Chapitre 5, partie 2:



Europe fila à travers les couloirs, avançant tête baissée et l'air boudeur. Ses jambes faisaient d'aussi grands pas qu'elles le pouvaient et l'emmenèrent très vite loin de l'infirmerie. Beaucoup trop loin car lorsqu'il releva la tête il se rendit compte qu'il avait simplement suivi le chemin qu'il prenait en sortant des appartements de son grand-père. Or aujourd'hui ce n'était pas de là qu'il était parti et il était incapable de dire où il se trouvait.

Le corridor autour de lui était semblable à tous les autres de la résidence avec son plancher en bois clair, ses murs beiges où étaient accrochés des tableaux et ses grandes fenêtres sans poignée s'ouvrant grâce à un système électronique. Il jeta un coup d'œil à travers les vitres et apprit qu'il devait se trouver au premier étage, ce qui ne l'avançait pas beaucoup.

Ses parents lui avaient raconté que lorsqu'il était tout petit, juste après qu'il ait appris à marcher mais un peu avant qu'ils ne déménagent dans la station dédiée à la campagne, il caracolait partout dans la résidence, parcourant les étages sur ses petites jambes potelées et réussissant toujours à retrouver son chemin. Et puis après ils étaient partis dans une autre station et les visites s'étaient faites de plus en plus rares jusqu'à se réduire à deux par mois et un peu plus durant les vacances scolaires.

Seljord ne s'était jamais plaint, sachant très bien que les deux stations étaient situées à l'opposé l'une de l'autre et que le voyage prenait bien une demi-journée, ce qui, pour un petit garçon, était beaucoup. Il disait tout le temps que moins il voyait son petit-fils, sa fille et son mari, plus il appréciait de les revoir.

Maintenant Europe ne se souvenait plus que du chemin menant à la chambre de son grand-père et des différentes allées du parc où ils se retrouvaient le plus souvent. L'intérieur de la maison de retraite était pour lui un labyrinthe et il pensa un instant que les personnes l'ayant conçu auraient pu penser à mettre des panneaux d'indication comme ceux revenant à la mode ces derniers temps et se réduisant à une flèche où était marquées une destination ainsi que sa distance.

Il y en avait une au coin de la rue où il habitait. Elle était vraiment très jolie, en bois vernis et le mot « Gare » s'accompagnait d'une jolie illustration.

Europe imagina un instant le même genre de panneau ici, désignant le chemin vers la chambre de mamie machin ou de papi bidule, et vers la sortie. Surtout vers la sortie. Il était certain que cela aurait facilité la tâche à beaucoup de visiteurs.

Un peu ennuyé qu'une telle idée n'ait germé que dans son esprit, il glissa sa main sur sa hanche puis sa jambe, cherchant son sac qu'il se rappela avoir laissé dans la chambre de son grand-père. La poisse le poursuivait car dedans il y avait un objet qui aurait pu l'aider.

Chris appelait ça une boussole et affirmait qu'avant, sur Terre, elle permettait aux gens de retrouver leur chemin. Europe avait toujours gardé ce petit objet rond sur lui, ne comprenant pas vraiment comment une espèce de montre avec des lettres sans aucun sens et deux flèches, dont l'une tournant comme une girouette un jour de grand vent, pouvait avoir ce genre de pouvoir. Il avait un jour émis l'hypothèse qu'elle se mettrait à fonctionner uniquement le jour où il serait perdu, et voilà que lorsqu'il avait enfin la possibilité de confronter théorie aux faits, elle avait décidé de lui fausser compagnie.

Stupide appareil.

Europe donna un coup de pied dans un caillou imaginaire puis un autre dans un pissenlit tout aussi imaginaire qui hurla de douleur avant de répandre ses petites graines blanchâtres partout sur le sol. Cela l'amusa durant quelques instants mais très vite il se souvint que dehors il y avait des champs entiers de pissenlits dans lesquels il pourrait courir s'il retrouvait un jour la sortie.
L'espace d'une seconde il se vit, tournant à l'infini dans ces couloirs, frappant contre les minces vitres le séparant du monde extérieur et devenant, au fil des ans, aussi rabougri et fripé que certains des plus vieux pensionnaires de ce labyrinthe diabolique.

