"Tu m'as vraiment réveillée pour ça ?" ais-je soupiré avant de me redresser, étirant mes bras au dessus de ma tête, lâchant au passage un autre baillement.
"Bien sûr ! Je suis sûre que Mett-" a-t-elle commencé, mais je l'ai interrompue, devinant ce qu'elle s'apprête à dire.
"Je suis sûre que Mettaton et Napstablook seraient contents de te voir !" ais-je fait en imitant la voix de la brune qui fronça les sourcils avant de détourner le regard.

Je me suis contentée de sourire, quelque peu amusée par sa réaction, puis je me suis levée du canapé. Je sais très bien que même si je ne veux pas venir avec elle, Frisk trouvera un moyen quelconque de me faire bouger mes fesses pour que je la rejoigne. Et puis si je reste ici, je ne vais que glander, rester à ne rien faire en fixant un mur. Dans la maison de Sans en plus. Et je le déteste. D'ailleurs, tant mieux puisque c'est réciproque. Rien que de le voir, ça m'énerve.
Frisk n'attendit pas longtemps pour me prendre par le poignet et me tirer avec elle, d'abord en dehors du salon, puis en dehors de la maison, tandis que les deux frères nous disaient au revoir.
Quand nous sommes sorties de la maison, j'ai grimacé. Je n'aimais pas traîner dehors, et en plus avec ce soleil qui tapait sur ma peau, je trouvais ça insupportable. Je préférais de loin Snowdin. Pourquoi ne sont-ils pas restés sous terre ? C'était beaucoup mieux ! Alors que la brune semble ravie du temps qu'il y a, je faisais la gueule. Et j'ai continué à tirer la tronche jusqu'à ce qu'on arrive finalement devant la maison des deux cousins. Il semblerait que désormais ils ne vivent plus dans deux maisons séparées.
L'humaine a toqué quelques coups à la porte et, avant même que cette dernière ne s'ouvre, j'ai pu entendre le robot à l'intérieur.

"OOOHH ! De la visite ! ♡" s'est-il exclamé.
"A-Attends... Je n'ai pas fini mon sandwich....." a répondu Napstablook, je crois.
"Tu le finiras plus tard, darling !"

J'ai pu entendre Frisk lâcher un faible rire avant de me regarder du coin de l'oeil. Je n'ai pas changé mon expression pour autant et ai simplement attendu qu'on nous ouvre, ce qui n'a pas tardé à arriver. Devant nous est apparu Mettaton sous sa forme EX (qui devait être beaucoup plus facile au quotidien que sa forme de boîte de conserve), le sourire aux lèvres. Il a posé ses yeux sur la brune, puis sur moi, étirant son sourire.

"Oh mon dieu !" s'est-il écrié avant de me prendre dans ses bras. J'ai commencé à me débattre et à tenter de m'extirper de son emprise, mais ses composants étaient trop solides et lourds pour moi. "Chara ! Ça fait tellement longtemps ! On a cru que tu étais morte, darling ! Qu'est-ce que tu nous as manquée ! ♡"

Après avoir abandonné l'idée de m'échapper, je me suis forcée à sourire au robot, même si comme je m'y attendais, mon sourire n'avait rien d'amical. Malgré ça, il a semblé satisfait que j'ai fait cet effort.
Il n'a pas tardé à me reposer au sol, passant une de ses mains dans mes cheveux avant de nous laisser passer par la porte. À moitié caché derrière cette dernière se trouvait un petit fantôme. Enfin, petit par rapport à Mettaton, mais il faisait une bonne dizaine, peut-être même vingtaine, de centimètres en plus que moi. Vous l'aurez deviné, ce n'était autre que Napstablook.

"Oh... Chara..... Ça fait longtemps, oui.... j'imagine que tu m'as oublié......" a-t-il dit d'une voix tremblante.

J'ai voulu répondre mais Frisk me donna discrètement un coup de coude, ne détournant pas un seul instant son regard pour ne pas que Mettaton ou Napstablook ne se doute de quoi que ce soit. J'imagine que la brune avait deviné ce que je voulais répondre. J'aurais aimé dire, juste pour l'ennuyer, qu'en effet je ne me souvenais plus de lui. Mais, hey, j'ai bien le droit de le dire non ? Ce n'est pas elle qui va m'en empêcher.

"Nan, je me souviens plus de toi." ais-je donc lâché avant de croiser les bras contre ma poitrine.
"O-Oh..... Je le savais... C'est rien...."

Alors que j'allais m'avancer pour rentrer dans la maison, fière de moi, je me suis sentie incapable de bouger. Mettaton me reprit dans ses bras avant de me lâcher et de rentrer à nouveau chez lui en marche arrière, comme si nous étions en train de remonter le temps.
Quand le temps a repris son cours normal, et que je me suis à nouveau retrouvée devant la maison des deux cousins, la porte à nouveau close, je me suis tournée vers Frisk, fronçant les sourcils. Je sais déjà ce qu'elle a fait. Et c'est de la triche.

"Tu as rechargé la partie, hein ?" ais-je demandé d'un ton agressif.
"Oui. Tu n'as plus le droit de faire du mal dans ma timeline." a-t-elle répondu, un large sourire collé aux lèvres.
"C'est ridicule."

Énervée, et ne tenant pas à rester ici, j'ai essayé d'à mon tour recharger la partie pour revenir chez Sans et Papyrus. Finalement, passer la journée dans le canapé me semblait être une bonne idée.
Alors que j'essayais de recharger ma partie, l'humaine me fixait d'un air curieux, mais pour la première fois, je n'arrivais pas à atteindre mes fichiers. J'ai réessayé, toujours rien. Encore une fois peut-être ? Non. Ca ne veut toujours pas. J'ai alors serré les poings et me suis retournée vers ma cadette.

"Bon. Qu'est-ce que tu as fait à mes fichiers ?" ais-je d'abord demandé le plus calmement possible.
"Quoi ? Je n'ai rien fait."
"...Est-ce que tu sais pourquoi je n'arrive pas à recharger ma partie ?"
"Tu ne sais pas ?"
"Si je le savais je ne te poserais pas la question, idiote." ais-je grogné.
"Tu es dans ma timeline. Et ma timeline, c'est ma partie. Comme c'est ma partie et que tu es maintenant dedans, tu ne peux pas recharger la tienne."