Désarmée.

Une fois face à Frisk, je l'ai fixée d'un regard assassin. Si je n'ai pas mon couteau, la seule personne ayant pu me le prendre était la brune. Qui d'autre sinon ? Mais je ne dois pas m'énerver. Il ne faut pas qu'ils me voient péter un plomb. J'ai alors longuement inspiré avant de souffler l'air de mes poumons. Agis comme le ferait cette idiote d'humaine. C'est ce qu'il me semble de mieux à faire.

"Frisk, c'est toi qui a mon couteau ?" ais-je lentement demandé en la fixant toujours dans les yeux. Elle a hoché négativement la tête. Elle ment, ce n'est pas possible autrement, et cette pensée m'énerve d'avantage. J'insiste alors. "...tu es sûre ? Je ne le trouve nulle part." À nouveau, elle a répondu négativement.

J'ai froncé les sourcils. Pourquoi me ment-elle ainsi ? Elle n'a pas le droit de me voler ce qui m'appartient. Ce qui est à moi est à moi, et ce pour toujours. La brune m'a sourit, comme elle en a tant l'habitude, mais cette fois, ça me met hors de moi. Prise donc d'une soudaine colère, j'ai serré les poings avant d'en lever un, menaçant l'humaine.

"TU VAS ME DIRE OÙ IL EST ?" ais-je crié après elle.

J'ai entendu Toriel se rapprocher, tandis que Frisk lève une main pour tenter d'attraper mon poignet et stopper ma future action. Bien évidemment je n'ai ni laissé la brune faire, ni laissé le temps à Toriel d'arriver vers moi pour m'arrêter. J'ai donc rapidement abattu ma main contre le visage de l'humaine.
Enfin, c'est ce que j'étais censée faire, mais ma main refuse de bouger, figée. Non en fait, mon corps entier refuse de bouger. Il ne veut plus m'obéir.
Du coin de l'oeil, j'ai aperçu la femme chèvre rejoindre Frisk pour la prendre dans ses bras, étant donc désormais en plein milieu de mon champs de vision. Ca m'énerve. Oui, beaucoup de choses m'énervent. Alors que je suis persuadée de rester immobile pendant encore un moment, je sens mon corps se soulever avant de se faire vulgairement jeter quelques mètres plus loin. Heureusement, ma chute a été ammortie par un buisson et je n'ai perdu que quelques petits points de vie.
Il n'y a qu'une seule personne à pouvoir faire ça et je sais exactement qui c'est. Ayant retrouvé ma capacité à me mouvoir, je suis rapidement sortie du buisson, ignorant les quelques petites blessures que j'ai. Presque immédiatement, je suis partie dans la direction de Toriel et de l'humaine. Alors que je suis sur le point de poser ma question, une voix m'interrompt.

"Hey, gamin. As-tu oublié comment accueillir un nouvel ami ?"

Ma peau a frissoné. Je sais exactement à qui appartient cette voix et cette ligne de dialogue. Ce n'est autre que...

"Saaans !" s'écrie la brune, souriante, avant de foncer vers le petit squelette. Ce dernier a sorti les mains de ses poches pour prendre la jeune fille dans ses bras. Mais il a gardé ses yeux -ou plutôt ses orbites- rivés sur moi. Si seulement j'avais mon couteau. Comprenant que je ne compte pas répondre à sa question, il baisse les yeux vers Frisk et lui sourit -même si sourire ne semble pas être un choix pour lui à cause de son énorme sourire permanent-.

"Quoi d'neuf petite ?" a-t-il demandé à l'humaine. "Je vois que t'as ramené une amie."
"Mh !" elle a hoché positivement la tête. "Et je ne suis morte que deux fois avant de la ramener !"
"Que ?" son expression s'est assombrie, la faible lueur blanche de ses yeux a disparu tandis qu'il a levé la tête vers moi. "Eh bien, je pense que ton amie devrait faire un peu plus attention à ses pulsions meurtrières si elle ne veut pas passer un mauvais moment en ma compagnie." Puis, ce qui lui sert de pupilles est revenu dans ses deux orbites.
"Sans, oh mon dieu !" s'est écriée Toriel en nous rejoignant. Elle est bizarrement venue chez moi au lieu d'aller près de Sans et Frisk. "Fais attention, tu aurais pu la blesser ! Ma pauvre Chara..." et sur ces mots elle s'est accroupie en face de moi, m'adressant un sourire se voulant réconfortant.

Premièrement, je n'ai nullement peur du squelette. J'ai mes sauvegardes pour me sauver (oooh le jeux de mots sauvegarde/sauver), et je sais déjà en quoi consiste son "mauvais moment" en sa compagnie.
Deuxièmement, je ne suis pas à Toriel. D'où se permet-elle de dire que je suis à elle ? Je n'appartient à personne d'autre que moi et éventuellement à mon couteau que je ne trouve plus.
Troisièmement, justement, je ne sais toujours pas où est mon couteau.
Je repousse la femme chèvre un peu trop violement à cause de ma colère, puis me rapproche à nouveau de la brune qui était restée contre Sans. Je la vois reculer d'un pas. Oh, alors maintenant elle a peur, mais quand je la menace avec un couteau elle s'en fiche ? Ou alors c'est le fait de savoir que ce squelette la protège qui lui fait lui en profiter ? Dans tous les cas, je lui parlerai.

"Donc, Frisk.." ais-je commencé en souriant d'une manière se voulant amicale, mais mon sourire est tout aussi inquiétant que mes précédents. "Où est-il ?" Pas besoin de préciser que je parle de mon couteau. Elle le sait.
"Il a dû rester dans ta timeline... tu sais, dans le couloir... avant qu'on ne disparaisse de là pour arriver dans ma timeline."

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