Un frisson parcourut sa colonne vertébrale et son pouls s'emballa tandis qu'un souvenir lui revenait brusquement en mémoire. Lui, juste après le déménagement partant explorer les environs de leur nouvelle maison, courant à travers les champs jusqu'à se retrouver entouré d'une forêt de maïs haute comme deux petits garçons.

Le petit cottage où l'attendaient ses parents n'était qu'à deux pas, il lui aurait suffit de marcher quelques minutes dans la bonne direction pour tomber dessus mais comment savoir quelle était la bonne direction ? Il avait tourné en rond, se perdant un peu plus à chaque pas et lorsque son père l'avait finalement retrouvé il avait suffi de traverser un rideau de maïs pour se retrouver sur le chemin.

En analysant ce morceau de mémoire, Europe finit par en déduire que la meilleure solution pour ne pas s'égarer plus encore était de s'assoir et d'attendre. Après tout la résidence fourmillait de personnes âgées, de bénévoles et de familles en visite alors quelqu'un finirait bien par passer dans ce couloir désert. Il ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne serait pas aussi perdue qu'il l'était.

Satisfait, il se laissa tomber sur le sol et, à l'instant où le tissu de son short toucha le parquet, une porte s'ouvrit quelques pas à droite de lui, comme s'il avait par mégarde enclenché un invisible mécanisme.

Légèrement méfiant — qui savait quel Minotaure il avait bien pu libérer en s'asseyant ? —, il se pencha sur le côté pour mieux voir l'ouverture qui semblait donner sur un appartement semblable à celui de son grand-père. Néanmoins il ne bougea pas, songeant que c'était peut-être un leurre et, pour plus de sécurité, décolla ses fesses du sol, collant son dos contre le mur comme s'il s'asseyait sur une chaise invisible et contracta son ventre pour ne pas tomber.

Il garda son regard fixé sur la porte et attendit durant bien cinq secondes avant que n'apparaisse le monstre. Ou plutôt les monstres. Deux mamies vêtues de teintes pastel ressemblant à toutes les vieilles dames de cette résidence. Peau ridée et cheveux argentés, parfum fleuri et yeux très doux.

L'une d'elle avait un sac à main dans lequel se cachaient certainement des cadeaux et des friandises pour ses petits-enfants, l'autre avait sur le bras un pull à moitié terminé taille bébé, certainement pour le petit dernier de la famille.

Europe observa grand-mère-tricot passer un bras sous celui de grand-mère-sac-à-merveille puis elles se mirent en route, synchronisant leurs pas comme seuls savent le faire les couples ayant marché ainsi toute une vie.

Il les regarda avancer lentement, percevant le babillement de leur conversation et, lorsqu'elles furent au bout du couloir, il se rendit compte qu'il était bêtement en train de laisser filer deux potentiels guides, ce qui le fit sauter sur ses pieds et courir jusqu'à être à leur hauteur. Heureusement pour lui, elles ne semblaient pas pressées, à moins que leur âge ne leur permette pas d'aller plus vite, et il les rattrapa en quelques foulées.

« S'il vous plaît... ?

— Nicolas ! Comment vas-tu ? »

Europe cligna des yeux et la vieille dame avec le sac secoua nonchalamment la tête.

« N'écoute pas cette reine des andouilles, mon garçon, elle n'a jamais été fichue de reconnaître un visage ! Mais tu vois bien que ce n'est pas lui ! Il a beau avoir les cheveux blonds, il est beaucoup plus jeune que le petit-fils de Yolanda, voyons ! Tu as quel âge, petit ? Sept ans ?

— Je suis peut-être la reine des andouilles mais alors toi, tu es vraiment la reine des pommes ! Ne l'écoute pas, petit, elle est autant capable de donner un âge à quelqu'un qu'un chat sait danser le tango. Lorsque nous nous sommes rencontrées, c'était lorsque nous voguions vers Nouvelle Ère, enfin ça ne s'appelait pas encore comme ça à cette époque, enfin qu'importe, elle m'a donné trente ans ! J'en avais à peine dix-huit !

