son âme, un morceau de son cœur et un petit bout d'elle même dans cet astre, elle le considérait comme sa plus grande réussite.
Il n'était pas comme Neptune, Mars ou n'importe quelle planète du système solaire qui lui a été confiée, elle le sentait et voulait donc lui offrir le meilleur.

Elle lui avait d'abord offert l'eau à l'état liquide, mais ce n'était pas suffisant, la planète méritait plus, alors elle lui avait fait don de la vie.

Peut-être était-ce sa plus grande erreur.

Elle l'avait vue, lentement évoluer, passer des larves aux dinosaures puis aux humains. Elle s'était sentie si fière d'eux, elle s'était dit "La Terre est parfaite maintenant".

Malheureusement, les humains ne voyaient pas la Terre comme elle la voyait, ils ne voyaient pas tout ce qu'Astraía avait fait pour eux, ils ne voyaient que ce qu'ils pouvaient en tirer et l'argent que ça rapporterait.

Elle les avait vus se battre pour des raisons futiles ou idiotes, elle les avait vus tuer des animaux sans raison, elle les avait vus réduire en esclavage des Hommes à cause de leur couleur de peau, elle les avait vus tuer des Hommes pour des histoires de religion, elle les avait vus brimer des femmes...

Mais elle les avait aussi vus inventer des choses merveilleuses comme les livres ou l'art, qui l'impressionnaient comme les téléphones,... et le plastique. Au début, elle en avait été époustouflée; ce qu'ils arrivaient à faire avec du pétrole, mais petit à petit, ils se sont mis à l'utiliser pour tout et pour rien, sans y faire attention, puiser, puiser, puiser plus de pétrole pour créer plus, plus, beaucoup plus de plastique. Ils saignent et étouffent la planète, sa planète, sa fille.

Les larmes aux yeux Astraía regarde son enfant, son bébé mourir à petit feu comme on voit son enfant touché du cancer, l'espoir de guérison est faible mais existe. Et comme une mère devant son enfant malade, Astraía sera là pour lui éponger le front quand elle ira mal mais sera aussi là pour débrancher la machine s'il n'y a plus d'espoir de survie et sera là pour pleurer sa fille, sa planète.

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