Nouvelle #2

Le samedi c'était le jour où on avait l'habitude de se voir au parc. Mais 10 ans après nos habitudes on bien changées. On mangeait des glaces en été, et l'hiver était réservé à nos batailles de boules de neige. Quant aux samedis de printemps, je les passais à ramasser les fleurs et lui se moquait de moi, et ne participait jamais à cette activité de fifille.

Les samedis actuels, je les trouve beaucoup moins intéressants, surtout depuis qu'on s'est perdu de vu.

Je les passes à travailler (je n'aurais jamais imaginé que mon travail puisse me prendre autant de temps auparavant), quand j'ai le temps je sors avec mes enfants.

Et parfois, je me prends à repenser à ces samedis d'enfance. Je suis forcée d'admettre qu'il me manque. Que ce soit son sourire ou sa façon de parler, tout me manque chez lui.

Mais c'est temps-ci c'est différent, je pense à lui tous les jours, toutes les heures à tous les instants. C'est à cause de la lettre, je pense.

Elle est arrivée il y a une semaine. Il n'y avait pas de nom d'expéditeur, ni de signature. Juste des indices qui m'ont permis de l'identifier.

Il avait disparu comme ça, du jour au lendemain. Je m'en suis rendue compte un samedi évidemment. J'étais là, sur le banc où on se rejoignaient habituellement et je l'ai attendu. Je l'ai attendu deux heures avant de comprendre qu'il ne viendrait pas.

D'ordinaire, il m'envoyait un message pour me prévenir que je devrai passer ce samedi seule. Mais là non, rien du tout. Même quand c'était moi qui tentais de le joindre : aucune réponse.

La semaine après ce samedi on ne s'est pas vu non plus. Je l'ai cherché dans notre lycée : mais rien.

Je devais me rendre à l'évidence soit il était très bien caché, soit il était parti. Dans les deux cas ce départ précipité m'attristait.

Mais aujourd'hui, il était de retour dans ma vie. Pourquoi a-t-il attendu dix ans avant de renouer contact ? Pourquoi n'était-il pas venu plutôt ?

Dans sa lettre, il m'invitait à le rejoindre à 14 heure dans le parc de notre enfance. Il disait que ces samedis lui manquaient, qu'il voulait manger des glaces et faire des batailles de boule de neige, et surtout qu'il regrettait ne pas avoir cueilli de fleurs plutôt.

C'était aujourd'hui. C'était samedi. Je devais choisir entre jeter la lettre de cet ami du passé où le rejoindre.

À 15 heures, j'étais toujours là devant ma porte d'entrée, la lettre dans une main pendue au dessus de la poubelle, l'autre main fermement accrochée à la poignée. Je ne savais pas quelle décision prendre.

Mais soudain : on toqua.

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