— Peut-être bien mais tu portais les cheveux courts ! Ça vieillit beaucoup, ce genre de coupe et puis moi au moins je me souvenais de ton visage ! »

Le garçon tenta maladroitement de balbutier qu'il voulait juste savoir comment faire pour rejoindre la sortie mais les tremblements de sa voix se perdirent dans la fausse dispute des vieilles femmes.

Un observateur pas très fin aurait pu voir en elles un vieux couple aigri, restant ensemble faute de mieux mais Europe reconnaissait là le modèle qu'il avait nommé le : « Tu m'détestes ? C'est réciproque ! » réunissant tous les amoureux s'entendant bien mieux lorsqu'ils se chamaillaient. Chris et sa femme avaient été de ces couples-là et visiblement ses interlocutrices rentraient aussi dans cette catégorie, leur voix était beaucoup trop douce et leurs yeux beaucoup trop rieurs pour qu'il en soit autrement.

« Excusez moi... retenta Europe un peu plus fort.

— Oui ? répondirent-elles de concert, un peu surprises, comme si elles avaient oublié l'existence d'une autre personne.

— Heu... j'aimerais savoir comment on sort. S'il vous plaît.

— Oh, tu es perdu ? Ce n'est rien, tu sais ! La fille de notre fils, elle doit avoir presque ton âge, parce que moi je sais évaluer ça, elle n'arrive jamais à retrouver son chemin non plus ! Faut dire que c'est drôlement grand ici, ça nous a fait étrange hein, lorsque nous sommes arrivées. Ça va faire quoi, maintenant ? Vingt ans ? »

Elle se tourna vers sa compagne qui secoua négativement la tête avant de se mettre à marcher.

« Moins que ça. Sylvette était toute bébé donc ça doit faire dix ans. Non, un peu moins, neuf ans. Oui, c'est ça. Elle venait de naître et aura neuf ans cette année donc c'est ça. Ça fait neuf ans. Tu es venu avec tes parents ? Aïe ! Mais pourquoi tu me frappes comme ça dans les côtes ? Tu veux me les briser ou quoi ?

— Et voilà ! Une reine des andouilles ! Je suis désolé, mon garçon, elle lit pourtant le journal.

— Quoi ? Oh ! Mais tu veux dire... Que ? Oh ! »

Un échange de regards eut lieu, suivi de plates excuses qu'Europe accepta avec un sourire. Elle ne lui avait pas fait de la peine et même s'il se sentait un peu triste il était surtout amusé par les interactions entre les deux femmes.

Ses parents avaient été un couple très normal. Ils faisaient des choses à deux et d'autres seuls, ils étaient d'accord sur certains sujets et en opposition sur d'autres, ils avaient des amis communs et des amis séparés. Ils s'étaient aimés de la manière la plus normale possible et lorsqu'Europe voyait le numéro qui se tenait devant ses yeux, il ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était peut-être bien au fond. Il ne savait pas s'il aurait supporté de pareilles fausses disputes tous les jours.

« Et voilà ! Ce n'était pas bien compliqué ! Là, tu peux soit passer par la porte vitrée, soit tu prends directement à droite et tu arrives dans l'entrée ! Tu te souviendras du chemin ?

— Heu... oui, merci ! balbutia-t-il alors qu'il n'en était rien, il avait été trop occupé à les écouter pour faire attention au chemin emprunté. »

Il leur fit son plus beau sourire et traversa en courant le réfectoire dans lequel il venait d'arriver, ne prêtant aucune attention ni à la verrière faite de vitraux projetant une lumière colorée dans la salle ni aux tables recouvertes de nappes blanches délicatement ouvragées. Lorsqu'il était petit, cela l'avait grandement impressionné mais désormais il y était habitué et n'y prêtait plus aucune attention.

A peine sorti, la pluie, qui ne semblait jamais vouloir s'arrêter, plaqua son T-shirt sur son torse et ses cheveux sur sa tête. Ses chaussures émettaient un petit bruit spongieux à chaque pas et des myriades de gouttelettes boueuses ornèrent très vite ses chevilles.

Il se souvenait qu'un jour son grand-père lui avait décrit la fraîcheur de la pluie terrienne qui même en été couvrait le corps de frissons. A Nouvelle Ere une averse était toujours tiède, du moins dans les stations ayant un climat chaud ou tempéré, et donnait plus ou moins l'impression de se trouver sous la douche tout habillé et il trouvait cela plutôt agréable.

