Adieu
Jeudi 12 janvier 2017
Chères "amies",
Puis-je encore juste vous nommer comme telles ? Alors que vous semblez m'avoir oubliée ? Enfin bon, j'ai juste une question pour vous même si je doute que vous preniez la peine de me répondre. À quoi ça sert de continuer ? Dites-moi, répondez, s'il vous plaît,... Ah non, c'est vrai, me rpondre prendrait trop de temps. Je vous épargne d'avoir à me poser la question, oui j'existe, non je ne vais pas bien, mais c'est pas comme si ça vous intéressait.
Bien sûr, vous ferez semblant de pleurer, vous direz que vous ne comprenez pas, que j'étais normale, mais avez vous seulement essayé de voir plus loin que les "ça va" ? Hypocrites ! Ces deux petits mots ne veulent rien dire, tu peux être malade à en crever que tu diras la même chose ! Vous étiez sensée être mes amies, vous auriez dû voir que mes sourires n'étaient pas sincères, même Gabriel a vu que j'avais un problème mais vous non.
Et vous les parents, ma famille, quelle c**nerie! Trop occupés à vous disputer pour me remarquer pleurer. Oui je suis discrète mais et alors !? Mon frère crie pour se faire remarquer, moi je ne sais pas faire ça, vous auriez pu essayer de faire attention à moi.
J'espère que vous regretterez, que vous vous en voudrez.
Adieu,
Anna
P-S j'ai commencé ma lettre par "Chères" mais vous ne m'êtes plus chères du tout
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Je pose délicatement mon stylo sur mon bureau, me lève et dépose ma lettre sur mon lit. Je sors de la maison sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller ma famille. Une fois dehors, je me met à courir. Je cours jusqu'à la promenade. Là, je regarde la mer, apaisante, la lune se reflète sur l'eau, elle m'attire.
Je me déchausse et ôte ma veste. Je met un pied dans l'eau, elle est froide mais je continue d'avancer sans m'arrêter. Un pied devant l'autre.
Quand l'eau m'arrive vers la taille, je me mets à songer à ce qui m'arrivera après la mort.
Si je crois en Dieu, j'arriverai sûrement aux enfers. Il parait que se suicider est un péché mais alors j'aurais eu une vie pourrie est une mort nulle aussi. Où est le bonheur dans tout ça ? Et puis comment être en enfer peut être pire que ce que j'ai déjà vécu, ma vie entière a été un enfer !
Ou alors, peut-être, il aura pitié de moi, dans ce cas là, je me retrouverai au paradis, je pourrai profiter enfin de la vie, je connaîtrai l'amour, le bonheur simple et pur, plus de mensonges et de haine, un rêve que je sais bien inaccessible.
L'eau m'arrive maintenant au menton, je suis frigorifié, pour ne pas penser au froid je continue mes élucubrations.
Si je décidais de croire en la réincarnation, j'espèrerai me réincarner en chat; ils sont libres, choyés, nourris et câlinés. Ce serai formidable.
Mais je ne crois ni en Dieu, ni à la réincarnation, une fois que je serai morte, je serai morte, rien de plus, pas de Paradis ni d'enfer ou de réincarnation.
Ma tête est entièrement sous l'eau maintenant mais je continue d'avancer.
L'air commence à me manquer et mes poumons me brûlent. Je peux encore faire demi tour, changer d'avis mais je ne le fait pas.
J'arrête de marcher, je suis bien, mon esprit devient cotonneux, je peine à penser. Je cherche quelque chose à regretter, qui me manquera mais je ne vois rien. Alors je lache prise.
Tomber,
Sensation de liberté
Toujours plus profond,
Quitter cette pression.
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