Mais il devait bien être le seul car le parc, normalement grouillant de monde, était désert, il n'y avait même pas un écureuil en train de courir dans les sous-bois. Profitant de cette solitude, il courut jusqu'à une aire de jeux qu'il ne fréquentait presque plus car d'ordinaire envahie par des enfants beaucoup trop jeunes et bruyants. Et puis lui était vraiment trop grand maintenant pour ce genre de jeux. Mais aujourd'hui il n'y avait personne alors il pouvait bien se le permettre, après tout personne ne le verrait.

En arrivant dans le petit bosquet il ressentit la même excitation qui l'avait pris la première fois qu'il était venu y jouer. Il avait connu beaucoup de ces parcs mais celui-ci était largement au-dessus de tous ceux ayant été un jour construits.

Le sourire aux lèvres, il leva un regard indécis vers les six maisonnettes, chacune perchée dans un arbre différent, se demandant dans laquelle il monterait en premier. Celle avec l'échelle de corde ? Un peu trop basique et ennuyeux. Sa voisine avec le mur d'escalade presque à l'horizontale, alors ? Non, trop glissant et dangereux malgré les protections.

Et puis son regard dériva vers une nacelle en bois tressé ornée d'une selle de vélo et reliée à une maisonnette par une corde et un système de poulies et un sourire éclaira son visage. Il se jeta sur la frêle embarcation, posa ses pieds sur les pédales et donna un vigoureux coup de pied le propulsant à un bon mètre du sol.

Doucement il se mit à pédaler, montant sans à-coup dans les feuillages, passant au-dessus des larges draps colorés tendus entre les troncs. Ils avaient toujours paru fragiles aux yeux d'Europe mais il savait très bien qu'une douzaine d'enfants pourrait tomber en même temps dessus qu'ils ne rompraient pas. C'était les meilleurs filets de protection qu'il n'ait jamais vus.

Au bout d'à peine une minute la nacelle s'immobilisa au centre d'une jolie petite pièce en bois clair dépourvue de meubles, ce qui, en l'absence d'autres enfants, lui donnait un air un peu vide, comme si son constructeur avait oublié de la finir.

Mais Europe ne s'en soucia guère et fila vers une corde à nœuds qui se tortilla comme un serpent lorsqu'il la saisit et commença à monter. Il y eut un instant de flottement durant lequel ses jambes pédalèrent dans le vide puis il retrouva bien vite ses anciens mouvements et gravit le peu de distance le séparant du toit.

Une fois dehors il posa une main sur le mât en bois, si épais que ses bras n'en faisaient même pas le tour, et retrouva une sensation familière sous sa paume. Mais il n'était pas encore arrivé. Son objectif était encore plus haut, en haut de tout, plus haut que ça il n'y avait rien d'autre, sauf le ciel.

Agile et sûr de lui, il commença à monter à travers les branches formant un ensemble assez serré pour faciliter l'ascension. Lorsqu'il était petit, il pensait que c'étaient les arbres qui avaient eu la gentillesse de pousser ainsi, désormais il se rendait compte que cela avait été voulu par le concepteur de l'aire de jeux. Cela enlevait un peu de la magie à la chose mais ne diminuait en aucun cas le plaisir de se hisser à travers les branches et de sentir les feuilles caresser votre peau.

Peu avant d'arriver aux cimes, Europe se retrouva nez à nez avec une épaisse chenille verte de la taille de son index qui lui barrait nonchalamment le chemin. Il l'observa un instant, il avait appris il n'y avait pas très longtemps à l'école que ses larves grasses étaient en réalité destinées à devenir des papillons volant avec grâce. En voyant ce corps boudiné qu'il déplaça sur une autre feuille, Europe se dit que ce n'était vraiment pas gagné pour elle.

Ecourtant cette pause zoologique, il se hissa de toute la force de ses jambes jusqu'à ce que sa tête troue le feuillage et se retrouve à l'air libre puis, après quelques contorsions, il arriva à sortir ses bras qui allèrent s'agripper au nid de pie couronnant le mât. Enfin ses jambes quittèrent elles aussi les branches et flottèrent durant un instant avant de finir par toucher le bois de la plateforme.

Un peu essoufflé, Europe se demanda si c'était à cela que ressemblaient les chenilles lorsqu'elles quittaient leur cocon ou si elles avaient l'air plus empotées encore. Puis son esprit se demanda comme pouvaient-elles bien savoir voler alors qu'elles avaient passé toute leur vie à ramper. Peut-être qu'un grand papillon les prenait sous son aile, leur apprenant toutes les subtilités de l'existence d'un insecte volant.

Mais ses pensées furent interrompues par un objet bien plus intéressant que des questionnements philosophiques. A lui seul il justifiait l'ascension que venait d'effectuer Europe.

Le garçon caressa le tube cylindrique et repensa aux histoires que son père lui racontait. Celles d'hommes au cœur impitoyable qui jadis avaient vogué sur les mers terriennes en quête d'un trésor perdu ou d'une revanche à prendre. Il se souvenait du plus effrayant de tous qui, lors des combats, allumait des feux dans sa barbe pour faire croire à ses ennemis qu'il était en train de brûler et aussi de cette femme, celle d'un capitaine, tombée amoureuse d'un matelot qui se révéla être, oh, surprise ! une femme.

Le nid de pie se balançait doucement dans la brise et Europe se rendit compte qu'il avait arrêté de pleuvoir et que, par endroits, le ciel était même en train de redevenir bleu. Il sentit son cœur se serrer un peu tandis qu'il se rappelait la voix de son père lors de l'histoire du soir. Il lui avait raconté qu'il tenait ses histoires de sa mère, son autre grand-mère qu'il n'avait jamais connue.

Elle et son mari étaient morts du temps où il était encore possible de mourir jeune à Nouvelle Ère. Comme la maman de sa maman, la femme de son grand-père qui était parti juste après sa naissance. Seljord lui avait raconté qu'elle avait tenu jusqu'à pouvoir le prendre dans ses bras et puis qu'elle était allée dormir, en sachant parfaitement qu'elle ne se réveillerait jamais.

Ses doigts courraient toujours sur la surface de métal mais toute son excitation avait disparu et c'est d'un œil morne qu'il contempla la longue-vue. On lui avait dit que ses parents étaient partis dans un monde meilleur. Comme son autre grand-père et ses deux grand-mères. Comme la femme de Chris. Comme toutes les personnes présentes lors de l'Accident. Comme peut-être bientôt Luna, dans le pire des cas. La longue-vue permettait de voir très loin. Assez loin pour entrapercevoir ce monde si merveilleux que toutes les personnes finissaient par y partir ?

Europe en doutait.

Mais il colla tout de même son œil contre la lentille, car c'était beaucoup plus dur de pleurer lorsque quelque chose se pressait avec force contre votre œil. D'ordinaire il utilisait ses poings, mais un rond de verre faisait aussi parfaitement l'affaire.

Il balaya la mer de feuillage puis les bois qui recouvraient tout, parfois troués par des clairières et des champs où paissaient des moutons et des vaches. Puis il s'arrêta sur la gare et dut jouer un peu avec une petite molette pour avoir une image nette.

Il y avait une famille qui partait et une jeune femme qui arrivait.

Le cœur d'Europe manqua un battement en la voyant et son œil se colla plus fortement contre la lentille.


Hey!

J'adore cette deuxième partie...bah quoi? Ce n'est pas parce que c'est moi qui écris que j'ai pas le droit de donner mon avis, nan?

Bon, certes, il y a moins d'action que dans la première partie mais j'ai beaucoup aimé écrire la rencontre avec le couple de mamie ou encore le passage dans la cabane!

Je voulais aussi vous dire que je ne pourrais plus poster un chapitre par semaine car avant si j'en étais capable c'était parce que les chapitres étaient déjà écrit, or là j'arrive à la fin de ma réserve.

Donc je posterais désormais un chapitre chaque premier du mois, le prochain arrivera donc le premier novembre. Alors je sais que sur le site il vaut mieux poster souvent ect...mais je préfère vous faire attendre un peu plutôt que de poster des chapitres bâclés.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top